"J'ai investi dans le système IntelliSense pour le confort de conduite et réaliser des balles cubiques régulières avec ma presse haute densité New Holland"
En Eure-et-Loir, Guillaume Renault a équipé une presse à balles cubiques New Holland de l’automatisme IntelliSense qui gère le guidage et la vitesse d’avancement.
En Eure-et-Loir, Guillaume Renault a équipé une presse à balles cubiques New Holland de l’automatisme IntelliSense qui gère le guidage et la vitesse d’avancement.
"J’ai testé une presse New Holland avec la solution IntelliSense en 2024 : elle n’est jamais repartie", indique Guillaume Renault. Cet agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles à Thimert-Gâtelles en Eure-et-Loir, réalise notamment des prestations de pressage et de négoce de paille. C’est dans le cadre de cette activité que New Holland, en collaboration avec le concessionnaire local, les Ets Lecoq, lui a mis en test, en début de saison 2024, une presse New Holland BigBaler 1290 HighDensity, équipée de la fonctionnalité IntelliSense. Cet automatisme s’appuie sur un capteur Lidar - un système de "radar" utilisant des lasers - placé à l’avant du toit du tracteur. Ce Lidar scanne l’andain devant lui et en détermine la forme et le volume. De cette reconstitution en trois dimensions, le système IntelliSense gère de manière automatique deux fonctions : la vitesse d’avancement et la direction du tracteur. L’activation de ces deux fonctions est au bon vouloir du chauffeur.
Le pick-up toujours centré sur l’andain
"Quand on y a goûté, on utilise généralement les deux fonctions", avoue Robin, salarié durant l’été. Le saisonnier est globalement satisfait par le guidage optique automatique. "Le tracteur se positionne toujours de façon que le pick-up soit centré sur l’andain, qu’il soit rectiligne ou courbe. Même dans les virages serrés ou dans les "virgules" en bout de champ - quand la moissonneuse-batteuse commence à faire demi-tour alors que la paille sort encore - il n’y a pas de loupé. Même la nuit, quand on éteint tous les feux, le système fonctionne parfaitement. C’est assez bluffant", apprécie le chauffeur. Il arrive cependant que le guidage optique soit pris à défaut, notamment lorsque les volumes de paille sont très faibles. "Le dispositif est centré sur la partie la plus haute de l’andain, explique Robin. Si l’andain n’a pas bougé derrière la moissonneuse-batteuse, on est bien centré. Mais si l’on a mordu un peu d’un côté avec la benne lors de la vidange de la moissonneuse-batteuse, ou encore si on a roulé dessus en biais, le système se déporte." Dans toutes ces situations, le jeune chauffeur repasse en manuel, pour la direction, mais conserve la gestion de l’avancement automatique.
Des balles de taille et de poids réguliers
La gestion automatique de la vitesse d’avancement constitue l’autre atout de l’IntelliSense. Le système pilote l’allure du tracteur à transmission à variation continue en fonction du volume de l’andain qu’il détecte, de façon à travailler à pleine charge. Après la campagne d’essai en 2024, Guillaume Renault a fait équiper l’un de ses tracteurs Puma 240 CVX du Lidar et acheté une presse New Holland 1290 High Density dotée de l’automatisme IntelliSense. L’entrepreneur dispose d’une deuxième même combinaison tracteur-presse achetée en 2023, mais sans l’automatisme, ce qui permet de faire ressortir les atouts de l’IntelliSense. "Quand les deux ensembles sont dans la même parcelle avec des volumes de paille assez hétérogènes, la différence de régularité des plis est flagrante. Sans l’automatisme, on n’est pas aussi réactif. L’épaisseur des plis que l’on a paramétrée à 8 cm dans le terminal, peut, dans les faits, vite redescendre à 4-5 cm. De 30 plis de consigne, on arrive alors à 33-34 plis", constate Robin. Dans les parcelles avec des volumes de paille hétérogènes, le tracteur augmente sa vitesse à mesure que la taille de l'andain diminue, ce qui contribue à la régularité des épaisseurs des plis. "Ils font tous entre 7,5 et 8 cm d’épaisseur et il y en a systématiquement 31 pour chaque botte", observe le chauffeur. "Le plus marquant est là où la moissonneuse-batteuse s’est arrêtée : il se forme alors un gros paquet sur l’andain, suivi d’un creux, explique Guillaume Renault. En conduite manuelle, quand on arrive avec la presse, par peur de bourrer, on ralentit bien en amont du paquet et on prend une marge de sécurité après l’avoir absorbé avant de réaccélérer. Avec l’automatisme, le tracteur ralentit de manière assez vive au dernier moment et repart très vite, avant de revenir à une vitesse de croisière, lorsque le système retrouve une régularité des andains. C’est très réactif." La régularité des balles se ressent non seulement sur l’épaisseur des plis mais aussi sur le poids des bottes.
