Récolte 2025 : une bonne qualité des blés français et des exportations tirées par le Maroc
À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses bilans céréaliers et une synthèse sur la qualité de la récolte 2025 de céréales, en partenariat avec Arvalis. FranceAgriMer a adopté une posture sécurisante avec la bonne qualité des blés tendres de la nouvelle récolte et une demande à l’export tirée notamment par le Maroc et l’Afrique subsaharienne.
À l’issue de son conseil spécialisée de la rentrée le 17 septembre, FranceAgriMer a présenté la mise à jour de ses bilans céréaliers et une synthèse sur la qualité de la récolte 2025 de céréales, en partenariat avec Arvalis. FranceAgriMer a adopté une posture sécurisante avec la bonne qualité des blés tendres de la nouvelle récolte et une demande à l’export tirée notamment par le Maroc et l’Afrique subsaharienne.

C’est sur une note d’optimisme que FranceAgriMer a débuté le 17 septembre sa visioconférence pour présenter ses bilans céréaliers de septembre 2025 à la suite de son conseil spécialisé dédié aux grandes cultures. Avec la participation d’Arvalis, l'agence française a particulièrement souligné la bonne qualité des blés tendres français dans l’Hexagone.
Ce bilan de la qualité de la récolte française est réalisé par Arvalis sur la base de 581 échantillons répartis dans onze régions de production. Précisons au passage que l’échantillonnage est réalisé à l’entrée des silos de collecte et avant le travail du grain.
Le taux protéique moyen des blés tendres français de l'année s'établit à 11,3 %.
S'agissant de la récolte 2025, Arvalis indique un taux de protéine moyen des blés tendres français de 11,3 %, un niveau proche de la précédente campagne. On retrouve les taux de protéine les plus élevées dans les zones de production du sud-est de l’Hexagone, et les plus faibles à l’ouest, en Bretagne et en Pays de Loire.
« Cette année, on retrouve des poids spécifiques très élevés grâce aux conditions de remplissage des grains », précise Chatou Laouan Brem Boundi.
« Cette année, on retrouve des poids spécifiques très élevés grâce aux conditions de remplissage des grains. Globalement, on a dans les régions une moyenne au-dessus des 77 kg/hl, ce qui permettra dans tous les cas de répondre aux besoins du marché », précise Chatou Laouan Brem Boundi, chargé d’étude chez FranceAgriMer. Les poids spécifiques de cette récolte 2025 sont très élevés avec 94 % des blés au-dessus de 76 kg/hl et une moyenne de 78,6 kg/hl.
Les taux d’humidité soulignent la sécheresse du printemps et la précocité de ce millésime avec une moyenne de 12,6 % : « On retrouve sur la carte notre gradient habituel avec les blés les plus humides sur la façade de la Manche et de la mer du Nord », commente Chatou Laouan Brem Boundi.
Cette année, le temps de chute de Hagberg est particulièrement élevé.
« Plus le temps de chute de Hagberg est élevé, mieux c’est. Cette année, il est très haut avec 98 % des lots au-dessus des 250 secondes », rapporte la chargée d'étude de FranceAgrimer. De plus, 90 % des lots présentent un temps de chute de Hagberg supérieur à 300 secondes.
Des blés premium avec une très bonne qualité des protéines
La qualité des protéines des blés de la récolte 2025 est satisfaisante en raison de des bons résultats en termes de force boulangère (W) et de rapport P/L, avec respectivement des moyennes de 178 et de 1,1. On observe cette année une élasticité équilibrée avec une moyenne de 54 dans l’Hexagone. Les valeurs du gluten index sont élevées avec 76 % de la collecte qui présente des valeurs supérieures à 90 et une moyenne à 92, un niveau comparable à l’an dernier. Ceci témoigne d’une bonne résistance des pâtes et d’un gluten élastique.
La qualité boulangère est aussi au rendez-vous avec 75 % les lots analysés présentant une note de panification supérieure à 250.
« Cette année, on peut voir qu’on a une très large majorité des blés tendres qui se situe dans les classes premium et supérieur », indique Adeline Streiff, ingénieure chez Arvalis.
Finalement, une part de 64 % des blés français de la récolte 2025 intègre la classe Premium ou Supérieur contre 49 % sur la moyenne des cinq campagnes précédentes.
En résumé, la qualité des blés tendre se distingue par des protéines de qualité, de très bons temps de chute de Hagberg, des poids spécifiques élevés et une bonne valeur boulangère.
Le Maroc, l’Afrique subsaharienne et l’Asie tirent les exportations
Les exportations françaises de blé se sont élevées 1 Mt en juillet pour cette nouvelle campagne 2025-2026, selon les données de de FranceAgriMer, contre 0,9 Mt pour la campagne précédente et 1,1 Mt pour la moyenne des cinq dernières années. Le blé français a profité du retard de l’arrivée des productions du pourtour de la mer Noire sur le marché en juillet. Ce démarrage de campagne a motivé FranceAgriMer à augmenter les exportations de blé 2025-2026 dans ses bilans céréaliers de septembre de 5 % à 7,85 Mt, contre 3,496 Mt pour la campagne 2024-2025, achevée en juin. Cet optimisme semble en contradiction avec certains courtiers de l’Hexagone qui redoutent la concurrence de la mer Noire pour les semaines à venir.
FranceAgriMer s'attend à exporter 2,5 Mt à 3 Mt de blé tendre vers le Maroc sur la campagne 2025-2026.
Cependant, Habasse Diagouraga, chargé d'études économiques sur les marchés français des céréales à FranceAgriMer, argumente : « En juillet, on a commencé à voir les premiers volumes. En fait, on prévoit des exportations assez importantes, principalement au Maroc, où on s'attend à des tonnages entre 2,5 Mt et 3 Mt, et vers des destinations en Afrique subsaharienne. On a des volumes vers l’Égypte en line-up et vers des pays asiatiques comme le Bangladesh ou la Thaïlande. Voilà pourquoi nous avons relevé nos exportations de blé vers les pays tiers de 350 000 t depuis le mois de juillet. »
Les exportations de blé français sur l'Union européenne sont en chute libre, en baisse de 33,47 % par rapport à la campagne précédente sur la période depuis le 1ᵉʳ juillet au 14 septembre.
Les stocks 2025-2026 de blé tendre français sont in fine réduits par FranceAgriMer de 6 % à 3,343 Mt, ce qui reste malgré tout le volume le plus important de ces cinq dernières campagnes.