Aller au contenu principal

Un “plan de refinancement” pour une crise agricole de grande ampleur

La longue batterie de mesures présentée à Matignon le 4 octobre comprend deux nouveautés : la possibilité donnée à la BPI de cautionner les prêts des agriculteurs et un renforcement des mesures sociales pour les agriculteurs en difficulté.

À peine plus d'un an après le précédent plan de soutien, le Premier ministre revient à nouveau au chevet des agriculteurs en difficulté, notamment des céréaliers qui viennent d'essuyer une récolte 2016 catastrophique. C'est principalement pour les céréaliers qu'a été calibré le plan présenté par Manuel Valls le 4 octobre à Matignon : aider les agriculteurs à passer le cap de l'année 2016 (en retrouvant une trésorerie suffisante pour lancer la prochaine campagne) et accompagner ceux qui quitteraient le métier. La principale mesure est bancaire et consiste à doter la Banque publique d'investissement (BPI) d'un fonds (50 à 100 M€) destiné à garantir les prêts bancaires des agriculteurs.

1,5 Md€ de prêts pour renforcer les fonds de roulement

La BPI peut désormais se porter caution de prêts d'agriculteurs : à hauteur de 50 % du montant de leurs nouveaux prêts (de deux à sept ans) « visant à renforcer les fonds de roulement des exploitants », ou de prêts en cours renégociés. L'ensemble des agriculteurs pourra accéder à ce service, pour leurs prêts demandés avant le 31 décembre. Mais son coût sera pris en charge par l'État pour les seuls agriculteurs dont la situation est la plus critique : ceux dont la perte prévisionnelle d'excédent brut d'exploitation en 2016 est supérieure à 20 % par rapport à la moyenne sur cinq ans (excluant la meilleure et la plus mauvaise années), ce qui devrait cibler principalement les céréaliers. Au total, l'État s'engage à porter sa garantie sur 1,5 Md€ de prêts, soit environ 80.000 agriculteurs, prévoit le ministère de l'Agriculture. Un bilan sera fait du dispositif gouvernemental début janvier, pour le faire éventuellement évoluer.

Des fonds pour les agriculteurs en “épuisement professionnel”

Autre mesure marquante de ce plan : le renforcement des mesures dites sociales. Pour les agriculteurs en difficulté, le gouvernement va assouplir les conditions d'éligibilité à la prime d'activité et au RSA. L'État va aussi abonder les fonds destinés au remplacement temporaire, « pour les agriculteurs qui sont en situation d'épuisement professionnel ». Pour ceux qui souhaitent se reconvertir ou partir plus tôt à la retraite, le gouvernement va abonder les fonds destinés à l'aide à la réinsertion professionnelle.

Ce dispositif comprend par exemple une aide au départ de 3.100 € par actif, et la possibilité de suivre une formation professionnelle rémunérée.

TFBN : 137 M€ de dégrèvement

Parmi les mesures plus classiques, Manuel Valls a annoncé un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti (TFNB), pour 137 M€. Il est proportionnel aux pertes moyennes de rendement constatées. Dans les six régions les plus touchées par les baisses de rendement céréalier (Île-de-France, Centre Val de Loire, Hauts-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche Comté, Normandie), ce dégrèvement sera automatique. Les agriculteurs n'auront pas à en faire la demande. Il a également prolongé le dispositif d'année blanche qui s'arrêtera fin décembre au lieu de fin octobre, les réductions de cotisation sociales (pour les bas revenus et les jeunes agriculteurs/nouveaux installés).

Les plus lus

Moisson 2025 : la campagne 2025-2026 débute entre soulagement et inquiétudes

À l’issue de son conseil spécialisé du 16 juillet, FranceAgriMer a présenté ses bilans céréaliers prévisionnels 2024…

logo de l'OFPM
Les marges brutes de la meunerie se dégradent à nouveau en 2024

Selon l’Observatoire de la formation des prix et des marges de FranceAgriMer, les marges brutes de la meunerie ont reculé en…

Montage photo montrant Bertrand et Eugénie Girardeau dans un champ de blé à gauche et un portrait de Ludovic Brindejonc à droite.
Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs

Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à…

La nouvelle carte mondiale du bloc des pays Brics + ou aspirants, d’une manière ou d’une autre, à le rejoindre. Légende : en bleu foncé, les membres ; en bleu clair, les pays partenaires (Belarus, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Nigeria, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan, Vietnam) ; en vert, les pays candidats (Azerbaïdjan, Bangladesh, Myanmar, Pakistan, Sénégal, Sri Lanka, Syrie et Venezuela). A noter que l’Argentine, l’Algérie ou encore la Turquie ne rentrent dans aucune de ces catégories.
Les pays Brics s’en prennent aux quatre géants du commerce du grain

Après un sommet à Rio de Janeiro peu concluant, les pays Brics reprennent l’initiative en matière de système d’échanges des…

Graphique prix blé orge maïs France au 17 juillet 2025
Marché des céréales du 17 juillet 2025 - Le blé tire son épingle du jeu sur Euronext, soutenu par les prix mer Noire

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 16 et le 17 juillet 2025, expliquée par La Dépêche-Le…

Une moissonneuse batteuse en action dans un champ de colza 2025
Moisson 2025 : une production européenne de colza proche des 20 Mt, est-ce suffisant ?

Dans l'Union européenne, la moisson est dans sa dernière ligne droite avec des rendements en colza très satisfaisants et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne