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[ESSAI] New Holland T7.275 HD Auto Command - Un tracteur volontaire

Matthieu Ondet, agriculteur à Manthelan dans l'Indre, a pris en main le tracteur New Holland T 7.275 HD Auto Command équipé du télégonflage et de pneumatiques Michelin EvoBib.

Lancée il y a un peu plus de quatre ans, la gamme de tracteurs New Holland T7 Heavy Duty (HD - 290 et 315 ch, transmission à variation continue Auto Command) s’affiche comme un complément entre les T7 et les T8, combinant maniabilité, poids pour la traction et compacité. Il y a un peu plus d’un an, un troisième modèle, le T7.275 HD est venu compléter la famille. D’une puissance proche de celle du T7.270, il offre naturellement un poids plus important (2,5 t), convenant ainsi à des travaux de traction lourde.

Au Sima dernier, New Holland dévoilait la version Stage V des T7 HD. Répondant à la dernière norme antipollution en vigueur, elle continue à faire l’impasse sur la vanne EGR et sur le FAP, en s’appuyant uniquement sur un DOC et un catalyseur SCR combinant une fonction de filtration des particules. Au passage, les intervalles de vidange passent de 600 à 750 heures et ces tracteurs disposent de la télématique PLM Connect gratuite pour la première année.

Les conditions du test

Mathieu Ondet a pu tester le tracteur New Holland T7.275 Heavy Duty au travail du sol avec un déchaumeur à disques indépendants de 6 m, au transport et à la prise de force avec un épandeur à fumier (150 ha).

Les plus

Gestion moteur-transmission

Consommation

Confort

Ergonomie

Les moins

Climatisation

Espaces de rangement

Finition

Cabine « Elle reste très fonctionnelle »

 

 
 © L. VImond
Le poste de conduite à quatre montants offre une bonne visibilité panoramique, excepté au niveau du capot, du fait de sa largeur. Heureusement, la masse frontale était équipée de piges qui laissaient deviner le gabarit du lestage frontal. Les ailes sont assez imposantes et peuvent occulter la visibilité sur l’outil arrière (herse rotative par exemple). Pour atteler les outils arrière, le petit rétro sur le hayon suffit. Pourvue d’une suspension mécanique, la cabine est un peu vieillissante. Du point de vue de la finition, les fils ne sont pas protégés jusqu’au bout, les plastiques ne sont pas parfaitement ajustés et de l’eau rentre quand on lave l’extérieur de la cabine. Cela se remarque aussi en termes d’insonorisation avec des bruits de clapets hydrauliques perceptibles en dessous de 1 500 tr/min. De même, on aimerait un peu plus d’espaces de rangement. La climatisation montre ses limites. Toutes les sorties d’air sont au niveau du volant, avec trois positions dont les deux plus élevées s’avèrent un peu bruyantes. En plus, la volumineuse glacière électrique (optionnelle), souffle de l’air chaud dans la cabine.

 

 

 
 © L. Vimond
Si les commandes de l’accoudoir Side Winder II ne sont plus tout à fait dernier cri, elles restent ergonomiques : ça fait le job. Très doux, le levier Command Grip est très facile à prendre en main. Il loge les commandes essentielles. Le pilotage de la transmission et des trois vitesses cibles proposées est fonctionnel. Disposant d’un appuie-tête qui se décale pour atteler un outil, le siège ne propose pas de débattement latéral et sa rotation, à droite, est limitée.

 

 

 
 © L. Vimond
Le terminal Intelliview est simple et intuitif. Il propose une partie fixe, à gauche avec les trois vitesses cibles. Le reste de l’écran est personnalisable à souhait (sauf pour l’Isobus), avec six interfaces proposées. Dommage que pour l’écran du guidage, il n’y ait pas de surlignage (teinte plus foncée) distinguant un ou plusieurs passages au même endroit. Le système de guidage ne fait pas non plus la distinction entre un outil porté ou traîné, ce qui est à mon sens préjudiciable pour la qualité de guidage, notamment en courbe.

 

Au travail « Un bon équilibre moteur-transmission »

 

 
 © M. Ondet
Sur route, le tracteur fait preuve d’une bonne gestion moteur-transmission. C’est souple et on ne sent pas les changements de rapports. Attelé à une benne trois essieux chargée de féveroles, le tracteur est équipé d’un frein sur échappement qui s’est montré redoutablement efficace. Le T7 est aussi équipé du freinage intelligent de remorque, qui freine le véhicule tracté dès que le capteur de couple sur la transmission détecte que la remorque pousse le tracteur. C’est efficace, mais ça mange du frein, car ça s’enclenche souvent. On peut l’activer en roulant, mais pas le désactiver (uniquement à l’arrêt), pour ne l’utiliser que ponctuellement dans les situations les plus critiques.

