Un degré en plus et 6 % de blé français en moins, selon une étude
Un groupe de scientifiques internationaux s’est penché sur les conséquences d’une hausse des températures mondiales sur le rendement des grains.
Quel sera le rendement du blé en France en cas de hausse des températures mondiales ? À en croire un article publié, le 15 août, dans la revue scientifique américaine Pnas (Comptes rendus de l’Académie américaine des sciences), une hausse de 1 °C ferait reculer la productivité nationale de 6 %. Pour le maïs, elle régresserait d’environ 2,6 %. Au niveau mondial, les pertes atteindraient 6 % en blé, 7,4 % en maïs, 3,1 % en soja et 3,2 % pour le riz.
Une initiative chinoise
« L’idée d’une telle étude est venue de chercheurs chinois », détaille Jean-Louis Durand, un des coauteurs de l’étude, chargé de recherche au sein de l’unité Prairies et plantes fourragères de l’Inra. Les résultats proviennent d’une compilation de 70 études sur le sujet, à partir de diverses méthodes : expérience en cultures, études statistiques à partir de données historiques, etc. « La vraie plus-value de cette étude réside dans le fait que nous avons aujourd’hui beaucoup plus de certitudes quant à l’impact négatif d’une hausse des températures sur les cultures. Quelle que soit la méthode utilisée ou l’étude considérée, les résultats sont concordants : plus de chaleur, moins de rendement », résume Jean-Louis Durand.
D’autres facteurs à considérer
Plusieurs questions restent toutefois en suspens. L’étude se concentre exclusivement sur les effets de la température sur les plantes. « C’est une étude faite dans un contexte théorique, où "toute chose est égale par ailleurs". Ainsi, elle ne prend pas en compte les variations de la concentration de CO2 dans l’atmosphère, qui peut au contraire améliorer les rendements. Il faut voir également les conséquences des disponibilités en eau, du progrès génétique… », tempère Jean-Louis Durand. Autres théories à creuser : le fait qu’une hausse des températures pourrait éventuellement permettre de produire des céréales dans de nouvelles régions du globe, ou que plusieurs récoltes par an dans certaines zones deviendraient possibles, prévient l’expert.