Un débit de chantier optimal
L’automatisme de vitesse a un impact sur le débit de chantier. "On va plus vite avec le système", reconnaît Robin, fort d’une expérience de quatre saisons de pressage. "Quand les deux ensembles tracteurs-presses sont dans la même parcelle, on le constate. On est toujours à l’optimum de l’utilisation du tracteur et de la presse avec l’IntelliSense, poursuit Guillaume Renault, qui regrette de ne pas avoir 20 chevaux supplémentaires sur son tracteur. Les années où les conditions météorologiques sont difficiles, on sait qu’on travaille au maximum du débit de chantier sans risquer de bourrer ou de casser."
L’IntelliSense se révèle aussi être un atout en termes de confort. "Quand j’ai essayé le système l’année dernière, j’ai constaté que je restais parfois plus de deux minutes sans regarder l’andain, explique Guillaume Renault. Quand au pic de la saison de pressage, on est sollicité par les 10 saisonniers et les clients agriculteurs qui nous appellent, difficile de rester pleinement concentré sur le pressage. On a vite fait de faire une bêtise ou de bourrer. Le système nous préserve de ces problèmes."
Délesté de la conduite et de la gestion, le conducteur porte toute son attention sur le reste. "Je prends plus de temps pour régler la densité de pressage point par point, à mesure que la fraîcheur dans la paille s’en va, indique Robin. Je suis aussi plus vigilant sur ce qui m’entoure. L’autre jour, j’ai freiné in extremis pour ne pas monter un releveur de moiss-batt dans le pick-up. Je ne suis pas sûr que je l’aurais évité si j’avais dû gérer la conduite. De plus, je suis moins tendu et moins fatigué en fin de journée", confie le salarié.
Le retour sur investissement dépend du chauffeur
Le prix de l’IntelliSense avoisine les 13 000 euros. "Au regard du coût de l’ensemble tracteur-presse, cela ne constitue pas un surcoût phénoménal, fait remarquer Guillaume Renault. Je compare cette option à l’autoguidage, il y a 10-15 ans. À l’époque, on se posait la question d’investir ou pas en grandes cultures dans le GPS. Aujourd’hui plus personne ne s’interroge." Pour l’entrepreneur, le retour sur investissement dépend des qualités de conduite des chauffeurs saisonniers, dont le recrutement devient de plus en plus difficile. "Quand on a un chauffeur expérimenté et sérieux, le gain permis par l’automatisme n’est pas très important, même si gagner 0,5 km/h de moyenne représente un certain nombre de bottes à la fin de la journée, explique Guillaume Renault. Mais si le chauffeur est trop prudent, il n’exploite pas les pleines performances de la presse : cela fait une différence importante sur le débit de chantier. Ou s’il est trop fougueux, on se prémunit des bourrages et des casses, qui impactent aussi la quantité de bottes pressées dans la journée."
Quant au retour sur investissement généré par la régularité des balles, il est difficilement chiffrable, même si cette qualité peut être affichée comme un argument commercial dans le cadre de son activité de négoce de paille.
2 presses haute densité fonctionnant non-stop pendant plus d’un mois l'été
9 à 10 saisonniers en pleine saison
13 000 euros investis dans le système IntelliSense de New Holland