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Prairie : « Le trèfle violet exploite bien les zones hydromorphes »

En recherche d’autonomie protéique, Gaël et Frédéric Gambade, en Gaec à Saulzais-le-Potier dans le Cher, cultivent 10 à 15 hectares de trèfle violet en pur depuis une douzaine d’années.

Gaël Gambade, en Gaec à Saulzais-le-Potier dans le Cher.
Gaël Gambade, éleveur. « Contrairement à la luzerne, je n’ai jamais raté l’implantation d’un trèfle violet, il est plus agressif au démarrage. »
© L. Gambade

« Le trèfle violet est rustique à l’implantation et valorise nos parcelles hydromorphes, détaille Gaël Gambade, éleveur laitier dans le Cher. Conservé deux ans, il est plus facile à intégrer dans la rotation qu’une luzerne et permet une bonne coupure anti-graminées. Il est aussi plus riche en énergie”

Trop difficile à sécher en foin, il est récolté en enrubannage. Les 100 prim’Holstein et les 80 jeunes bovins à l’engraissement en consomment 3 à 6 kg brut par jour selon les stocks. « C’est un peu de l’épicerie, on affine la ration. » Celle-ci à base d’ensilage de maïs et d’herbe est concentrée avec de la farine de maïs et des céréales aplaties et complémentée par du foin de luzerne, des méteils protéiques et du tourteau de colza.

Le semis intervient à l’automne

Gaël sème deux variétés de trèfle violet (Duetto et Diadem) fin août-début septembre avec un semoir à céréales, sur terre affinée et rappuyée. « Contrairement à la luzerne, je n’ai jamais raté l’implantation d’un trèfle violet, il est plus agressif au démarrage. » Dix à douze tonnes par hectare de compost de bovins sont apportées au semis puis 200 kg/ha d’un engrais minéral type 0-20-30 en sortie hiver l'année suivante.

Lire aussi : Le trèfle violet, une légumineuse à reconsidérer

L’éleveur réalise trois coupes, une en mai, une début juillet et une en fin d’été. Le trèfle est fauché avec une faucheuse à plat sans conditionneur, en fin d’après-midi pour cumuler un maximum de protéines. Il est fané le lendemain matin, puis repris par un andaineur à tapis qui évite la perte de feuilles. Les précautions de récolte sont les mêmes que pour une luzerne. « On attend que le fourrage soit à 50 % de matière sèche pour l’enrubanner, soit environ 3 à 4 jours après la fauche. » Les rendements oscillent entre 5-6 tMS/ha les années sèches et 9 tMS les belles années. « Sur ces parcelles de plus faible potentiel, on récolte toujours 2 à 3 tMS en moins que la luzerne. »

Pour en savoir plus

Quelques références récentes sont issues du travail du GIEE Légumineuses Normandie, à partir de l'analyse de 14 trèfles violets conservés entre 2017-2021 :

 

  • En enrubannage : 15,7 à 21,2 points de MAT et 0,65 à 0,82 UFL/kgMS.
  • En ensilage : 15,4 à 19,8 points de MAT et 0,73 à 0,78 UFL/kgMS.

 

Le meilleur compromis en termes de ratio MAT/UFL a été obtenu avec l'itinéraire suivant pour l'enrubannage : fauche à plat et fanage aussitôt, andainage à J+3, enrubannage à J+3 ou J+4 combipack à 48-49 %MS. Pour l'ensilage : fauche à plat, andainage à J+2, ensilage à J+3 à 34 %MS.

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