COTidienne

Prix des céréales - Evolution contrastée des cours sur le marché physique français comme les marchés à terme

Les prix du blé tendre et de l’orge fourragère en sympathie n’ont pas évolué entre le 6 et le 7 novembre sur le marché physique, dans le sillage d’Euronext. Les cotations du maïs hexagonal se sont quelque peu effritées dans le même temps, face à l’évolution contraire de ses contrats à terme sur Euronext (à la hausse, en raison du retard de la moisson française) et le CBOT (à la baisse, sous la pression de la récolte états-unienne). Les cours du blé dur national ont stagné d’un jour sur l’autre. 

Les opérateurs sont dans l’attente du rapport de l’USDA à paraître demain et seront attentifs aux nouvelles estimations des stocks états-uniens, notamment en maïs. 

Concernant les exportations de blé tendre et d’orge européennes, elles demeurent inférieures à celles de la campagne dernière sur la même période, tout comme les importations de maïs (en provenance essentiellement du Brésil et d’Ukraine). Les exportations de maïs sont quant à elles bien supérieures d’un an sur l’autre (cf. tableau ci-dessous). On surveillera le résultat de l’appel d’offres algérien, qui pourrait se traduire par un achat conséquent (les échos de marché font état d’un volume possiblement supérieur à 500 000 t) en origines multiples. 

Côté météo, les précipitations incessantes et les inondations retardent les semis de céréales d’hiver et dégradent la qualité du maïs restant à récolter, en France et en Allemagne. L’Espagne est pour l’heure épargnée. En Ukraine, les averses sont favorables à la germination des cultures d’hiver récemment semées mais néfastes à la récolte de maïs. Aux Etats-Unis, le temps sec devrait favoriser la récolte de maïs dans la Corn Belt et les semis de blé d’hiver dans les plaines du nord, mais les pénaliser dans les plaines du sud, dont les sols ont des taux d’humidité faibles. 

Concernant les grandes cultures bio en France, elles devraient reculer en 2023, après avoir été multipliées par quatre en dix ans avant de plafonner en 2022 (autour de 780 000 ha), a annoncé le directeur des études d’Intercéréales, Bruno Barrier-Guillot, lors des 3es Rencontres grandes cultures, organisées le 7 novembre, rapporte notre confrère Agra. Ce reflux fait écho à une baisse de la demande, notamment en alimentation animale (-18 % de l’utilisation sur deux ans, en grandes cultures bio) et en meunerie (-15 % en blé bio), ainsi qu'à des stocks importants (140 000 t de stock de blé bio attendues en juin 2024). « Il y a des stocks pléthoriques dans les silos, une part significative va être déclassée », prévoit Bruno Barrier-Guillot. La filière avait atteint un solde commercial équilibré en 2021, a vu les importations réduites à néant sur l’année 2023. A l'inverse, les exportations, inexistantes auparavant, ont décollé depuis 2020. 

L’euro s’est replié face au dollar, rendant les marchandises européennes, et en l’occurrence françaises, plus attractives sur le marché mondial. Les cours du pétrole ont reculé, en raison de prévisions pessimistes quant à la croissance en Chine. La chute des exportations chinoises s'est accélérée en octobre, avec un recul de 6,4 % sur un an, selon des données publiées par les douanes du pays mardi. 

Fondamentaux 

• Etats-Unis, blé d’hiver, semis : 90 % des parcelles sont ensemencées au 5 novembre (84 % la semaine précédente), contre 92 % en 2022 et 89 % en moyenne quinquennale (source USDA) ;
• Etats-Unis, blé d’hiver, conditions de culture : dans un état « bon à excellent » dans 50 % des parcelles au 5 novembre (attentes à 47 %), contre 30 % en 2022 et 45 % en moyenne quinquennale (source USDA) ;
• Etats-Unis, maïs, récolte : 81 % des parcelles au 5 novembre (71 % la semaine précédente), contre 87 % en 2022 et 77 % en moyenne quinquennale (source USDA).

Commerce international 

• Jordanie, blé dur, achat : le pays aurait fait l’acquisition de 60 000 t de blé dur meunier, en origine optionnelle, à charger entre le 1er et le 15 février 2024. 
   

Export et import européens au 5 novembre  
(source : Commission européenne)

Marchés physiques français du 7 novembre 2023 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 7 novembre 2023

Cotations commerciales des produits laitiers du 2 novembre 2023

Evolution dollar / euro du 7 novembre 2023

Clôture du marché à terme de Chicago du 7 novembre 2023

Clôture du marché à terme Euronext du 7 novembre 2023

Cotations des marchés internationaux du 7 novembre 2023