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« J’arrive à vivre avec mes 250 brebis, élevées en plein air intégral »

Darius Filipiak, 29 ans, passionné par l’élevage de brebis, s’est installé en 2019, à Montcuq dans le département du Lot, avec des brebis Causses du Lot qu’il élève en plein air.

Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
Darius Filipiak, 29 ans, s'est installé dans le Lot après un CS ovin et plusieurs expériences professionnelles en élevage ovin.
© DR

Dès l’âge de 12 ans, j’accompagnai éleveurs et brebis qui partaient en estive avec « Transhumance en Quercy ». C’est de là qu’est née cette passion pour l’élevage ovin.

Après avoir réalisé un bac pro conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA) et un BTS analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole (ACSE) par alternance, j’ai travaillé au service de remplacement pendant un an. Ainsi, pendant les stages et cette période de salariat, j’ai pu découvrir différents modes d’élevage ovin, notamment celui du plein air avec la pratique du pâturage cellulaire chez André Delpech, éleveur ovin du Lot, système qui m’a le plus séduit.

Pour compléter mon expérience, j’ai suivi le certificat de spécialisation ovin au CFAA/CFPPA (centre de formation) du Lot à Lacapelle-Marival. À la suite de cette formation, j’ai été salarié pendant un an en élevage ovin lait puis j’ai pris la décision de m’installer.

J’envisageais mon installation avec le minimum d’investissement

En mai 2019, je me suis installé avec 130 brebis, sur les 15 hectares de terre familiale, géré en Groupement foncier agricole (GFA) par ma mère. Accompagné par « Terre de liens », notamment pour mettre en place un cadre juridique solidaire, le GFA s’est agrandi à 56 hectares, dont je suis l’exploitant locataire avec un bail de carrière. Afin de limiter les investissements, je me suis orienté vers un système d’élevage en plein air intégral. Ce choix me permet également de valoriser mon expérience et il est cohérent avec ma volonté de réduire au maximum les charges d’élevage.

Aujourd’hui, j’élève 250 brebis sur une surface qui approche les 70 hectares (12 de luzerne, 28 de prairies naturelles sursemées de trèfles blancs et 30 de landes).

Les brebis sont nourries exclusivement à l’herbe toute l’année ; elles agnèlent du 15 mars au 15 avril sur les meilleures prairies, avec la méthode du fil avant/fil arrière ; les 40 agnelles quant à elles, mettent bas à l’automne.

Les agneaux sont principalement nourris au lait de leur mère (sevrage à quatre mois) et à l’herbe. Ils reçoivent moins de 40 kilos d’aliment par agneau au nourrisseur et vendus entre six et neuf mois pour 40 % en vente directe et le reste via la coopérative Capel.

Des surfaces complémentaires qui m’offrent une sécurité

Profitant de la faible concentration d’élevages ovins dans la zone, j’ai l’opportunité de faire pâturer des surfaces mises à disposition par des particuliers, agriculteurs à la retraite ou des cultivateurs.

Ainsi, surtout en période hivernale, près de 200 hectares attendent mes brebis : vignes, champs de lavande, couverts végétaux, landes et bois…

Depuis trois ans, les agnelles que j’achète sont élevées dans le cadre du « vieillissement collectif des agnelles en plein air intégral » (cf. encadré).

Aujourd’hui je suis très content, j’ai atteint mes objectifs, j’arrive à vivre avec 250 brebis élevées en plein air intégral.

Le vieillissement collectif des agnelles en plein air intégral

Ce projet a été lancé par un partenariat entre l’organisme et entreprise de sélection Ovilot, l’association « Transhumance en Quercy » et le Conseil départemental avec les AFP (Association foncière pastorale).

Le principe est d’élever collectivement des agnelles, achetées à l’âge de 3-4 mois par des éleveurs adhérents à l’association Transhumance en Quercy à des éleveurs sélectionneurs d’Ovilot, en plein air intégral, essentiellement sur les parcours des AFP, sans complémentation, et de les récupérer 8 mois plus tard, prêtent à lutter.

Les avantages sont nombreux pour l’éleveur : libérer de la place et de la main-d’œuvre sur l’exploitation durant toute cette période ; économie des stocks fourragers et de concentrés ; les agnelles sont prêtes à lutter ; les agnelles sont habituées aux clôtures et au chien ; avec un bon niveau de génétique, ces agnelles sont habituées à l’herbe et aux ressources pastorales.

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