Aller au contenu principal

Prairie multiespèce : apprivoiser le dactyle en mélange, c’est possible

Avec des variétés tardives et une gestion du pâturage adaptée, le dactyle peut être contenu en mélange. En attendant des variétés plus sociables...

Le comportement peu sociable des variétés de dactyle disponibles en France, peut ramener à un usage de cette espèce en association simple, avec de la luzerne par exemple.
Le comportement peu sociable des variétés de dactyle disponibles en France, peut ramener à un usage de cette espèce en association simple, avec de la luzerne par exemple.
© Ferme des Bordes - Arvalis

« Les dactyles vendus en France sont agressifs. Ils ont été sélectionnés pour faire du rendement en pur. Pas pour leur sociabilité dans les mélanges. Pour les prairies multiespèces, il vaudrait mieux des variétés moins productives mais qui s’intègrent mieux dans les mélanges », signale Patrice Pierre, de l'Idele. « Il y a de la variabilité génétique pour pouvoir sélectionner des dactyles typés pâturage, adaptés aux mélanges », ajoute Philippe Barre, de l’Inrae de Lusignan.

Certains éleveurs l’ont donc abandonné. Mais pour Jean-Pierre Manteaux, de la chambre d’agriculture de la Drôme, il est possible de le contenir et d’en tirer parti.

Des variétés plutôt tardives

« Les variétés précoces sont faites pour produire de la biomasse avant la sécheresse. Pour les surfaces à exploiter l’été en multiespèces, ces variétés ne conviennent pas ; elles sont trop agressives et peu souples d’exploitation. Les vaches les boudant, ces dactyles vont faire des touffes », développe Jean-Pierre Manteaux, qui préconise de réclamer des variétés tardives, avec une souplesse d’exploitation d’au moins 50 jours.

Réduire la dose et pas d’azote

Il y a eu une tendance à en semer en trop forte proportion. « En kilo, il faut mettre deux fois plus de fétuque élevée que de dactyle (graine plus petite et légère) dans un mélange, et pas moitié-moitié comme cela se voyait encore récemment. » Le conseiller ajoute qu’il vaut mieux « ne pas apporter d’azote minéral au printemps pour ne pas trop le favoriser ».

Pression de pâturage élevée, même en été

Le dactyle doit être exploité avant épiaison. Comme la fétuque élevée, il ne faut pas lui laisser le temps de faire des touffes.

Pour éviter les refus sans risque de surpâturage, « il faut une pression de pâturage élevée. C’est-à-dire un chargement instantané élevé sur chaque paddock. Donc constituer de petits paddocks : moins d’un are par vache sur une parcelle productive. Et les vaches ne doivent pas rester plus d’une journée dans un paddock. Ce qui permet de pâturer ras sans surpâturer. Les vaches vont pâturer jusqu’à 3,5-4 cm de haut le dactyle et la fétuque élevée, pas plus bas. Ce qui va protéger les RGA, pâturin et fléole, souvent mis dans les mélanges pour produire en condition plus fraîche et humide », détaille Jean-Pierre Manteaux. Enfin, il faut laisser un temps de repousse suffisant au mélange. En été, « si l’herbe a juste reverdi, ce n’est pas suffisant : il faut une repousse ».

Les plus lus

éleveurs  avec leur troupeau au pâturage
« Nous dégageons 74 000 € de revenu disponible à deux en bio avec 36 vaches laitières »
Au Gaec du Bourguet, dans l’Aveyron, Camille et Lénaïc Vabre ont fait le pari osé de s’installer à deux sur une petite structure…
Anne et Jean-Marc Le Vourc’h, éleveurs
« En produisant moins de lait, nous avons amélioré notre marge brute de 100 €/1 000 l en un an »
Dans le Finistère, depuis qu’ils ont désintensifié leur système, Anne et Jean-Marc le Vourc’h ont amélioré tous les indicateurs…
Sylvain Tola, éleveur dans la Loire, et ses vaches montbéliardes au pâturage en mars
Prairie : « Dans la Loire, mes 65 vaches pâturent tout l’été sur 22 hectares »

Le dactyle, la luzerne, le lotier et six autres espèces composent les prairies des vaches laitières de Sylvain Tola, dans la…

Guillaume Dousset, éleveur à Frossay en Loire-Atlantique
« Nos bœufs prim’Holstein croisés hereford sont finis un an avant nos autres bœufs »

En Loire-Atlantique, les parcelles de marais de Guillaume et Maxime Dousset sont valorisées avec des bœufs croisés prim’…

Soins vétérinaires : « Nous avons opté pour un forfait de 37 euros par vêlage pour le suivi de nos vaches »

Certains éleveurs contractualisent les soins de leur troupeau avec leur vétérinaire. Le forfait permet un suivi régulier des…

Franck Bonraisin, associé du Gaec La Morice
« Nous avons gagné 10 €/1 000 l grâce à une vraie stratégie de renouvellement »

Depuis deux ans, le Gaec La Morice utilise le génotypage et la semence sexée pour limiter le nombre de génisses de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière