Quel est le poids de la nutrition animale dans la décarbonation de l’élevage ?
A l’occasion du Space de Rennes, l’association Duralim est revenue sur la capacité de la nutrition animale à aider à la décarbonation des filières élevage. En commençant par le choix des matières premières et des additifs les plus décarbonés possibles et dont l’ACV est bien mesurée. Un avantage dans l’éco-formulation des aliments.
A l’occasion du Space de Rennes, l’association Duralim est revenue sur la capacité de la nutrition animale à aider à la décarbonation des filières élevage. En commençant par le choix des matières premières et des additifs les plus décarbonés possibles et dont l’ACV est bien mesurée. Un avantage dans l’éco-formulation des aliments.

L’alimentation des animaux contribue de façon variable au poids carbone des différentes filières d’élevage : 40 % en porc, 70-80 % en volaille, 30-40 % en bovin lait et 10-20 % en bovin viande par exemple. La mobilisation de la nutrition animale est donc incontournable, explique Duralim, l’association pour une alimentation animale durable créée en 2016. Elle tenait conférence lors du récent Space 2025 et y a d’ailleurs livré un corpus d’initiatives de décarbonation sous forme d’un livret disponible sur son site internet.
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Outre les actions sur les scopes 1 et 2 (réduction des émissions à l’usine et pour les livraisons en élevage), l’impact majeur d'un secteur est lié à son amont qui pèse 80 % de son poids carbone. D’où l’importance, par exemple, des stratégies de décarbonations des interprofessions Intercéréales et Terres Univia, et du projet de mise en cohérence collective prévu pour cette année.
Le soja "mass balance" comme principal levier
Le premier levier activé par la majorité des fabricants d’aliments pour animaux français, engagés dans le Manifeste Duralim, reste encore le choix de soja non déforestant et sans conversion (mass balance).
La démarche est collective : les achats des fabricants signataires sont sur la bonne voie des 100 % de soja non déforestant et non issu de la conversion des terres cette année après les 84,4 % en 2024.
A noter que le tourteau de soja mass balance coûte 3 €/t à 4 €/t plus cher que le tourteau de soja standard, selon les données de marché recueillis par La Dépêche Le petit meunier.
Un besoin de données fiables via les ACV
Pour améliorer la démarche de décarbonation, les professionnels ont besoin de données fiables, notamment des Anlyses de cycle de vie (ACV) comme celle qu’Oqualim sud-ouest, vient de terminer pour la filière du soja du Sud-Ouest (trois unités de trituration). Elle permet notamment de remettre à jour la valeur des tables Ecoalim qui datait de 2013. L’association poursuit avec le maïs. Les additifs font également de plus en plus l’objet d’ACV. C’est le cas des acides aminés produits en France par Eurolysine.
L’étiquetage de l’empreinte carbone est une bonne manière de communiquer et donc d’entraîner le marché plus largement. La encore, c’est une action collective (guide de mesure édité par les syndicats professionnels) qui conforte la démarche.
L'intelligence artificielle en appui
Selon La Coopération agricole qui a livré lors du Space 2025 son Livre blanc sur l’IA en nutrition animale, l’intelligence artificielle va contribuer à réduire encore l’empreinte carbone de la nutrition animale et de ses clients éleveurs sur cinq grands axes :
- la modélisation des données qualité des matières premières et l’optimisation du sourcing,
- la valorisation de données complexes en R&D pour l’optimisation des formules des aliments,
- la prévision en production (dont la maintenance prédictive),
- l’aide à la gestion des flux logistiques,
- la précision des conseils en élevage par le traitement de données de chaque exploitation.