Aller au contenu principal

Dossier mycotoxines/Législation
Un dispositif légal incomplet et inapplicable en l’état

FACE AUX RISQUES encourus par la consommation, la Commission européenne a légiféré sur l’épineuse question des mycotoxines. Plusieurs documents forment aujourd’hui le carcan législatif les concernant dans l’alimention humaine et animale. Deux réglements européens sont ainsi parus au Journal Officiel en 2006. Ils portent sur la fixation des teneurs maximales pour les toxines du fusarium dans les denrées alimentaires, et sur la fixation des modes de prélèvement d’échantillons et des méthodes d’analyse pour le contrôle officiel des teneurs en mycotoxines des denrées alimantaires.

Des seuils particulièrement bas

Les seuils retenus par la Commission européenne dans le réglement 1126/2007 (qui est en fait une reprise du réglement 1881/2006 modifié pour y incorporer les seuils dans le cas du maïs et de ses dérivés) sont naturellement classés suivant les principales mycotoxines pouvant toucher le blé.

Ainsi, concernant un lot de céréales brutes (autres que le blé dur, l’avoine et le maïs) le seuil maximal retenu est de 1.250 ppm pour la mycotoxyne Déoxynivalénol, 100 ppm pour la Zéaralénone, 2 ppm pour l’Aflatoxines B1 et 4 ppm pour la somme B1, B2, G1+G2. Les céréales destinées à la consommation humaine directe, farine de céréales, son et germe, ainsi que les préparations pour petit-déjeuner, ne peuvent quant à elles contenir plus de 750 ppm de Déoxynivalénol, ni plus de 75 ppm de Zéaralénone. Le pain et autres produits de la boulangerie, ainsi que les préparations céréalières pour petit-déjeuner, devront respecter un seuil de 500 ppm de Déoxynivalénol, ainsi qu’un seuil de 50 ppm de Zéaralénone.

Echantillonnage impratiquable Le second réglement (CE n°401/2006 du 23 février 2006) est finalement celui qui pose le plus de problèmes aux opérateurs quant à son application. Il prévoit les conditions de la réalisation de l’échantillonnage de lots de céréales necéssaire aux analyses mycotoxines. Et sur ce point précis, la réglementation s’avère particulièrement contraignante. Selon le réglement CE n°401/2006 du 23 février 2006, pour tout lot compris entre 50 et 1.500 tonnes, pas moins de 100 échantillons sont necéssaires pour un échantillon global de 10 kg, et concernant les lots inférieurs à 50 t, 3 à 100 échantillons sont requis pour un poids total de 3 à 10 kg. De quoi effrayer plus d’un opérateur. Face au tollé de cette réglementation auprès de l’ensemble des acteurs de la filière grains, du producteur au meunier, Intercéréales a planché sur une alternative à la méthode préconisée par les instances européennes.

De ces travaux est née la norme Afnor XP V03-777, qui propose une méthode simplifiée pour l’échantillonnage de céréales et de produits céréaliers. Ce document suggère ainsi un échantillonnage plus raisonnable divisant le nombre de prélèvement par 30 au maximum. Enfin, dernier point noir de la législation bruxelloise, ce même réglement CE 401/2006 fixe les méthodes d’analyse pour le contrôle officiel des teneurs en mycotoxines des denrées alimentaires. Malheureusement, il s’agit plus de méthodologie que de méthodes. Ce document ne valide finalement pas les méthodes de détection proposées par les laboratoires français.

Les plus lus

Champ de blé tendre.
Moisson 2025 : l'espoir renaît pour les cultures d'hiver malgré des contrastes régionaux

Des moissons d’orges qui démarrent, suivies dans une quinzaine de jours par la récolte des blés, des colzas prometteurs, mais…

Canal Seine-Nord Europe : les travaux vont entraîner la fermeture du canal du Nord pendant de nombreux mois

Outre le problème du financement et de la construction des plateformes multimodales, la construction du canal Seine-Nord…

pain avec logo filière CRC
Meunerie : Auchan se désengage de la filière CRC

Le groupe Auchan, qui utilisait de la farine CRC dans ses ateliers de boulangerie-viennoiserie-pâtisserie depuis 2018, a…

Une moissonneuse batteuse en action pour la moisson 2025 dans un champ de blé avec les drapeaux de l'Ukraine et de l'UE en arrière plan.
Droits de douanes sur le blé ukrainien : quel effet pour le blé français ?

Depuis le 6 juin 2025, l’Union européenne a rétabli des quotas et des droits de douane sur les importations de céréales…

À gauche, un agriculteur français observe des épis de blé dans un champ où flotte le drapeau tricolore ; à droite, un cargo est en cours de chargement de céréales au port.
Exportations céréalières : « L'origine française connaît un regain d’intérêt sur cette deuxième partie de campagne »

À l’issue de son conseil spécialisé du 18 juin, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers, lors d’…

culture de maïs sur fond de ciel bleu nuageux.
Moisson 2025 : une semaine décisive pour le potentiel de production des cultures de printemps

Pois, féveroles, orges, maïs, tournesols… Les cultures de printemps tiennent bon, mais les fortes températures inquiètent.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne