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Moisson 2022 : rendements de colza attendus dans la moyenne historique, selon Terres Inovia

La sécheresse printanière ainsi que la vague de chaleur devraient occasionner moins de dégâts sur les colzas qu’en céréales, la plante étant plus rustique. Les campagnes de semis de tournesol et de soja se sont bien déroulées dans l’ensemble. Néanmoins, les pois, surtout de printemps, ont souffert.

Le canola a été initialement obtenu à partir du colza.
© allybally4b-Pixabay

Les rendements de colza français 2022 atteindraient la fourchette de 32-33 q/ha selon Terres Inovia, un chiffre en accord avec celui d’Agreste, qui table sur 32,6 q/ha. « Nous tablons sur une correcte en colza, avec des rendements dans la moyenne historique », précise Afsaneh Lellahi, directrice des actions régionales et du transfert de l’Institut technique.

 

La sécheresse printanière et l’actuelle vague de chaleur n’inquiètent pas outre mesure l’experte, le colza étant une plante plus rustique, et n’ayant pas les mêmes stades de développement que les céréales, précise Afsaneh Lellahi. Tout en admettant qu’il y aura une forte hétérogénéité. « Ce qui est essentiel pour le colza c’est l’implantation. Si cette dernière est bien faite, la culture peut résister au chaud, au sec etc. », détaille la spécialiste. Cette année, la campagne d’implantation s’est plutôt bien déroulée, malgré une certaine variabilité des situations. En effet, en 2021, les récoltes de colza ont parfois été tardives, retardant donc les semis, et rendant les cultures plus vulnérables, rappelle-t-elle.

La grêle ou le gel a pu générer quelques dégâts, mais très localisés. Les inquiétudes à ce sujet sont donc minimes.

Les coupes ont déjà débuté, dans le sud de l'Hexagone notamment.

Enfin, la pression sanitaire, spécialement celle émanant des altises, a été « plutôt bien maîtrisée », soulève Afsaneh Lellahi.

Nombreuses attaques de ravageurs en pois

En revanche, la situation des pois, spécialement de printemps, préoccupe davantage. « Les cultures, de printemps ont subi de plein fouet le sec, la vague de chaleur, la grêle, mais aussi les attaques de ravageurs : bruches, tordeuses, pucerons… Les pois d’hiver ont moins souffert et les potentiels sont bons dans le nord de la France dans l’ensemble, mais dans le reste du pays, c’est très hétérogène », pointe Afsaneh Lellahi.

Elle explique que les récoltes ont tout juste débuté, soit moins de 10 %. « Les premiers échos de rendements dans le Poitou donnent 12 à 25 q/ha, ce qui est bien moins que d’habitude. Mais il s’agit des premières parcelles soit les pires. Ainsi, il faut encore attendre avant de se prononcer sur les rendements finaux ». Il n’en reste pas moins que l’année 2022 pour les pois, de printemps et d’hiver, ne devrait pas être bonne.

En tournesol, la campagne de semis a été jugée comme globalement bonne par la spécialiste de Terres Inovia. « Elle a été un peu allongée par le déficit hydrique et le frais au début du printemps, ce qui a pu occasionner davantage de dégâts d’oiseaux par rapport à l’an dernier. Mais dans l’ensemble, ça va plutôt bien », explicite-t-elle.

Entre 780 000 ha et 800 000 ha de tournesol en France en 2022?

Terres Inovia parie sur des assolements hexagonaux 2022 compris entre 780 000 ha et 800 000 ha. Agreste les estimait de son côté à 797 000 ha. « Il y a certes eu des semis en dérobé (semis d’intercultures tardifs, juste après l’orge par exemple), mais nous sommes un peu plus prudents qu’Agreste, car certains agriculteurs ont dû ressemer trois fois à cause des dégâts d’oiseaux notamment », témoigne Afsaneh Lellahi. Certaines parcelles ont déjà commencé à fleurir, précise par ailleurs l'experte.

Bonne campagne de semis en soja dans l'ensemble

Concernant le soja, la campagne d’emblavement est là aussi jugée bonne par Terres Inovia, malgré une certaine hétérogénéité. « En situation irriguée, il y a de très bons potentiels, notamment en Alsace », complète Afsaneh Lellahi.

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