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Alsace 
Une campagne 2018/2019 en demi-teinte

Si le commerce du blé tendre s’est bien comporté, celui du maïs a été pénalisé par les basses eaux du Rhin. L’état des cultures d’hiver est pour l’heure satisfaisant.

© Vincent Marmuse - Réussir SA

« Le bilan 2018/2019 en Alsace se caractérise par un été chaud et sec qui n’a pas eu de conséquences sur la production de blé tendre (48 000 ha semés) mais qui a conduit aux basses eaux du Rhin et impacté les cultures de printemps », indique Christophe Armbruster, vice-président de l’Association de la Bourse de Strasbourg et responsable de la commercialisation des céréales et de la qualité du groupe Armbruster, négoce familial alsacien. La production de maïs a chuté de 7 % entre 2017 et 2018 (11 t/ha en moyenne sur 120 000 ha), avec des différences marquées entre zones irriguées (14 t/ha maximum) et non irriguées (7 t/ha minimum). Le soja (6 000 ha semés) a suivi le même scénario. Quant à la qualité sanitaire, elle a été bonne en blé tendre, voire très bonne en maïs, avec une humidité moyenne de 22 % (contre 37 % en 2017). « Côté prix, c’est catastrophique : on est passé en maïs de 190 €/t en août à 146 €/t aujourd’hui, en base Fob. En cause : les bonnes productions en Ukraine, en Roumanie et en Hongrie, en plus des marchandises brésiliennes, et le problème du bas niveau du Rhin qui a fait fuir nos clients traditionnels hollandais en maïs. » S’agissant du blé tendre, la situation est différente car la capacité d’utilisation en Alsace (1 Mt) est excédentaire par rapport à la production locale (300 000 à 350 000 t/an), grâce aux capacités d’écrasement des groupes Roquette et Tereos.

De bonnes récoltes en perspective

Concernant la campagne 2019/2020 en Alsace, la tendance est haussière en termes de surfaces en blé tendre (+1 à +3 %), avec une baisse de la sole de betterave (-1 000 ha) en faveur du maïs (+1 % sur un an) et du soja (+5 % sur un an). Quant à l’état des cultures, le potentiel est présent en blé tendre. Les semis de maïs sont tout juste terminés.

« Côté prix, la quantité de céréales sera, a priori, au rendez-vous dans l’Union européenne, avec à la clef une pression baissière sur les cotations. Ce qui serait catastrophique car, au niveau des cours actuels, l’agriculteur perd déjà de l’argent ! », alerte Christophe Armbruster.

Le bas niveau du Rhin a fait fuir les acheteurs hollandais
Pour l’heure, il n’y a pas de problème hydrique mais les réserves en eau du sol ne sont pas importantes et les basses eaux sur juin-août n’ont pas permis à la nappe phréatique du Rhin de se recharger. Rappelons qu’un tiers des surfaces cultivées en Alsace est bien irrigué, un tiers moyennement irrigué et un tiers non irrigué. « Nous sommes très inquiets concernant la récurrence du phénomène des basses eaux du Rhin [cf. Une]. Il faut un mouvement politique pour résoudre ce problème qui fait énormément souffrir les ports alsaciens, déclare Christophe Armbruster, vice-président de l’Association de la Bourse de Strasbourg. Si les Hollandais ont dépensé des fortunes pour assurer leurs engagements contractuels pris sur la période octobre-décembre, on ne les voit plus depuis janvier pour leurs traditionnels contrats d’approvisionnement sur janvier-septembre. Ils ont préféré acheter des marchandises ukrainiennes sur janvier-juillet et brésiliennes sur août-septembre. »

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