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« Notre système de guidage automatique nous a coûté moins de 6 500 euros »

Les associés du Gaec Le Moulin à vent, dans le Calvados, viennent d’investir dans un système d’autoguidage commercialisé à un prix attractif. Ce GPS leur donne, en plus, accès gratuitement à la précision centimétrique, grâce au signal de correction RTK fourni par les balises du réseau Centipede.

« L’essai en juillet 2024, pour Réussir Machinisme, du John Deere 5130M équipé du guidage automatique AutoTrac Basic, dont l’interface est intégrée dans un petit écran du tableau de bord, a été l’effet déclencheur d’investir dans un équipement d’autoguidage pour nos tracteurs, indique Charly Scaramuccia, associé depuis 2024 du Gaec Le Moulin à vent avec Guillaume Bataille, à Amayé-sur-Seulles dans le Calvados. Nous n’avions jamais utilisé ce type d’aide à la conduite et avons tout de suite vu les multiples avantages d’exploiter toute la largeur de l’outil attelé et de ne pas recroiser les passages. » C’est vrai que les intérêts du guidage automatique sont nombreux : gain de temps, réduction de la fatigue, baisse de la consommation de carburant, économie d’intrants, grâce à la meilleure précision lors des travaux de fertilisation et de pulvérisation

<em class="placeholder">Charly Scaramuccia, associé du Gaec Le Moulin à vent d&#039;Amayé-sur-Seulles dans le Calvados, dans la cabine de son tracteur Claas Axion 810 équipé du système de guidage ...</em>
Associé du Gaec Le Moulin à vent avec Guillaume Bataille, Charly Scaramuccia met son téléphone en mode partage de connexion pour bénéficier du signal de correction RTK émis par les balises du réseau Centipede. © D. Laisney

Un essai longue durée de l’autoguidage

« Comme notre semoir monograine quatre rangs n’est pas équipé de traceurs, il n’est pas évident, sans GPS, de conserver le même écartement entre les passages, notamment dans les parcelles vallonnées. D’ailleurs, l’an dernier, pour ma première saison de semis de maïs en combiné pour le compte du Gaec, je n’ai pas réussi à respecter précisément les interrangs. Ceci n’a pas gêné le ramassage à l’ensileuse, mais en revanche, lors de la récolte d’une partie de la surface en maïs grain, le chauffeur de la moissonneuse-batteuse a bien galéré », reconnaît Charly Scaramuccia. Pour éviter de reproduire cette situation, les associés avaient initialement prévu d’équiper cette année leur semoir de traceurs, mais l’offre d’un système d’autoguidage à un prix attractif les a amenés à revoir leur décision. La SARL Besnard Leboursier Agri, située à Cahagnes, dans le Calvados, à 7 km de l’exploitation, qui vient de prendre la distribution des systèmes de guidage FJDynamics, leur a proposé une solution à 6 000 euros HT hors pose. Les associés du Gaec ont d’abord pu tester l’équipement durant trois mois avant de signer le bon de commande.

<em class="placeholder">Tracteur Claas Axion 810 équipé du système de guidage automatique FJDynamics au semis de maïs en combiné </em>
Les associés du Gaec Le Moulin à vent valorisent le système d’autoguidage à la précision centimétrique au déchaumage, au semis, à l’épandage d’engrais et à la pulvérisation. © D. Laisney

Le smartphone en partage de connexion

Pour l’essai, le kit AT2 de FJDynamics a été installé dans le tracteur Claas Axion 810 de la façon la plus simple en environ trois heures, sans prendre le soin de cacher le faisceau électrique. Il se compose d’un écran tactile de 10,1 pouces capable de piloter des outils Isobus, d’un volant électrique et d’un récepteur GNSS avec gyroscope intégré. Il comprend aussi un capteur sur le pont avant mesurant l’orientation des roues. « Ce capteur améliore la précision du système de guidage automatique à basse et à haute vitesses, ainsi que dans les dévers, précise l’agriculteur. Que ce soit pour les 75 hectares de déchaumage entre 14 et 16 km/h, les 25 hectares d’épandage d’engrais à 14 km/h ou encore les 80 hectares de semis de maïs à 7 km/h jusque-là réalisés, j’ai toujours bénéficié d’une parfaite précision. Le seul souci a été un décalage dans le positionnement dû à la fixation temporaire du récepteur sur le toit de la cabine. L’antenne qui s’était décollée donnait une mauvaise information. »

<em class="placeholder">Capteur sur pont avant pour le système de guidage automatique FJDynamics</em>
Le récepteur GNSS de FJDynamics intègre un gyroscope mesurant l’angle de la pente et le roulis du tracteur ou de l’automoteur. © D. Laisney
L’autoguidage fonctionne avec les corrections gratuites Egnos et PPP (Precise Point Positioning) procurant respectivement des précisions de 20 à 30 cm et de 10 à 15 cm. Toutefois, les associés du Gaec Le Moulin à vent ont directement opté pour le signal RTK garantissant une précision centimétrique (de 0 à 2,5 cm). Pour obtenir ce signal de correction, il est nécessaire de disposer d’une connexion internet (protocole NTRIP). Le chauffeur aux commandes du tracteur met alors son smartphone en partage de connexion, ce qui oblige à le laisser en charge en cabine, afin de ne pas tomber en panne de batterie. Il est aussi possible de mettre une carte Sim dans le terminal pour éviter de solliciter le téléphone portable, ce que prévoient de faire les associés.

