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Prototype - Andainer les semences en gardant le gabarit routier

Pour s’affranchir des contraintes des andaineurs à tapis importés en France, Albi Motoculture a sollicité deux entreprises du Tarn, afin de satisfaire un entrepreneur et ses clients.

Dans un contexte de disparition des défoliants, le recours au forçage de la dessication des plantes prend la voie mécanique. Mais les machines se font rares. Équipée d’une faucheuse-andaineuse Shelbourne, l’ETA de Thierry Barthez devait escorter cette machine pour respecter son homologation routière restreinte. Pour évacuer ces complications, il a sollicité Albi Motoculture.

 

Détourner une ensileuse

 

« On a eu l’idée en décembre », se rappelle Didier Maurel. Sept mois plus tard, le directeur de la concession a la preuve que le concept imaginé répond à la demande du client. « Nous avons proposé d’atteler une coupe à tapis Honey Bee sur une ensileuse d’occasion, » explique le concessionnaire. Pour réussir ce qui n’a rien d’une partie de bricolage, il a sollicité deux entreprises tarnaises. L’objectif était de construire une liaison adaptée à la machine et à la coupe (qui s’attelle sur un relevage de tracteur). L’enjeu était aussi de pouvoir lever très haut pour ne pas toucher les andains en gardant la fonctionnalité de cavage. C’est un des atouts des coupes à tapis pour bien cueillir les cultures basses.

Dans cette opération, le bloc hacheur, la soufflerie et la goulotte ont disparu de l’ensileuse. Ceci, sans modifier le châssis de la machine pour qu’elle garde son homologation routière. À la place, on trouve désormais un bâti porte-coupe de la même largeur qu’un attelage standard de tracteur « ce qui permet d’atteler des faucheuses ou des broyeurs si besoin », précise Didier Maurel. La conception assistée par ordinateur a été menée par I2J et M. Montels à Graulhet a fabriqué l’attelage. Les mécaniciens d’Albi Motoculture, dont Stéphane Hervouet, avaient au préalable mesuré l’ensileuse et indiqué la forme et les aménagements de la nouvelle construction.

 

Réutiliser un maximum d'organes

 

Dans une logique de bon sens et de réduction des coûts, le boîtier hydraulique (habituellement placé sur le flanc du bloc hacheur) a été déplacé sur l’attelage pour entraîner l’axe de prise de force qui se connecte à la coupe. Sa puissance de 150 chevaux est suffisante. « Les circuits hydrauliques ont été préservés. Il a fallu prévoir un nouveau support », précise Stéphane Hervouet. Un circuit a été ajouté pour animer la fonction de cavage présente sur la coupe. Les commandes hydrauliques pour la vitesse de rotation des rabatteurs ont aussi été ajoutées sans changer de carte électronique de commande.

En cabine, plusieurs boîtiers attirent l’œil (voir photo). Le compte-tour reçoit un retour d’information de la vitesse de rotation de la prise de force. Un variateur gère la vitesse des rabatteurs « car le contrôle proportionnel à l’avancement n’est pas présent sur cette coupe. » À droite du siège, les mécaniciens ont installé la commande de rotation des tapis et de déplacement de la table, ainsi que des interrupteurs de scie à colza.

 

Un potentiel élargi

 

Grâce à ce prototype d’attelage, une seule personne est nécessaire pour réaliser les chantiers. L’entrepreneur apprécie le gain de confort « dans les mouvements sur route, mais aussi au champ ». Par cette opération, l’ensileuse travaille sans trop de sollicitation du moteur contrairement à sa précédente carrière. Même si la finesse des modifications lui autorise un retour à sa fonction première, la machine pourrait profiter de sa nouvelle capacité. Une faucheuse combinée ou encore un broyeur pourraient prendre la place de la coupe à tapis une fois la saison des porte-graines terminée. Une chose est sûre, les idées germent vite dans le Tarn !

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