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Robots de traite – La cohabitation de plusieurs générations est-elle possible ?

Les constructeurs apportent régulièrement des modifications à leurs robots de traite ou sortent de nouveaux modèles. Face à ces évolutions, se pose la question de la cohabitation d’automates de génération différente au sein d’une même exploitation.

Pour adapter les installations de traite robotisée à l’agrandissement des troupeaux laitiers, plusieurs solutions s’offrent aux éleveurs. La plus simple est de partir sur des automates neufs, mais cela représente un montant conséquent. Pour limiter l’investissement, il est possible de mixer les générations en conservant l’existant et en ajoutant un modèle neuf ou d’occasion, mais ceci n’est pas toujours envisageable ou bien conditionne l’accès à certaines fonctionnalités. Quand vient le moment d’ajouter un ou plusieurs robots de traite supplémentaires, il faut alors s’assurer de la compatibilité entre les différentes générations d’un même constructeur.

Astronaut A4 et A5 compatibles

Le néerlandais Lely, qui recense 45 000 robots de traite en service dans le monde, est à sa cinquième génération d’Astronaut. Pour accompagner l’agrandissement des élevages de ses clients, il propose des solutions alternatives au remplacement intégral des automates existants, mais certaines associations ne sont pas possibles. Ainsi, un producteur laitier disposant d’un A3 ou d’un A3 Next ne peut pas prétendre au montage en complément d’un modèle A4 ou A5, car la conception de la stalle et le logiciel sont différents. « Comme Lely dispose d’une offre de modèles reconditionnés certifiés Taurus, les éleveurs ont la possibilité de choisir des automates de seconde main pour limiter l’investissement, comme deux A4. Un Astronaut A4 peut tout à fait être complété d’un A5, avec l’avantage que l’unité centrale du premier, qui contient la pompe à vide, le chauffe-eau et les produits de nettoyage, alimente aussi le second », indique Tifenn Civi, directeur commercial de Lely France.

Des fonctionnalités exclusives aux VMS Series

Le constructeur DeLaval, qui a sorti son premier robot de traite VMS en 1998, a franchi en 2018 un cap en termes de performance avec le lancement des VMS Series et notamment du VMS V300 doté la technologie InSight (caméra 3D et nouvelle intelligence pour le pilotage du bras). Cette évolution n’a pas mis en cause la compatibilité entre les différentes générations, car tous les modèles partagent le logiciel DelPro. Toutefois les robots d’avant 2005 ne peuvent pas être mis à jour avec les dernières versions de logiciels, mais ils peuvent sans souci cohabiter avec tous les VMS jusqu’en 2018 et la plateforme de gestion du troupeau DelPro 5.12 sous Windows 11. « Nos stalles partagent le même principe de conception depuis le premier robot. Elles peuvent toutes accueillir certaines options, telles que le comptage cellulaire DCC ou la caméra BCS pour suivre l’état corporel des vaches laitières », précise Thibault Burg, responsable marketing DeLaval. En revanche, la technologie InSight est réservée aux VMS Series (V300 et V310), comme le module RePro mesurant la progestérone pour faciliter la détection des chaleurs.

Mêmes performances pour les trois générations BouMatic

Le robot Gemini ​​​​​​de BouMatic, sorti en 2020 et disponible en simple et double stalle en Inox, présente l’avantage de disposer d’une architecture quasi identique à celle des MR-S1 et MR-D1 à simple bras, sortis au début des années 2010, devenus ensuite MR-S2 et MR-D2 en 2018. « Les trois générations sont compatibles, car toutes partagent la même version de logiciel, les mises à jour étant gratuites. De plus, il est possible de faire évoluer les premiers modèles en les dotant des dernières technologies. Aussi, toutes les nouveautés travaillées par le service R & D sont adaptables sur tous nos robots », précise Arnaud Dubosc, responsable formation et ventes robots chez BouMatic. Il est, par exemple, possible de monter le bras à double branchement, la caméra 3D et la dernière version de d’écran tactile sur les MR-S1 et MR-D1. « Chaque robot possède son propre local technique, ce qui facilite l’installation et limite les risques de mettre les éleveurs en situation de non-traite si un robot est en panne. De ce fait, il est possible d’avoir un robot supplémentaire sans changer les capacités des pompes et autres composants », argumente Arnaud Dubosc. Par ailleurs, BouMatic propose des modèles reconditionnés, principalement des simples stalles, qui permettent de bénéficier d’un automate de traite aussi performent qu’un neuf, tout en limitant l’investissement.

La version de logiciel commune chez GEA

Chez GEA, les efforts se concentrent aujourd’hui sur le robot monostalle commercialisé à partir de 2016 sous l’appellation Monobox, avant de profiter d’évolutions techniques en 2019 et d’être rebaptisé DairyRobot R9500. « La compatibilité entre les Monobox et les modèles actuels ne pose aucun souci. Tous nos robots bénéficient régulièrement de mises à jour et sont aujourd’hui à la version 1.7 du logiciel », souligne Yann Bertheleu, responsable ligne de produit traite automatisée chez GEA. La grosse différence entre les générations concerne certains équipements. Par exemple, la pompe à vide est propre à chaque Monobox, alors qu’avec le DairyRobot R9500, elle est capable de fournir jusqu’à huit stalles. Il en est de même pour l’unité de service (gestion du lavage du robot, du tank tampon et de la ligne de transfert du lait), qui est dédiée à chaque Monobox, alors qu’elle dessert jusqu’à quatre DairyRobot R9500. Lors de l’ajout d’un robot neuf en complément d’un modèle de première génération, Yann Bertheleu recommande d’équiper l’ancien du dispositif Milk Sweep, qui chasse le lait du manchon en fin de traite et permet de sauver 70 à 100 ml de lait par traite. Des kits de mise à jour sont disponibles pour renforcer le niveau de performance des Monobox en les équipant notamment de la surveillance du fonctionnement de la pulsation ou du dispositif de comptage cellulaire DairyMilk M6850. Par ailleurs, comme le robot multistalle MIone utilisant un seul bras pour gérer jusqu’à cinq box n’est plus commercialisé depuis 2016, il n’est pas possible de le faire évoluer. Toutefois, des concessionnaires rachètent des modèles d’occasion pour récupérer des stalles et les ajouter à la demande de clients qui ne souhaitent pas changer de robot.

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