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Produits laitiers : le Cniel évoque des incertitudes sur les marchés d'export

La France exporte 40% de sa production laitière. Accord UE-Etats-Unis, enquête anti-subvention de la Chine, tensions diplomatiques avec l’Algérie, L’interprofession laitière s’interroge sur l’avenir des marchés traditionnels et se dit prête à en conquérir de nouveaux.

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"L'accord UE-Etats-Unis est un mauvais accord, un signe de faiblesse de l'Union Européenne", martèle Pascal Le Brun, Président du CNIEL
© F. Mechekour

« En France, sur 10 litres de lait produits, 4 sont exportés », a rappelé Pascal Le Brun, président du Cniel, le 9 septembre à l’occasion de la conférence de rentrée de l’interprofession laitière. La balance commerciale présente un excédent de trois milliards d’euros par an.

43 % des exportations vont vers des pays tiers. En tête de liste : Le Royaume-Uni, la Chine, les Etats-Unis, ou encore l’Algérie. Or, le contexte géopolitique interroge l’interprofession laitière.

« L’accord UE-Etats Unis est un mauvais accord »

Les récentes propositions de l’accord entre l’Union européenne et les Etats-Unis ne satisfont pas l’interprofession : « c’est un mauvais accord, un signe de faiblesse de l’Union européenne », martèle Pascal Le Brun. En cause notamment, la hausse des droits de douanes sur les produits laitiers européens, qui s’établiraient au minimum à 15%.

« Il y a eu beaucoup d’anticipations sur les commandes, indique Jean-Marc Chaumet, Directeur économie du Cniel. Toutefois, nous ne savons pas comment les consommateurs américains vont réagir par la suite »

20 000 tonnes de produits laitiers américains sur le marché européens

Au-delà des exportations, avec cet accord 10 000 tonnes de fromage pourraient arriver sur le marché européen, surtout des fromages ingrédients, et 10 000 tonnes d’autres produits laitiers. « Le contingent n’est pas progressif d’année en année comme cela a été le cas avec d’autres accord. Si l’accord est signé, ce seraient 20 000 tonnes tout de suite », explique Jean-Marc Chaumet.

D’autres questions restent encore sans réponse, comme l’engagement de l’UE à travailler sur les barrières non tarifaires. « Le ministère nous a assuré qu’il n’y aurait aucun engagement pour revoir à la baisse les normes européennes », indique Jean-Marc Chaumet. Il s’agira aussi d’être vigilant quant à la déforestation importée, avec la crainte de ne pas pouvoir assurer la traçabilité de l’origine des produits, et de voir arriver des produits venus du Brésil et ayant seulement transité par les Etats-Unis.

L’interprofession laitière se mobilise pour rectifier les termes de cet accord, dont le calendrier de signature n’est pas encore connu.

Incertitudes en Chine, en Algérie et au Royaume-Uni

Autres incertitudes concernant le commerce international : la Chine a lancé une enquête anti-subvention, dont les conclusions devraient être connues en février 2026.

L’Algérie a stoppé ses importations depuis septembre 2024 en raison de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. . « Bien que démentis officiellement, des obstacles bancaires et administratifs ont bloqué les importations françaises, précise le Cniel. Elles font l’objet d’un blocage ciblé, sur instructions gouvernementales, alors que d’autres origines UE ou tiers ne subissent pas ces contraintes ».

Le Royaume-Uni a cessé toutes ses importations de produits au lait cru, à cause de la présence de la DNC en France, « même si cela ne repose sur aucun fondement scientifique », estime Sandra Leperche, directrice sécurité des aliments du Cniel.

Le Cniel prêt à investir de nouveaux marchés

Face à ces incertitudes, l’interprofession se dit prête à cibler d’autres pays. « Il y a des places à prendre, car la consommation mondiale de produits laitiers augmente », explique Jean-Marc Chaumet. Entre 2023 et 2024, la consommation mondiale de produits laitiers frais a augmenté de 18 %, celle du beurre de 16% et celle du fromage de 10%. « La garantie sanitaire française rassure », renchérit Pascal Le Brun.

L’accord UE-Mercosur pourrait être une opportunité pour la filière laitière, car 30 000 tonnes de fromage, 10 000 tonnes de poudre de lait et 5 000 tonnes de lait infantile pourraient y être envoyées en franchise de droits de douane. Toutefois, « nous ne pouvons pas nous réjouir de cet accord tant que les mesures de réciprocité ne sont pas assurées. Nous ne pouvons pas accepter un accord dans lequel rentreraient sur notre territoire des produits ne répondant pas à nos critères de production », estime Pascal Le Brun.

Chiffres clés

  • Chine : 7% des exportations françaises, première destination pour la crème (32% des exportations)
  • Etats-Unis : 4% des exportations françaises, troisième destination pour le Brie (11% des exportations)
  • Algérie : 2% des exportations et troisième destination pour la poudre de lait

 

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