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Transport/Logistique
Haropa Port et VNF signent une convention de partenariat pour accélérer l’essor du fret fluvial

C’est à l’issue d’un webinaire consacré au développement du transport fluvial sur l’axe Seine que Haropa Port et Voies navigables de France (VNF) ont officiellement conclu, le 10 novembre, un accord de collaboration en faveur du transfert modal vers la voie d’eau.

Les opérateurs de l'axe Seine sont capables de réaliser, soit des prestations de fret fluvial, de quai à quai, soit une organisation plus large de transport, du point de départ au point d’arrivée (c’est-à-dire en incluant le pré et post acheminement de la marchandise).
© CFNR Groupe Rhenus

Si Haropa Port et Voies navigables de France (VNF) travaillent de longue date ensemble sur des problématiques fluviales, cette convention de coopération a de nouveau qu’elle est l’aboutissement d’une réflexion sur les objectifs communs que les deux partenaires entendent atteindre, en entraînant avec eux tout l’écosystème du transport fluvial de marchandises, des professionnels (chargeurs, transporteurs, manutentionnaires) aux pouvoirs publics (Etat, collectivités et autres institutions gouvernementales).

« Nos objectifs sont d’améliorer la compétitivité des chaînes logistiques, de réaliser la transition écologique et énergétique de l’économie française et de développer des outils numériques et des services complémentaires pour les utilisateurs du transport fluvial », explique Antoine Berbain, directeur général délégué en charge de la multimodalité à Haropa Port.

Deux principaux freins à la compétitivité de la voie d’eau

Les freins à la compétitivité du transport fluvial sur l’axe Seine, sur lesquels Haropa Port et VNF travaille et/ou doivent travailler, sont au nombre de deux :

  • L’un est structurel, il s’agit de l’accès fluvial direct à Port 2000, appelé la « chatière » : « après plusieurs années de travail actif, le plan de financement est enfin finalisé, grâce à la région Normandie, l’Etat et l’Europe. Ces travaux permettront à l’ensemble de la flotte fluviale d’accéder, quel que soit le temps, au quai maritime de Port 2000 », se réjouit Antoine Berbain.
  • L’autre chantier concerne les surcharges de manutention sur les quais maritimes au Havre pour les opérateurs fluviaux, les fameux THC (Terminal Handling Charges ou frais de manutention au terminal, en français) : « C’est une différence qui nous singularise vis-à-vis d’Anvers et de Rotterdam et qui singularise le transport fluvial sur l’axe Seine vis-à-vis du transport routier. L’Etat a décidé de lancer une mission spécifique sur ce sujet d’importance, qui concerne le port de Marseille et Haropa Port, un peu sur le modèle de ce qui a été fait à Dunkerque », déclare le dirigeant du grand port maritime de l’axe Seine.

Passer de l’intention à l’acte

Mais améliorer la compétitivité du fret fluvial face aux transports routier et ferroviaire ne suffira pas à garantir le transfert modal des chaîne logistiques vers la voie d’eau. « Le chantier sur lequel nous devons encore progresser est celui de convaincre. Il faut que l’appétence des chargeurs pour la voie d’eau se traduise en actes », insiste Dominique Ritz, directeur territorial du bassin de la Seine et Loire aval de VNF.  

Et d’illustrer : « Actuellement, nous avons beaucoup de manifestation d’intérêts pour la voie d’eau de la part de chargeurs, nouveaux ou non, sur des domaines extrêmement variés. Nous avons financé, ces derniers mois et dernières années, des expérimentations, avec Haropa Port. Cependant, le passage de "j’expérimente" à "j’organise ma logistique autour de la voie d’eau" reste encore compliqué ».

De fait, il ne s’agit simplement de « remplacer des camions par des bateaux », mais de « repenser la chaîne logistique dans sa globalité », ce qui est source d’inquiétude.

Un accompagnement au transfert modal

« L’Axe Seine dispose, aujourd’hui, d’une infrastructure qui a gagné en performances, en efficience et en fiabilité, pour toujours mieux répondre aux besoins des acteurs économiques, chargeurs, transporteurs et collectivités territoriales », affirme Dominique Ritz. VNF, avec le soutien de l’Europe et des régions (Normandie, Île-de-France), investit 100 M€ par an pour régénérer et moderniser les ouvrages de navigation. « Notre ambition est de poursuivre cet investissement massif pour que la voie d’eau continue à pouvoir répondre aux attentes des professionnels », souligne le dirigeant de VNF.

Au-delà des infrastructures, les axes de progrès entrepris par VNF concernent :

  • les services, avec l’accompagnement des professionnels dans leur transition écologique et énergétique,
  • l’introduction de l’innovation, comme le numérique et les objets connectés,
  • l’information et la formation, pour que la voie d’eau retrouve ses lettres de noblesse : « A la fin des années soixante, 50 à 60 Mt de marchandises étaient transportées par péniche, contre environ 20 Mt aujourd’hui », rappelle Dominique Ritz.

La réussite du fluvial passe par une démarche globale. « Il faut sortir des idées reçues : il n’est plus réservé au transport de vrac classique sur de longues distances. Chargeurs, intéressez-vous au fluvial ! », lance Dominique Ritz. VNF et Haropa, mais également l’Europe, les régions et les collectivités, se chargent d’accompagner les professionnels, en leur apportant « expertise, méthodologie, voire soutien financier ».

Une solution aux problématiques économiques et sociétales

Haropa Port propose un large réseau de terminaux à l’échelle du bassin de la Seine, avec du foncier disponible, et un réseau fluvial, opéré par VNF, ouvert 24h/24, 7j/7 et 363 jours par an du Havre à Gennevilliers, qui permet de « toucher plusieurs millions de consommateurs et des centaines de milliers d’entreprises », précise Antoine Berbain.

De plus, les atouts de la voie d’eau sont multiples :

  • c’est un mode de transport performant : « Par l’effet de la massification, on fait baisser les coûts de transport, en acheminant en un seul voyage - dès lors que la chaîne logistique est correctement organisée - des volumes très importants de marchandises », explique le dirigeant d’Haropa Port,
  • c’est un mode de transport fiable : « en l’absence de congestion du trafic, la marchandise est sûre d’arriver à l’heure »,
  • c’est un mode de transport bas carbone : « dès lors que le chargeur choisit de transporter ses marchandises par la voie fluviale au lieu de la route, il divise par cinq ses émissions de CO2, et ce, dans l’état actuel des technologies, ce qui lui donne un avantage compétitif sur ses concurrents, en affichant un meilleur bilan carbone ».

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