<em class="placeholder">Ecran tactile couleur de 10,1 pouces du système de guidage automatique FJDynamics</em>
L’écran de 10,1 pouces fourni de base avec le système d’autoguidage FJDynamics est compatible Isobus. © D. Laisney

Le signal RTK gratuit du réseau Centipede

<em class="placeholder">Récepteur GNSS du système de guidage automatique FJDynamics</em>
Charly Scaramuccia juge que la hauteur du volant électrique gène la bonne préhension du levier d’inversion du sens de marche sur le tracteur Claas Axion 810 du Gaec Le Moulin à vent. © D. Laisney

Le signal RTK est fourni gratuitement par les balises du réseau Centipede. « Le récepteur placé sur le toit du tracteur capte une des deux balises les plus proches, l’une située à 30 km au nord-ouest de l’exploitation et l’autre localisée à 25 km à l’est. Au début, je devais sélectionner manuellement la balise référente sur le terminal de commande en saisissant un code. Depuis la mise à jour du 18 mars 2025 du réseau Centipede, le système de guidage bascule automatiquement vers celle procurant le meilleur signal. C’est désormais totalement transparent », souligne Charly Scaramuccia. Distante de seulement 3,5 kilomètres à vol d’oiseau, l’entreprise Besnard Leboursier Agri a par ailleurs prévu d’installer une balise sur le toit de son bâtiment, ce qui permettra aux agriculteurs à proximité de bénéficier d’un signal de correction encore meilleur. C’est en plus un avantage dans leur région vallonnée.

<em class="placeholder">Tracteur Claas Axion 810 équipé du système de guidage automatique FJDynamics au semis de maïs en combiné </em>
Grâce au signal de correction RTK fournit gratuitement par le réseau Centipede, les associés du Gaec Le Moulin à vent bénéficient d’un système de guidage automatique à la précision centimétrique. © D. Laisney

Les exploitants ont vite pris en main l’interface de commande FJDynamics qui est assez intuitive. « Le jalonnage virtuel est intéressant et facile à mettre en œuvre. Il permet de bien identifier les passages durant lesquels je devrai fermer deux fois deux rangs de mon semoir en ligne pour le jalonnage de post-levée. Le seul reproche concerne l’encombrement du volant à moteur électrique. Il est trop haut par rapport à celui d’origine et ne permet pas une bonne préhension du levier d’inverseur de notre Axion 810, remarque Charly Scaramuccia. Maintenant que l’achat est validé, nous allons peaufiner le montage en dissimulant les câbles électriques derrière les habillages de la cabine. Nous allons aussi mettre un bouton sur l’accoudoir et un interrupteur à pédale pour activer l’autoguidage, ce qui dispensera d’appuyer sur la touche dédiée de l’écran tactile. » Avec les heures de main-d’œuvre facturées par le distributeur pour réaliser ces aménagements, le montant total de l’investissement devrait rester sous la barre des 6 500 euros HT.

<em class="placeholder">Tracteur Claas Axion 810 équipé du système de guidage automatique FJDynamics au semis de maïs en combiné </em>
Les agriculteurs apprécient le fonctionnement en marche arrière du système de guidage, qui permet de l'engager après le demi-tour en bout de champ, avant de reculer, pour bien aligner les départs en fourrière. © D. Laisney

Toutes les parcelles arpentées avec le tracteur

<em class="placeholder">Tracteur Claas Axion 810 équipé du système de guidage automatique FJDynamics au semis de maïs en combiné </em>
Les associés du Gaec Le Moulin à vent sèment avec le système de guidage automatique en mode courbe, afin d’exploiter toute la surface des parcelles aux bords rarement rectilignes. © D. Laisney

« Pour gagner du temps en période de travaux, j’ai au préalable arpenté toutes nos parcelles, afin d’enregistrer virtuellement leur contour par le système de guidage. J’ai pour cela utilisé le tracteur équipé de l’équipement FJDynamics en roulant au plus près de la haie ou de la limite de propriété. Maintenant que tous les champs sont mémorisés, il suffit de sélectionner sur l’écran la parcelle travaillée en début du chantier », indique Charly Scaramuccia, associé du Gaec Le Moulin à vent. L’agriculteur a aussi pris le temps de créer sa bibliothèque d’outils. À noter qu’il ne cherche pas à réaliser des sillons rectilignes avec l’autoguidage. Il opte pour le mode courbe pour suivre les limites des parcelles et cultiver toute leur surface.

<em class="placeholder">Volant électrique du système de guidage automatique FJDynamics</em>
© D. Laisney

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