Moisson décomposée : comment choisir son pick-up à tapis ?
Le pick-up à tapis se développe dans l'Hexagone. Quels sont les points à prendre en compte lors de l'achat de cet équipement ?




Complémentaire à la faucheuse andaineuse, le pick-up à tapis trouve petit à petit sa place au sein des exploitations céréalières, notamment chez les producteurs de semences, les agriculteurs bio ou ceux en agriculture de conservation des sols pratiquant la récolte multi-espèces. Se montant sur le convoyeur des moissonneuses-batteuses, cet équipement frontal se compose d’un (ou plusieurs) tapis incliné(s), sur lesquels sont greffés des barrettes portant des dents montées sur ressort. Selon les marques et les modèles, un tasse-andain surplombe le tapis. Ce dernier dépose la récolte au pied de la vis d’alimentation, qui la reprend et la conduit vers le convoyeur.
Monotapis ou multitapis
Selon les gammes et les marques, les constructeurs proposent des monotapis ou des multitapis. Les premiers sont composés d’une seule bande sur toute la largeur, contrairement aux multitapis. « Sur les multitapis, des petits jours entre les bandes se forment ponctuellement, ce qui peut engendrer des pertes », explique Vital Zwang, de la société Zworld, dont les monotapis sont conçus avec des tapis de convoyeur de carrière. « Ce sont aussi des sources d’encrassement des mécanismes d’entraînement, ajoute Samuel Chanu, d’Idass. Le nettoyage sera plus rapide avec un monotapis. » Pour Paul Le Roch, qui distribue les pick-up Rostselmash, le monotapis permet de « positionner davantage de dents au mètre carré et donc d’améliorer la qualité de ramassage. »
Une vitesse de tapis proportionnelle à l’avancement
L’entraînement hydraulique des tapis est généralement greffé sur le circuit alimentant les rabatteurs de la coupe classique. Avec les moissonneuses-batteuses les plus récentes, cela permet de bénéficier d’un régime de tapis proportionnel à l’avancement, afin de soulever l’andain, sans le pousser, ni l’étirer (ce qui occasionne de la perte). Pour les machines dépourvues de cet automatisme, un variateur permet d’ajuster depuis la cabine le régime des tapis.
Pour un entraînement optimal, les tapis doivent être maintenus tendus. La tension doit être équilibrée des deux côtés, afin de limiter les dérives à droite ou à gauche du tapis et son usure prématurée. Pour éviter ce phénomène, les constructeurs rivalisent de solutions : fer plat recouvrant les extrémités, surépaisseur sur les rouleaux d’entraînement ou sur les tapis, chaînes greffées au tapis, etc.
Un andain contenu
Concernant les dents, Zworld a fait le choix de dents longues, qu’il justifie par des habitudes en Europe de fauche plus haute qu’en Amérique du Nord, où les pick-up à tapis sont démocratisés. Les promoteurs des dents courtes mettent en avant le fait de soulever a minima l'andain de récolte pour réduire au minimum les pertes.
Souvent optionnel, le tasse-andain empêche la culture de sauter, ce qui occasionne des pertes. Il ne doit pas non plus trop tasser, ce qui peut aussi engendrer des pertes. Le réglage hydraulique de la hauteur du tasse-andain permet de trouver le bon compromis.
Derrière le tapis, la vis sans fin reprend la culture et la conduit vers le convoyeur. Pour une bonne reprise des cultures volumineuses comme le colza, certains constructeurs proposent plusieurs solutions techniques, comme une vis de gros diamètre (jusqu’à 700 mm), l’implantation de doigts escamotables sur toute la largeur de la vis ou encore la possibilité de jouer sur la position haute ou basse de la vis.
Pick-up complet ou kit pour coupe à céréales
La grande majorité des pick-up à tapis affiche un gabarit hors tout inférieur à 3,50 m ou 4,50 m. « Le 3,50 m permet d’aller sur la route sans escorte et sans démonter l’outil frontal, explique Samuel Chanu, d’Idass. Mais la tendance vers le 4,50 m monte, car ce modèle permet de circuler sur la route sans dételer et d’élargir les andains au champ, qui sèchent mieux car ils sont moins épais. » Cela vaut notamment pour les cultures vertes, comme le ray-grass semence, pour lesquelles plusieurs constructeurs proposent des pick-up mesurant jusqu’à 7,60 m hors tout. « L’idée est de faucher et de ne plus andainer », explique Vital Zwang.
Alternative au pick-up à tapis complet, des kits permettent de greffer des tapis sur les coupes à céréales existantes. « Cette solution est retenue par des Cuma qui ont une vieille coupe qui ne sert plus, explique Samuel Chanu. Nous utilisons le circuit hydraulique alimentant les rabatteurs pour entraîner le tapis. »