Inflation : les produits laitiers bio doivent travailler sur le rapport qualité-prix
Selon le baromètre de Kantar pour le Cniel, les produits laitiers bio gagnent encore la confiance des consommateurs. Mais leurs bénéfices par rapport au prix restent encore flous. Explications.
Selon le baromètre de Kantar pour le Cniel, les produits laitiers bio gagnent encore la confiance des consommateurs. Mais leurs bénéfices par rapport au prix restent encore flous. Explications.
Dans un contexte de recul de la consommation de produits laitiers bio, le baromètre Cniel-Kantar de septembre 2022 a cherché à mesurer la confiance des Français vis-à-vis de ces produits.
L’image des produits laitiers séduit autant de foyers qu’en 2020 (72,8%), mais les actes d’achat ont reculé en 2021 (-0,4 UC) et au premier semestre 2022. Pour les consommateurs, le bio ne semble plus être la meilleure réponse à leurs attentes sociétales ou environnementales.
Le bio doit travailler les deux leviers d’achats qui déterminent le plus la consommation : le prix et le local.
- L’item prix/promotion reste le premier critère de choix d’un produit en GMS en 2022 pour 66% des foyers interrogés (+7% en 2022 vs 2021). Dans ce contexte, le bio reste pour l’heure pénalisé par toutes les cibles mais encore plus chez les plus modestes. « Dans un contexte où le conventionnel ne cesse de s’améliorer (score Yuka, liste d’ingrédients, nouvelles recettes...), il faut convaincre ou rappeler, que le bio a une valeur supérieure et donc un prix plus élevé, estime Yves Sauvaget, Président de la commission bio du Cniel. Pour y arriver il faut travailler la confiance dans le bio : plus elle est élevée et moins le prix est un sujet. L’ambition est donc de parvenir à travailler le rapport qualité-prix : si le prix du bio doit rester plus élevé, c’est sa qualité perçue qu’il faut augmenter. »
- Le local : Les Français favorisent le local, bien plus que leurs homologues Anglais ou Espagnols : 6 français sur 10 se tournent en effet vers la production locale versus 3 sur 10 dans les deux autres pays européens. Cet axe est un « levier de travail de long-terme et prioritaire sur l’offre de produits laitiers bio ».
Quant à l’item environnement, champ d’expression préférée des produits biologiques, il fait moins recette auprès des consommateurs. Le respect de l’environnement (56%) recule de 2 pts et la garantie sans pesticides (51%) de 5 pts.
« La perception du bio par les consommateurs n’a jamais été aussi bonne. Pourtant, les raisons qui poussent à en acheter ont perdu en clarté et en force. Nous avons besoin de communiquer mieux et à nouveau sur ses bénéfices multiples. L’enjeu est donc d’agir en réaffirmant les valeurs du lait bio qui est l’un des seuls labels à concilier agriculture et environnement. C’est cette promesse qui favorise le mieux l’envie de s’engager à nos côtés », conclut Yves Sauvaget, cité dans un communiqué.