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Intelligence artificielle
Conseil agricole, écriture, réglementation : ces autres domaines où l’IA peut être utile à l'agriculteur

Avec la complexification de la gestion des exploitations, les agriculteurs perdent parfois leur temps dans des tâches difficiles à déléguer : rédaction d’un dossier de subvention ou d’un courrier, analyse des différentes données générées sur l’exploitation. L’intelligence artificielle représente déjà une précieuse aide dans la réalisation de ces tâches et va le devenir de plus en plus, à condition que les systèmes évoluent et que la sécurisation des données soit assurée.

Un agriculteur sur son ordinateur portable dans un champo de blé.
L’intelligence artificielle peut réellement apporter des solutions adaptées aux pratiques des agriculteurs et faciles à prendre en main.
© Ian Lishman/Juice Images/Corbis
  • Rédiger des dossiers, écrire des courriers avec l’aide de l’IA
  • Robots conversationnels : l’art de poser les bonnes questions
  • L’IA peut élever le potentiel du conseil agricole à tout autre niveau
  • La création d’un assistant virtuel
  • Pour aller plus loin, il faut sécuriser le stockage et la transmission des données

 

La gestion des exploitations est de plus en plus complexe. Les petites exploitations, en particulier, rencontrent des difficultés à satisfaire aux exigences administratives et à saisir les mêmes données sur différentes plateformes. Le temps est une ressource limitée, et les services ont un prix élevé. Par ailleurs, dans le dédale des réglementations en matière de construction, d'environnement, de subventions, de rentabilité et de technologie, le conseil technique joue un rôle de plus en plus important. Ce conseil est essentiel pour que toutes les exploitations puissent développer une stratégie durable. Dans ce contexte, l’intelligence artificielle peut réellement apporter des solutions adaptées aux pratiques des agriculteurs et faciles à prendre en main.

 

Rédiger des dossiers, écrire des courriers avec l’aide de l’IA

Les modèles de langage comme Chat GPT, Gemini, Google Assistant, ou encore Zendesk AI sont des modèles puissants capables de comprendre ou de générer du langage et des textes. L’exploitant peut ainsi les utiliser pour rédiger du contenu, comme un courriel chaleureux à ses partenaires ou fournisseurs au moment de Noël, rapidement.

Ces robots conversationnels sont capables d’analyser des documents tels que des textes réglementaires, et l’agriculteur peut aussi leur poser des questions sur ces textes parfois complexes, auxquelles l’IA est en mesure de répondre sans attendre. 

Toutefois, cet usage a des limites : les modèles d'IA ne reconnaissent pas de manière fiable leurs propres défauts de connaissances. Contrairement à un conseiller humain qui communique ouvertement ses incertitudes ou consulte un collègue, ces modèles de langage formulent chaque réponse avec la même assurance, même si elle est basée sur des incertitudes ou des erreurs. 

Ce défaut représente un défi pour les utilisateurs parce qu’il est souvent difficile de déterminer si une réponse est fiable. Les agriculteurs, comme tout utilisateur, doivent être conscients et critiques vis-à-vis de ces réponses. Si l’IA peut être source rapide d’ informations, elle ne peut pas remplacer le conseil technique humain qui apporte une expérience, des connaissances contextuelles et la capacité d'adaptation individuelle.

 

Robots conversationnels : l’art de poser les bonnes questions

De plus, les limites de l’IA résident dans l’utilisateur lui-même. Travailler avec ChatGPT ne se fait pas comme avec Google : les questions doivent être précises, il faut « dialoguer » avec l’IA. La commande vocale de ChatGPT est utile : on peut lui « vider son sac » de manière désordonnée, et l’IA organise ensuite les idées de façon cohérente. De nombreuses questions trouvent ainsi une réponse immédiate. Un effet secondaire positif, et parfois déroutant, est que l’IA fournit aussi des réponses inattendues, qui peuvent ouvrir de nouvelles perspectives. « Il ne faut pas en attendre trop pour l’instant », prévient Andreas Dörr, exploitant allemand. Beaucoup de questions juridiques ou agronomiques ne reçoivent que des réponses superficielles. L’IA ne contextualise pas les demandes. C’est pourquoi les conseillers humains resteront indispensables. Peut-être que leur rôle évoluera : au lieu de fournir des « recettes », ils indiqueront à qui et comment poser les bonnes questions. Ce qui, soit dit en passant, est déjà la marque d’un bon conseiller. 

 

L’IA peut élever le potentiel du conseil agricole à tout autre niveau

Les avantages de l’intelligence artificielle dans la technologie agricole sont reconnus, que ce soit le "spot spraying"*, les robots de désherbage, ou encore la surveillance animale basée sur des caméras. Les capteurs peuvent fournir des informations pédoclimatiques sur la composition du sol, la croissance des plantes ou les conditions météorologiques. Les outils créés à partir de ces données permettent une gestion plus précise. Ainsi, des applications d’aide à la décision assistent les cultivateurs pour optimiser la fertilisation, l'irrigation ou la lutte contre les parasites. 

Parallèlement, les exploitations doivent fournir une multitude de preuves - des enregistrements de protection des plantes aux rapports obligatoires, aussi, le défi consiste-t-il à lier ces données aux exigences de documentation pour minimiser les efforts manuels. Les systèmes à venir pourraient fonctionner de manière similaire aux logiciels fiscaux modernes : au lieu de simples formulaires de saisie, ils extrairaient automatiquement les données pertinentes des systèmes de gestion agricole, les vérifieraient, les expliqueraient et fourniraient des conseils. L'IA peut aider à identifier localement des erreurs dans les données d'exploitation, par exemple dues à des facteurs environnementaux imprévus. 

 

La création d’un assistant virtuel

En collaboration avec la société IBM, l’exploitant Andreas Dörr a développé un prototype d’assistant virtuel conçu pour l’accompagner en continu. Selon lui, le potentiel de cet assistant réside d’abord dans des informations simples et textuelles, par exemple : « Quels sont les résultats des essais variétaux du blé d’hiver en Bavière pour 2024 ? ». La deuxième phase de développement prévoit l’intégration de données géographiques : pour répondre correctement à des questions juridiques, il faut souvent pouvoir relier ces questions à des lieux précis. Et c’est justement là que les agriculteurs perdent souvent patience : que puis-je faire ici, et qu’est-ce qui est interdit là-bas ? « On se trouve devant un buisson, témoigne l’agriculteur, et on se demande si c’est un élément paysager protégé ou si je peux le broyer. Bien sûr, on pourrait vérifier cela plus tard au bureau, mais l’IA, à partir des données géographiques, donnerait la réponse en cinq secondes. Et expliquerait même pourquoi ce buisson est important. Cela pourrait même renforcer l’acceptation des règles environnementales. » 

 

Pour aller plus loin, il faut sécuriser le stockage et la transmission des données

Les solutions locales et celles basées sur le cloud doivent garantir la protection des données. Cela signifie qu'aucune donnée sensible de l'exploitation ne peut être traitée à l'extérieur sans consentement. Seuls les documents finaux, conformes à la législation, peuvent être partagés. De tels systèmes aident à réduire considérablement le travail administratif sans créer de risques supplémentaires pour la protection des données.  Un échange de données automatisé entre les systèmes numériques, tant au sein de l'exploitation que de la chaîne de valeur, doit être renforcé. Les données de différentes origines doivent donc suivre des normes communes. Ainsi, les silos de données agricoles accumulés au fil des ans pourraient être interconnectés, analysés et valorisés dans le sens d’une agriculture durable.

 

FarmRobotix, la nouvelle plateforme de solutions numériques d’Agritechnica

C’est pour approfondir et échanger sur ces opportunités qu’à  Hanovre, du 9 au 15 novembre 2025, la société DLG, organisatrice du salon Agritechnica, accueillera pour la première fois le Digital Farm Center présenté par FarmRobotix. L'accent sera mis sur des technologies innovantes dans les domaines de l'agriculture numérique, de l'automatisation, de la robotique et de l'intelligence artificielle. Les visiteurs pourront assister à des démonstrations de produits, des conférences et des tables rondes. Sous le thème principal du salon "Touch Smart Efficiency", qui met l'accent sur l'interconnexion intelligente des technologies numériques les plus modernes pour augmenter durablement la productivité en agriculture, la plateforme offrira une nouvelle fois aux agriculteurs, fabricants, start-ups, scientifiques et investisseurs des opportunités de réseautage thématique et d'échange de connaissances. 

* Spot spraying = application ultra-localisée des produits

 

Agritechnica - 9 au 15 novembre 2025 - Hanovre en Allemagne

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