 

 

 
 © M. Ondet
Avec l’épandeur Brochard, j’ai tenté de travailler au régime de prise de force 1 000 tr/min Eco. Mais quand un gros morceau passe d’un coup dans les hérissons, le moteur s’effondre un peu. Du coup, je suis resté en régime standard. J’ai bien apprécié le fait que l’on puisse mettre beaucoup de fonctions dans le système de séquence de bout de champ. On peut même paramétrer la vitesse de montée en régime, ce qu’il n’est pas possible de faire en dehors de la séquence de bout de champ. Dommage que l’on ne puisse pas partir des réglages manuels de débit et temporisation des distributeurs (dans l’accoudoir), comme base des réglages de la séquence.

 

 

 
 © L. Vimond
Au déchaumeur, le tracteur évolue entre 85 et 95 % de sa puissance, à un régime entre 1 200 et 1 500 tr/min. À ce régime, il affiche une consommation modeste de 320 litres pour une bonne journée de travail. Compact, mais plus lourd de 2,5 t que le T7.270 de puissance proche, il convient très bien comme tracteur de tête, tout en proposant un très bon rayon de braquage. La masse frontale de 900 kg suffit à lui procurer un bon équilibre. Aidé par le télégonflage et les pneus Evobib, le tracteur s’est montré très confortable au champ.

 

 

 
Isobus, le télégonflage PTG sur les quatre roues est simple et ergonomique. J’apprécie qu’il y ait un vrai compresseur sur le circuit Load sensing avec une pompe dédiée. Celui-ci est bien intégré à droite au pied de la cabine, grâce à l’espace disponible sur le T7.275 HD, qui dispose d’un réservoir de GNR moins volumineux que ses deux grands frères. À l’arrière, les conduites sont logées dans l’arbre long. À l’avant, l’alimentation en air est réalisé par un tuyau extérieur que l’on peut facilement désaccoupler pour qu’il ne dépasse plus. Pour passer de 0,8 à 1,5 bar, il faut 4 à 5 minutes.

 

Entretien « Facile d’accès »

 

 
 © L. Vimond
Les radiateurs s’ouvrent selon deux axes, pour un accès facile au soufflage. Qui plus est, le ventilateur à régime fixe et pales amovibles, permet d’inverser le flux d’air pour nettoyer les grilles, à l’aide d’un bouton en cabine. Les différents filtres (GNR, huile) sont assez accessibles. Le remplissage de l’Adblue est bien pensé, car ça ne souille pas tout si ça déborde un peu.

 

Seuls les filtres de cabine sont mal placés, logés sous le toit.

Fiche technique

Moteur

• Puissance maxi (ISO TR14396) : 273 ch à 2 100 tr/min

• Couple maxi : 1 173 Nm à 1 400 tr/min

• Cylindrée : 6 728 cm3

• Norme et système de dépollution : Stage IV avec SCR et DOC

• Capacité d’huile du moteur : 19 l

• Intervalle de vidange : 600 h

Transmission

• Type et marque : variation continue Auto Command

• Régime moteur à 40 km/h : 1 300 tr/min

• Régimes de prise de force et régimes moteur correspondants : 540 ; 540Eco ; 1 000 et 1 000Eco à 1 930 ; 1 598 ; 1 853 et 1 583 tr/min

Circuit hydraulique

• Type : Load sensing

• Débit et pression maxi : 165 l/min et 200 bars

• Volume d’huile hydraulique exportable : jusqu’à 70 l, selon les conditions

• Réservoir auxiliaire d’huile : 148 l

• Nombre de distributeurs arrière : 5

Relevage

• Capacité aux rotules avant : 5 821 kg

• Capacité aux rotules arrière (à 610 mm) : 11 058 kg

Dimensions

• Capacité du réservoir (GNR/AdBlue) : 410/96 l

• Hauteur hors tout : 3,275 m

• Empattement : 2,995 m

• Poids à vide : 10 500 kg

Monte pneumatique

• Sur le modèle essayé : Michelin EvoBib VF600/70 R30 et VF710/70 R42

Prix catalogue

• Au 1er février 2020, sans option : 233 186 € HT ; avec options essayées : 286 500 € HT

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