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Un marché céréalier sans conviction

BLÉ TENDRE : marché désorienté. Exportation toujours bloquée

« On se croirait déjà au mois de juin ! », s’exclamait ce mercredi un courtier français qui se pensait déjà projeté en fin de campagne, tant le niveau des affaires est réduit à sa portion congrue. À part quelques petites affaires en blé meunier, le marché intérieur reste déprimé, notamment en blé fourrager, délaissé par les fabricants d’aliments. Les cours évoluent très irrégulièrement, de stables à baissiers, hormis une nette reprise en portuaire sous l’influence directe des marchés à terme. Ainsi, Chicago a enregistré une légère hausse suite au rebond du complexe soja et du maïs, alors que Euronext semblait un peu désorienté ce mercredi. À l’international, l’Irak a lancé un appel d’offres pour 50.000 tonnes de blé, alors que la Turquie vient de reporter le sien, prévu initialement pour 200.000 tonnes, au 26 février. Ankara subit en effet une tempête de neige qui entraîne des problèmes logistiques. Comme on le voit, le marché européen traverse une période creuse, avec des opérateurs désorientés par un marché instable qui semble échapper à toute logique.

BLÉ DUR : désordonné

On assiste à un marché plutôt désordonné, avec des cours qui évoluent sans orientation précise et un marché intérieur plutôt éteint. On observe néanmoins un retour des semouliers italiens, qui font face à des prix intérieurs qui flambent. En revanche, c’est le calme plat du côté du Maghreb.

ORGE DE MOUTURE : atone

Activité commerciale totalement léthargique cette semaine encore, que ce soit sur le marché intérieur ou à l’exportation, de nouveau bloquée.

ORGE DE BRASSERIE : erratique

Si les vendeurs sont plutôt toujours assez présents, en revanche les malteurs restent très en retrait cette semaine encore, tant en ancienne récolte que pour la prochaine campagne. Ces derniers sont en effet plutôt rassurés par l’état des cultures au sortir de l’hiver. Les orges d’hiver n’ont semble-t-il pas trop soufferts des dernières gelées, et les semis des OBP se sont déroulés idéalement.

Dans cette ambiance désertique, les cours en AR et NR rétrogradent légèrement.

MAÏS : marché au ralenti

Marché plus calme cette semaine, avec une demande qui semble en partie couverte pour le moment. Même si le maïs continue de concurrencer le blé fourrager au même titre que le sorgho et les PSC, le marché des céréales fourragère reste déprimé.

FRETS : nouvelle progression des frets maritimes secs

Débutée depuis la fin du mois de janvier, la remontée des prix des transports de marchandises sèches s’est poursuivie cette semaine encore. Le Baltic Dry Index continue donc sa progression, tout comme le Baltic Panamax Index (BPI), qui devrait encore connaître une progression selon les professionnels, qui prévoient une reprise de l’activité en Chine au sortir du Nouvel An chinois.

Orama : départ du directeur général

Le directeur général d'Orama, Jérôme de Pelleport, va quitter la structure commune aux producteurs de blé (AGPB), maïs (AGPM) et oléoprotéagineux (Fop). Un départ confirmé par l'intéressé qui n'a cependant pas souhaité le commenter. Il scelle, en tout cas, la difficulté de rassembler trois organisations syndicales aux cultures très différentes et aux positions parfois divergentes. Jérôme de Pelleport, qui quitte également ses fonctions de direction de l'AGPB et de Céréaliers de France, ne sera pas remplacé à la tête d'Orama. Celle-ci sera maintenue mais son rôle se limitera aux questions environnementales et à des sujets touchant la gestion des exploitations (céréales et oléoprotéagineux), de même qu'à la concertation des organisations, notamment face à la réforme de la Pac. « Orama n’est pas mort », insiste un des professionnels de la filière.

TOURTEAUX : fermeté

Alors que l’ensemble des tourteaux sont en hausse, et plus particulièrement ceux de colza dans le sillage des graines correspondantes, les opérateurs rapportent un peu d’activité sur toutes les périodes. Toutefois, en soja, la hausse a été atténuée par la baisse de la prime Fob au Brésil et par la parité euro/dollar.

PROTÉAGINEUX : activité proche du néant

Les fabricants d’aliments du bétail ont déserté le marché des pois fourragers sur lequel aucun échange significatif n’est rapporté depuis notre précédente édition. L’offre reste peu abondante mais les prix reculent tout de même compte tenu de l’absence de demande.

En féveroles, les cours restent hauts mais ne varient pas depuis la semaine passée.

L’Égypte est toujours aux achats mais se heurte à l’absence d’offre sur le port de Rouen.

ISSUES DE MEUNERIE : encore en baisse, faute d’intérêt

Comme la semaine passée, le manque de demande conduit le marché à une atonie profonde. Quelques petits lots s’échangent mais les volumes sont dérisoires. Cette tendance est vraie pour l’ensemble du territoire où les cotations reculent de nouveau.

DÉSHYDRATÉS : sans changement

Le marché des produits déshydratées reste très ferme. Les cours sont reconduits sur un marché toujours aussi étroit. Les affaires sont très limitées faute d’offre.

CO-PRODUITS : recul en produits laitiers

Le marché des produits laitiers poursuit son mouvement de baisse des prix, avec une activité moyenne. La poudre de lait recule une nouvelle fois, comme le lactosérum. Les échanges en disponible sont peu nombreux.

Un petit courant d’affaires en pailles et fourrages, où les prix sont intéressants pour les vendeurs. Les utilisateurs privilégient les produits de substitution des céréales, ( PSC), au détriment du blé notamment, ce qui permet au marché de se maintenir suffisamment actif sans perturbations. Les disponibilités sont faibles au niveau des principaux pays producteurs, en raison du peu de production actuelle, confirmant la plus grande fermeté du marché des farines de poissons, compensée par la reprise de l’euro. Les cours sont inchangés.

PRODUITS DIVERS : peu actif

Le marché des graines fourragères n’est pas des plus dynamiques. On note quelques demandes en moutarde blanche et en trèfle incarnat sans incidence sur ce marché flegmatique. Tendance haussière pour les quelques réajustement de prix en graineterie. Le marché du riz est extrêmement ferme. Avec plus de demandes que d’offres, des hausses sont encore à prévoir d’ici la fin de la campagne.

OLEAGINEUX : extrême fermeté en colza, repli en tournesol

Le marché du colza a tout simplement explosé cette semaine. Le mouvement a commencé dès lundi faisant suite à une semaine de hausse du complexe protéine outre-Atlantique sur le marché à terme de Chicago. Les fortes importations chinoises, les achats massifs des fonds d’investissement, et les craintes concernant les récoltes sud américaines à venir ont entrainé une hausse continue du soja. La hausse du pétrole a aussi dopé l’intérêt pour la graine et l’huile de soja. Dans son sillage, la graine de colza européenne, peu offerte qui plus est, a affiché des cours en très nette hausse, gagnant jusqu’à 20 euros la tonne suivant les régions. Dans ce contexte porteur pour les vendeurs, des disponibilités sont apparues sur le marché, permettant un courant d’affaires. En tournesol, le marché est bien plus calme. Les cours sont en retrait par rapport à la semaine passée, mais selon les opérateurs, ce mouvement n’est que ponctuel et devrait rapidement céder sa place à un retour de la hausse, plus conforme aux fondamentaux.

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