Aller au contenu principal

Moisson 2024 - La météo et les déconversions font plonger la collecte française de blé tendre bio

FranceAgriMer a présenté le bilan prévisionnel des céréales issues de l’agriculture biologique pour la campagne 2024-2025, avec une forte baisse de la collecte. Les acteurs de la filière bio se sont organisés pour maintenir la stabilité des utilisations domestiques en meunerie et en alimentation animale. En parallèle, les prix en blé tendre bio ont profité de la situation pour remonter depuis mars dernier autour de 500 €/t.

Graphique de l'évolution du prix du blé bio sur la période 2021-2024
© FranceAgriMer

La récolte 2024 est marquée par des conditions climatiques exceptionnelle qui ont pénalisés fortement les rendements. Les collecte de céréales bio enregistrent une forte diminution de 42 % avec 442 000 t. Le blé tendre, qui représente près de la moitié des céréales bio d’après FranceAgriMer, accuse une baisse de 52 % à 205 000 t.

Une collecte de blé tendre bio en chute libre de 52 % à 205 000 t.

Ce recul s’explique évidemment par des rendements en repli mais aussi par une baisse des surfaces. En effet, on a assisté à un fort recul des prix proposés aux producteurs de blé tendre bio, ce qui a fait bondir le nombre de déconversions. En parallèle, la collecte de blé tendre bio en conversion s’est contractée entre les deux dernières campagnes, passant de 48 288 t à 11 500 t en 2024-2025.

Lire aussi : FranceAgriMer corrige en baisse de 400 000 t les exportations de blé tendre vers les pays tiers

Un recul des exportations de 77 % pour stabiliser les utilisations

Les utilisations domestiques des céréales bio sont stables. La meunerie enregistre même une légère progression de 2 % et l’activité des fabricants pour l'alimentation animale de 1 %. 

Bilan prévisionnel du blé tendre bio français au 19 décembre 2024.

Pour compenser la chute des disponibilités domestiques, le marché a utilisé principalement trois leviers différents pour compenser le manque de céréales bio d’origine française. Tout d’abord, les fabricants d’aliments pour animaux ont modifié leurs formules pour utiliser davantage de maïs et d’orge pour combler le manque de blé et de triticale. Notons un deuxième levier avec la baisse marquée des exportations et le recours aux importations pour augmenter les disponibilités domestiques. Enfin, le volume en déclassement du blé tendre bio a fortement diminué en passant l’an dernier de 56 612 t à 3000 t pour cette campagne 2024-2025.

Le prix du blé tendre bio autour de 500 €/t est-il pérenne ?

Le marché du blé tendre bio est sous tension avec une collecte en fort recul et des stocks en diminution de 48 %. En effet, le maintien des utilisations domestiques a mobilisé les disponibilités sur le marché français. De plus, on a assisté à une forte augmentation des importations avec 40 000 t contre 1 115 t pour la précédente campagne. 

Lire aussi : Céréales et oléoprotéagineux bio : progression des prix, en raison d’un manque de disponibilités

« Selon les prévisions de l’expert du marché, on va importer 40 000 t de blé tendre bio pour compenser les utilisations 2024-2025. C’est peut-être un autre facteur qui explique l’augmentation des prix actuellement », précise Emna Troudi, chargée d’études économiques sur les céréales bio à FranceAgriMer.

« Selon les prévisions de l’expert de marché, on va importer 40 000 t de blé tendre bio pour compenser les utilisations 2024-2025 », précise Emna Troudi de FranceAgriMer.

Les prix ont donc profité de cette situation pour remonter actuellement à un niveau environ de 500 €/t après une baisse moyenne des prix de 180 €/t. Toutefois, on peut douter de la capacité du marché à maintenir des prix au-dessus des 500 €/t. En fait, plusieurs facteurs sont à considérer. 

Trois facteurs à surveiller

D’abord, les surfaces de semis 2025-2026 interrogent. Les producteurs vont-ils maintenir leurs surfaces de culture de blé tendre en bio ? Le prix de 500 €/t va-t-il motiver de nouvelles conversions ? Rien n’est moins sûr. 

Ensuite, les conditions climatiques seront à surveiller. Sur les cultures d’hiver, les derniers chiffres du rapport Céré'Obs donnent des indices. En effet, malgré un automne pluvieux, les conditions de culture sont bonnes en conventionnel. Cependant, il faudra encore attendre la sortie d'hiver et surtout le printemps pour apprécier le potentiel de collecte. 

Enfin, on peut s’interroger sur les prix, si la prochaine récolte permet de reconstituer au moins partiellement les stocks. En effet, il sera intéressant d’observer comment le marché s’équilibre et comment s’oriente le prix du blé tendre si on retrouve un niveau de disponibilités plus confortable.

Rédaction Réussir

Les plus lus

Engrais chimique en granulé
Marché des engrais : demande encore timorée et prix en repli

Dans un contexte de cours du blé français au plus bas et des trésoreries affectées dans les fermes, l'activité est limitée.

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

De gauche à droite : Ghislain Caron (Cargill), vice-président de l'Usipa, Carlota Pons (Tereos), vice-présidente, Mariane Flamary, déléguée générale, Sophie Verpoort (ADM), trésorière, Marie-Laure Empinet (Roquette), présidente et Cécile Duputel (Roquette), administratrice à l'AG de l'Usipa le 25 septembre 2025
L’amidonnerie française fait grise mine

Le chiffre d’affaires de l’amidonnerie française a reculé de 21 % sur l’année 2024, avec pour conséquence le repli des achats…

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales
Nord Céréales : une campagne à l’exportation qui peine à démarrer

Les chargements du terminal céréalier dunkerquois sur le premier trimestre de la campagne de commercialisation 2025-2026 sont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne