Aller au contenu principal

L’USDA surprend avec une baisse des rendements de soja aux États-Unis

Le département états-unien à l'Agriculture (USDA) a rendu son verdict le 10 janvier dans son premier rapport de 2025, avec un resserrement des stocks de soja aux États-Unis et dans le monde, à la grande surprise des opérateurs. Ce rapport prend complètement le marché à contrepied en se focalisant sur la production nationale. Le rapport a impulsé une tendance haussière sur les prix du soja sur le CBOT à Chicago, après un marché attentiste et neutre pour la reprise de janvier.

Graines de soja 2024-2025
L'USDA abaisse ses estimations de rendement en soja aux Etats-Unis pour la campagne 2024-2025.
© Alexandre Ponomarev de Pixabay

Le rapport mensuel sur l’offre et la demande agricoles mondiales de l’USDA du 10 janvier a réservé quelques surprises qui ont impacté les cours du soja et des oléagineux sur les places mondiales. Cet événement était particulièrement attendu, car l’agence états-unienne devait aussi communiquer ses chiffres définitifs sur la toute dernière récolte nationale.

Lire aussi : Le soja présente des prix plancher en raison d'une offre sud-américaine pléthorique

Le marché attendait des estimations sur la production de soja états-unienne. Tout d’abord, l’USDA a annoncé une diminution de la surface récoltée de soja de 86,3 à 86,1 millions d’acres. Mais ce sont véritablement les rendements qui ont créé la vraie surprise. En effet, ceux-ci sont rabotés dans le rapport de janvier d’un boisseau par acre (bu/a) à 50,70 bu/a, quand les analystes attendaient seulement une réduction de 0,1 bu/a à 51,6 bu/a selon des données de Bloomberg. L’USDA indique que cette baisse de productivité provient plus particulièrement des États de l'Indiana (-4,8 %), du Kansas (-7,9 %), et du Tennessee (-6,7 %).

Par ailleurs, le ministère de l’Agriculture des États-Unis maintient ses estimations sur les exportations de soja états-unien. En conséquence, le rapport USDA de janvier indique des stocks en diminution à 380 millions de boisseaux (contre 470 millions de boisseaux estimés en décembre), bien en dessous des attentes moyennes des analystes, à 450 millions de boisseaux selon des données de Bloomberg. Ceci représente une diminution significative de 19,1 % sur les stocks estimés précédemment en décembre.

Sur la scène internationale, l’USDA a réduit la production mondiale de soja pour 2024-2025 de 2,88 Mt à 424,26 Mt. Par conséquent, les stocks mondiaux de fin de campagne reculent de 3,5 Mt à 128,35 Mt. Le consensus des analystes se situait à 132,2 Mt selon des données de Bloomberg. Par ailleurs, l’agence gouvernementale a de nouveau pris le contrepied des observateurs sur la production sud-américaine. Effectivement, le marché attendait en particulier une correction en hausse de la production brésilienne de soja compte tenu du potentiel des cultures, à 170,3 Mt selon des données de Bloomberg. Dans les faits, l'USDA a maintenu ses estimations de décembre, à 169 Mt.

Les financiers pris à revers sur le CBOT

Ces données ont véritablement surpris le marché et pris de court les opérateurs financiers positionnés à la vente. Ces derniers rachètent leurs positions courtes sur le CBOT ce qui aliment la progression des cours du soja depuis vendredi. L’échéance mars 2025 a progressé de +5,13 % depuis la clôture jeudi en trois séances. En outre, l’activité s’est intensifiée depuis vendredi avec une forte progression des volumes de transaction. Cette dynamique devrait apparaître clairement dans le prochain rapport hebdomadaire du Commitment of Traders (COT) du CBOT. Ces données devraient être particulièrement observées pour confirmer le sentiment haussier en cours.

Les opérateurs devraient maintenant rester attentif au cours du dollar et suivre la dynamique des exportations des États-Unis. Le retard des récoltes au Brésil va favoriser les exportations états-uniennes. Toutefois, la production de soja brésilien devrait afficher un nouveau record pour cette campagne.

Lire aussi : La production de soja en Europe s'accroît d'un million de tonnes en 2024

Rédaction Réussir

Les plus lus

Culture de soja.
La profession agricole veut profiter du nouveau report du RDUE pour le simplifier

Pour la seconde fois, la Commission européenne propose de reporter d’un an l’entrée en application de la RDUE, la…

FranceAgriMer atténue la lourdeur des bilans français des céréales

L’Établissement public a abaissé sa prévision de stocks finaux pour 2025-2026 en blé tendre, orge et maïs grain. Les…

Graphique prix blé orge maïs France au 9 octobre 2025
Marché des céréales du 9 octobre 2025 - Le prix du blé français frôle les 190 €/t avec l’amélioration de sa compétitivité à l'international

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 8 et le 9 octobre 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales
Nord Céréales : une campagne à l’exportation qui peine à démarrer

Les chargements du terminal céréalier dunkerquois sur le premier trimestre de la campagne de commercialisation 2025-2026 sont…

Navire à quai, devant silos portuaires Sénalia, au port de Rouen.
Exportations céréalières : une période de dégagement réussie pour Sénalia

Le principal terminal céréalier du port de Rouen enregistre un tonnage à l’exportation honorable sur le premier trimestre…

Photo d'un intervenant lors d'une conférence sur le réchauffement climatique lors des JTIC 2025
JTIC 2025 - Comment la filière céréalière s’adapte au réchauffement climatique en Espagne ?

Le réchauffement climatique impacte déjà sévèrement la filière céréalière en Espagne. À l’occasion de l'édition 2025 des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne