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Volatilisation de l’azote : « Je limite les pertes par l’épandage au sol du digestat puis l’enfouissement »

Xavier Louchet, polyculteur-éleveur à Brias (Pas-de-Calais), met tout en oeuvre pour limiter au mieux les pertes d'azote dans l'air de ses épandages de digestat et d'engrais.

Xavier Louchet, agriculteur à Brias (62)    "Je prends soin d'apporter les engrais azotés en l’absence de vent et avec des prévisions de pluie les jours qui suivent pour réduire les pertes d’azote par volatilisation."
Xavier Louchet, agriculteur à Brias (62) "Je prends soin d'apporter les engrais azotés en l’absence de vent et avec des prévisions de pluie les jours qui suivent pour réduire les pertes d’azote par volatilisation."
© Gaec de Grossart

« Sur notre exploitation, une bonne part de l’azote apporté provient de l’épandage de digestat d’une unité de méthanisation, ce qui équivaut à 4 000 m3 par an. Un essai mis en place sur un sol nu dans notre secteur avait montré que, sans enfouissement, 60 % de l’azote était volatilisé au bout de six heures. Pour éviter que l’ammoniac ne parte dans l’air, le digestat est épandu dans le couvert du végétal en place comme le blé, les prairies, les cultures intermédiaires ou juste avant le semis d’autres cultures : betterave, colza, maïs… Dans ce dernier cas, un travail du sol est réalisé en guise d’enfouissement juste après l’apport, puis le semis dans la foulée. Nous faisons intervenir une entreprise pour l’épandage, qui utilise un Terra Gator avec une rampe à patins de 9 mètres apportant le digestat directement au niveau du sol tous les 20 centimètres. Un déchaumeur à disques avec rouleaux peut y être adapté pour enfouir le digestat sur sol nu. Nous évitons d’épandre ce digestat lors des périodes les plus chaudes comme en été.

J’économise des apports en engrais minéral azoté en cultures grâce au digestat. J’utilise surtout de l’urée pour des raisons économiques. Je prends soin de l’apporter en l’absence de vent et avec des prévisions de pluie les jours qui suivent pour réduire les pertes d’azote par volatilisation. En outre, je mesure les besoins de la culture (reliquats de sortie d’hiver, N-tester) pour raisonner les apports au plus juste.

J’ai la même démarche pour les produits phytosanitaires avec des apports seulement quand c’est justifié. Pour limiter la volatilisation ou la dérive de produits, les traitements sont toujours réalisés à partir de 5-6 heures du matin avant que le vent ne se lève et avec la rosée sur les plantes. J’arrête les applications à 9 heures. J’utilise des adjuvants avec les bouillies ainsi que des buses à limitation de dérive. »

Gaec de Grossart. 3 associés. 250 ha dont 70 de céréales, 50 de maïs ensilage, 20 de pomme de terre (fécule et consommation), 17 de betterave sucrière, 7 de lin textile, 8 de colza, 9 de pois de conserve, 60 de prairie permanente… Élevage de 160 vaches laitières. Unité de méthanisation avec 5 autres exploitations.

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