Cotidienne du 31 mars 2021

Tendance Céréales/Oléagineux du 30 mars 2021 : retrait des céréales et chute du colza à la veille de parution du rapport USDA

Le marché des céréales français a reculé à la veille de la publication des chiffres de l’USDA prévue ce mercredi. Les intentions de semis des farmers , et dans une moindre mesure les stocks US, ont très attendues par l’ensemble des opérateurs du marché des grains. Ces derniers parient sur une progression des surfaces en maïs et peu dévolution en blé. Les opérateurs misent sur une estimation autour de 93 millions d'acres pour le maïs, en nette hausse par rapport aux dernières estimations de l’USDA en février (92 millions d'acres), et un léger recul des surfaces en blé de printemps qui serait largement compensée par une hausse des surfaces de blé d'hiver.

Sur le marché à terme de Chicago, les contrats Blé et Maïs ont tous deux clôturé en retrait. Sur Euronext, ils finissaient eux aussi en recul, le blé marquant davantage la baisse que le maïs, tirant vers le bas leur marché physique respectif en sympathie. L’orge fourragère a également observé une baisse de prix. Les conditions météorologiques restent bonnes dans une majorité de zones de production. A noter le retour de températures élevées en Europe ces derniers jours et dans les jours à venir.

La hausse du dollar a contribué à faire reculer les contrats Blé et Maïs sur le marché à terme de Chicago. Cette fermeté de la monnaie US s'inscrit notamment dans le contexte de plan de relance économique mis en place par la nouvelle administration.

Sur le marché mondial, alors qu’on attend le résultat de l’appel d’offres de l’Algérie, pour lequel l’origine européenne pourrait être retenue, la Jordanie a acheté 60 000 t d’orge fourragère d’origine optionnelle (253$/t C&F par Cofco). Par ailleurs, les Etats-Unis ont vendu 100 800 t de maïs à destination inconnue.

Les cours du colza ont connu un net repli entre les séances du 29 et du 30 mars sur Euronext et le marché physique français, compte tenu des baisses cumulées de la graine de soja à Chicago, du canola à Winnipeg et des huiles (soja à Chicago, palme à Kuala Lumpur).

En canola, de nombreuses ventes techniques sont survenues sur le marché à terme canadien, pesant sur les prix. 

Concernant le soja à Chicago, des ventes techniques avant la publication des rapport trimestriels de l'USDA ont également pesé sur les cours. Les opérateurs ont procédé à des opérations de prises de profit. La force du dollar par rapport aux monnaies concurrentes (le réal brésilien pour ne citer que lui) affecte la compétitivité des origines états-uniennes sur la scène mondiale. L'avancée de la campagne de vaccination US tout comme le plan de relance massif de l'économie nationale ont constitué les principaux facteurs de la hausse du dollar.
Notons qu'une enquête de Reuters révèle que les opérateurs s'attendent à ce que la trituration US tombent à 165,1 millions de boisseaux en février. Enfin, rappelons que divers analystes privés s'attendent à une récolte brésilienne au-dessus des 130 Mt et argentine aux alentours des 45 Mt cette année.

Du côté des huiles, la baisse des prix de celle de soja à Chicago s'explique notamment par le repli de celle de palme à Kuala Lumpur. Des analystes privés rapportent que malgré des exportations malaisiennes attendues en hausse entre février et mars, le pays rentre dans une saison de forte production. Le marché s'attend à une hausse des exportations d'huile de palme de 25 % à 28 % entre février et mars.

Dernier élément baissier : la baisse des cours du pétrole à New York et Londres. Alors que des analystes privés annonçaient que le cargo bloquant le canal de Suez allait mettre des jours voire des semaines à se dégager, le trafic a finalement repris hier, permettant l'arrivée de l'offre chez les pays importateurs. Le marché s'attend à ce que la réunion de l'Opep et ses alliés du 1er avril débouche sur un maintien de la baisse de la production des pays.

En tournesol, les prix ont également baissé, pour les mêmes raisons que la graine de colza. Notons que le gouvernement russe a annoncé hier 30 mars une extension de l'accord avec les opérateurs locaux d'un maintien de prix bas de l'huile de tournesol alimentaire en magasin. Par ailleurs, les exportations d'huile de tournesol seront soumises à une taxe flottante, s'élevant à 70% de la différence entre le prix de base à l’export fixé à 1 000 $/t et le prix de référence du marché, et ce à partir du 1er septembre 2021. Une taxe sur l'exportation de graine de tournesol est également instaurée, s'élevant à 30 à 50 % de la valeur douanière, et un niveau minimum de 320 $/t. Elle entrera en vigueur le 1er juillet 2021, et ce jusqu’au 1er septembre 2022.

Marchés physiques français du 30 mars 2021 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 30 mars 2021

Cotations commerciales des produits laitiers du 25 mars 2021

Evolution dollar / euro du 30 mars 2021

Clôture du marché à terme de Chicago du 30 mars 2021

Clôture du marché à terme Euronext du 30 mars 2021

Cotations des marchés internationaux du 30 mars 2021