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« Ma prairie multiespèce lisse ma production d’herbe »

Matthieu Caugant, installé à Dineault dans le Finistère, a remporté le concours « Parie sur ta prairie ». Chez ce producteur de lait bio, l’adaptation au changement climatique a débuté depuis plusieurs années. Une de ses prairies et ses choix variétaux ont séduit le jury. Les résultats du concours seront à découvrir dans le cadre du Salon de l'herbe et des fourrages à Nouvoitou, les 29 et 30 mai 2024.

Dans le Finistère, comme partout ailleurs, des éleveurs anticipent et s’adaptent au changement climatique. Matthieu Caugant, producteur de lait bio, est confronté à une évolution du climat. Pourtant, le cumul de précipitations atteint en moyenne 1 200 millimètres par an. « J’ai de petites terres très séchantes. En hiver, je peux faire pâturer davantage mes vaches. Mais en été, je subis des périodes plus sèches. Les quantités de précipitations n’ont pas varié, c’est la répartition qui me pose problème », témoigne l’agriculteur. Au Gaec de Roz Avel, les premières prairies multiespèces ont été semées dès les années 1990. Aujourd’hui, Matthieu Caugant adapte ses semis avec deux formules, l’une pour les parcelles destinées à la fauche, l’autre pour le pâturage. 

Rendez-vous au salon de l'herbe de Nouvoitou les mercredi 29 et 30 mai 2024

Viser la régularité dans la production d’herbe

La prairie primée dans le cadre du concours date de 2018. Le semis a été réalisé sous couvert d’avoine. Matthieu Caugant y a implanté du ray-grass anglais et hybride, de la fétuque des prés, du trèfle blanc et violet, du lotier, de la fléole ainsi que du plantain. « L’idée est d’avoir toujours une espèce qui démarre plus précocement au printemps, une autre qui va être un peu plus tardive et qui sera aussi plus résistante au sec de l’été. » Les ray-grass anglais ou hybrides maximisent la production lorsque les conditions climatiques sont optimales. Le plantain est complémentaire car il capte l’eau en profondeur pendant les périodes plus sèches. Les légumineuses produisent plus tardivement dans la saison. Elles compensent également une fertilisation limitée à un épandage de fumier dans ce système bio. « Les légumineuses captent l’azote de l’air pour nourrir les graminées. La productivité de cette prairie se maintient avec 9 tonnes de matière sèche par hectare », précise l’éleveur. 
 


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Prairies : une stratégie globale de l’exploitation 

Cette prairie a séduit le jury par la diversité de sa flore. Toutes les plantes semées cinq ans plus tôt restent présentes. La parcelle conserve un haut potentiel qualitatif et quantitatif. Lors du concours, la stratégie globale de l’exploitation a été observée. 

 

Des haies, des arbres et des bacs à eau

« On évalue la cohérence des pratiques. Une bonne prairie se remarque aussi à ses abords », insiste Benoit Possémé, de la chambre régionale de Bretagne et membre du jury. Des haies bordent ainsi les parcelles et apportent de l’ombre aux animaux. Matthieu Caugant a investi 150 000 euros pour développer le pâturage. Outre la réfection de trois kilomètres de chemin, un boviduc a été construit. Enfin, le réseau d’eau a été rénové et quarante bacs en béton installés. Les choix de l’éleveur s’adaptent donc à une stratégie globale autour de la prairie. 

 

Une prairie jugée dans sa globalité 
La première édition du concours « Parie sur ta prairie » s’est déroulée dans les Pays de la Loire. Le concept a été créé par un groupe d’éleveurs et de conseillers. Pour la seconde année, la chambre d’agriculture a repris le concept, en partenariat avec l’Institut  de l’élevage. Ce concours est organisé dans le cadre de Climatveg (Changement climatique et production végétales). C’est un projet multifilière dans le domaine du végétal, pluridisciplinaire et multipartenarial (82 partenaires). Pour participer, les éleveurs devaient présenter des prairies semées de 4 à 8 ans. Le jury, composé d’agriculteurs et de techniciens, a sélectionné un lauréat par département avant de désigner le champion régional. « L’objectif est de mettre en avant des pratiques qui maintiennent la productivité et la valorisation de l’herbe dans un contexte de changement climatique », résume Benoit Possémé, chargé d’étude et conseil fourrage à la chambre d’agriculture de Bretagne. 

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