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Bien-être animal
Un accord sur la directive poulet de chair

Les ministres européens de l’agriculture sont parvenus, le 7 mai, à un accord à l’arraché sur la directive poulets de chair

LES MINISTRESeuropéens de l’agriculture sont parvenus, le 7 mai, après de multiples rebondissements, à un accord sur la directive fixant les règles minimales de protection des poulets destinés à la production de viande. Aprement négocié par la France et six autres pays de l’UE soucieux de préserver la compétitivité de leur filière avicole, le compromis final a provoqué la déception des associations de protection des animaux qui le jugent « très faible ». Les ministres ont décidé de limiter à 33 kg/m 2 la densité des élevages industriels (plus de 500 poulets) tout en laissant la possibilité aux éleveurs de déroger à cette règle, jusqu’à 39 kg/m 2, s’ils respectent un certain nombre de critères supplémentaires de bien-être et parviennent à réduire le taux de mortalité de leurs gallinacés. La directive devrait entrer en vigueur au plus tard à la fin du mois de juin 2010.

Des dérogations jusqu’à 42 kg/m 2

Seule l’Autriche a indiqué son intention de voter contre le texte de compromis qui devrait être adopté sans débat lors d’une prochaine session du conseil. Les autres pays les plus favorables au bien-être animal se contentent du texte final, étant donné qu’aucune règle n’existe actuellement. De leur côté, la France, la République tchèque, la Slovénie, la Grèce, la Hongrie, la Belgique et la Pologne, – qui s’opossaient avec force au projet présenté par la Commission de Bruxelles en mai 2005 – conditionnaient leur soutien à la possibilité pour les éleveurs d’augmenter la densité dans les bâtiments d’élevage jusqu’à 42 kg/m 2. Ce qui sera désormais possible. En effet, s’ils parviennent à réduire de moins de 3 % environ le taux de mortalité des poulets sur sept lignes de production consécutives, les professionnels pourront bénéficier d’un « bonus » de densité de 3 kg/m 2 accordé par les autorités sanitaires des États membres. Pour décrocher une autorisation, il faudra de surcroît qu’aucune entorse aux règles de bien-être animal n’ait été détectée durant deux ans et qu’un suivi pointilleux des bonnes pratiques de production soit assuré.

À l’issue du conseil agricole, le commissaire à la Santé Markos Kyprianou a déclaré que « la directive va instaurer pour la première fois des règles de bien-être animal pour les poulets de chair. Malgré les modifications apportées à la proposition initiale sur certains aspects, elle constitue un grand pas en avant dans l’amélioration des conditions dans lesquelles les poulets grandissent ».

De vives réactions du côté des associations pour la protection des animaux

Les associations militant pour la protection des animaux ont déploré le résultat de la négociation, trop respectueux selon elles des intérêts économiques. Eurogroup for Animal Welfare juge la directive « très faible ». L’association protection mondiale des animaux de ferme (PMAF) déplore qu’après « des années de tergiversations » les Vingt-sept s’accordent sur un texte « décevant, ne garantissant qu’un bien-être minimal aux 5 milliards d’oiseaux élevés chaque année en Europe ». Selon cette organisation, « la présidence allemande de l’Union a souhaité aboutir coûte que coûte à un consensus ». Elle juge que les niveaux de densité autorisés seront « beaucoup trop élevés ». « Personne ne peut prétendre que le bien-être de ces millions d’oiseaux est assuré dans de telles conditions d’entassement », ajoute-t-elle.

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