Cotidienne du 14 avril 2021

Tendance des marchés des grandes cultures françaises du 13 avril 2021 : rebond des prix du blé tendre et du colza

Le contrat Blé sur Euronext a observé une nette progression à la clôture mardi. Alors que l’échéance Mai du contrat vit ses derniers jours, elle a gagné plus de 6 euros, la suivante correspondant à la nouvelle récolte a engrangé 3 euros. Une hausse qui s’inscrit dans un climat de craintes concernant les conditions météorologiques en Europe, et notamment en France avec l’impact du gel dans certaines zones et d’une certaine tension outre Atlantique, également technique suite à la baisse passée. Les conditions sèches dans le nord des Etats-Unis soutiennent également les cours du blé US.

Selon le dernier rapport Crop Progress de l’USDA, les conditions «bonnes à excellentes» du blé d’hiver US étaient stables en semaine 14 à 53 % (correspondant aux attentes, contre 62 % à date l’an dernier). Les semis du blé de printemps US étaient avancés à 11 % des surfaces au 11 avril (attentes à 8 %, 5 % l’année passée à date). 

L’Europe pourrait également être confrontée à un déficit hydrique dans les jours et semaines à venir. 

Les cours de l’orge fourragère hexagonale ont suivi la tendance haussière du blé.

On notera qu’en Russie, plusieurs grosses sociétés d’export de blé russe ont mis un terme à leurs achats de blé national compte tenu des taxes à l'exportation mises en place pour faire reculer les prix du marché intérieur, selon le quotidien russe Kommersant.

Le maïs a lui aussi affiché une hausse des prix sur Euronext et sur le marché physique dans son sillage, mais moins prononcée qu’en céréales à paille.

Aux Etats-Unis, les semis de maïs US étaient effectués à 4 % en semaine 14 (attentes à 6 %, 0% à date l’an dernier). Par ailleurs, au Brésil, alors que le nord et le centre du pays devraient bénéficier d’une humidité suffisante, le sud devrait en revanche continuer d’être confronté à des conditions sèches, pénalisant les productions.    

Côté fondamentaux, le Ministère de l’Agriculture français, pour la campagne de 2021/22 en France, a estimé les surfaces de blé tendre en hausse de 14,6% à 4,89 Mha par rapport à 2020 (4,87 Mha en février). Les surfaces d’orges sont corrigées à la baisse de 12,1% à 1,73 Mha contre 1,97 Mha pour la campagne 2020/21, avec un recul de 34,1 % des surfaces d’orges de printemps. Au 1er février 2021, le Ministère de l’Agriculture a estimé la production de blé tendre 2020/21 en France à 29,1 Mt, celle d’orge à 10,38 Mt, et celle de maïs à 13,65 Mt.

Les cours du colza ont grimpé entre les séances du 12 et du 13 avril sur Euronext et le marché physique français, compte tenu des hausses du soja à Chicago, du canola à Winnipeg et de l’huile de palme à Kuala Lumpur.

Autre élément haussier : les services statistiques du ministère de l’agriculture estiment au 1^er avril (rapport publié le 13 avril) la sole hexagonale de colza à 990 000 ha en 2020 (récolte 2021), contre 1,003 Mha lors du précédent rapport début février. Toutefois, ce chiffre est jugé optimiste par plusieurs analystes : Stratégie Grains, mais aussi Arnaud Rousseau, président de la Fop (Fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), qui a déclaré, lors de la présentation des résultats financiers du groupe Avril le 13 avril, s’attendre à des surfaces proches des 900 000 ha. De son côté, Agritel table sur une sole inférieure à 900 000 ha, et Stratégie Grains à 960 000 ha. Le gel inquiète toujours les opérateurs.

En soja, la hausse des prix à Chicago est liée à des achats techniques sur le marché à terme, mais aussi aux réserves US à un faible niveau. De plus, les températures sont plus fraîches que prévu aux Etats-Unis, potentiel facteur de ralentissement des semis de soja. Enfin, la demande intérieure est toujours aussi dynamique : la Nopa, association des triturateurs états-uniens, rapporte un fort rebond de la trituration de soja US entre février et mars, passant de 155,158 millions de boisseaux (Mbu), à 179,179 Mbu. Ce chiffre est un peu inférieur aux attentes du marché, mais reste élevé. En mars 2020, la trituration s’affichait à 181,374 Mbu. Ainsi, les prix sur le marché physique US sont en hausse.

En canola, quelques chutes de neige ont permis de soulager le déficit hydrique, mais globalement, le sol au Canada reste trop sec pour les semis, justifiant en partie la hausse des prix à Winnipeg. StatCan publiera de nouveaux chiffres fin avril. Pour le moment, 20,1 millions d’acres sont attendus au Canada.

En huile de palme, la hausse des prix à Kuala Lumpur est liée à des achats techniques et la progression de l’huile de soja à Chicago.

En tournesol, les cotations sont inchangées en nouvelle récolte. Le froid perturbe quelque peu les emblavements en France. Arnaud Rousseau, président de la Fop a déclaré s’attendre à une stabilisation de la sole entre 2020 et 2021, avec 750 000 ha à 800 000 ha de semés.

Marchés physiques français du 13 avril 2021 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 8 avril 2021

Cotations des issues de meunerie du 6 avril 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 8 avril 2021

Evolution dollar / euro du 13 avril 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 13 avril 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 13 avril 2021

Cotations des marchés internationaux du 13 avril 2021