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UE : les échanges commerciaux de pommes de terre primeurs

En 2004, le déficit de la balance commerciale s’est sensiblement creusé tant en volume qu’en valeur pour atteindre un niveau record.

CES DERNIERES années, la production européenne de pommes de terre primeurs s’est caractérisée par une tendance à la baisse, tant en surfaces qu’en volumes. Après l’année 2003, qui a été difficile pour la production européenne (-11% des surfaces et canicule), 2004 s’annonçait meilleure, du fait surtout du manque de disponibilités en pommes de terre de conservation. Cela fut effectivement un facteur favorable, avec des niveaux de prix élevés et une rentabilité que les opérateurs n’avaient pas connu depuis longtemps.

La primeur dans l’Europe élargie

Les principaux pays producteurs de l’UE à 15 en 2003 sont l’Espagne (21%), l’Allemagne (16%), l’Italie, la Grèce, la Belgique (14% chacun), le Royaume-Uni (9%) et la France (8%). L’année 2004 a été marquée par l’adhésion de dix nouveaux pays à l’Union européenne. Ceux de l’Europe de l’Est ont certes de grosses productions de pommes de terre, mais seule la République tchèque a une véritable production de primeurs (6.000 ha et 139.000 t en 2004). Par contre, Chypre et Malte sont deux pays traditionnellement exportateurs vers l’Union européenne. Chypre surtout, qui représente une production de l’ordre de 120.000 t environ et qui vient de réorganiser ses structures d’exportation.

La culture de pommes de terre primeurs en Europe a eu tendance à diminuer au cours des dernières années, aussi bien en France qu’en Espagne ou en Italie qui sont traditionnellement les principaux pays exportateurs européens. Cette baisse des productions explique la place croissante prise par les primeurs des pays tiers du pourtour méditerranéen.

En 2004, le déficit de la balance commerciale s’est sensiblement creusé tant en volume qu’en valeur pour atteindre un niveau record : -480 Mt sur la période janvier/juillet (contre

-453 Mt en 2003), soit -149 ME (contre -112 ME en 2003). Les importations ont en effet continué de progresser à plus de 945 Mt, alors que les exportations restaient sur une tendance à la baisse (466 Mt), malgré le sursaut des ventes intracommunautaires, stimulées par un marché porteur.

De janvier à juillet 2004, les principaux fournisseurs de l’Union européenne ont été Israël (23%), l’Egypte (22%), la France (18%), l’Espagne (7%), l’Italie (6%), Chypre (5%) et les Pays-Bas (4%).

Les exportations européennes

En 2004, les exportations de primeurs ont été bien valorisées : 183 ME soit 17% de plus qu’en 2003, alors que dans le même temps, les quantités exportées se tassaient (466 Mt, con-

tre 470 Mt en 2003). L’essentiel des exportations de l’Union européenne est intracommunautaire : entre 90 et 95% du total exporté. L’Allemagne est, de loin, le premier débouché, avec plus de 38% du total en 2004 (près de 40% en 2003). Le Royaume-Uni est la deuxième destination, devant les Pays-Bas et la Belgique. Parmi les nouveaux Etats membres, la Pologne et la République tchèque, mais aussi la Slovénie et la Slovaquie, sont les principales destinations.

Les principaux pays exportateurs européens de pommes de terre primeurs, de janvier à juillet 2004, sont l’Italie (26%), l’Espagne (19%), Chypre et la France (tous deux à 16%). On constate une tendance à la hausse pour les importations en provenance de France, malgré le repli de 2004. Par contre, les achats de primeurs espagnoles stagnent et les volumes importés d’Italie accusent une baisse sensible depuis 2002. Parmi les nouveaux Etats mem-

bres, Chypre a plutôt enregistré une baisse de ses ventes sur les marchés de l’Union européenne au cours des trois dernières années. On assiste également à la progression régulière des importations en provenance d’Egypte : elles ont été multipliées par deux pendant la période considérée. Enfin, il convient de noter la forte augmentation des importations en provenance d’Israël en 2004 (tonnages multipliés par deux par rapport à l’année 2003).

Les importations en pommes de terre primeurs

Les principaux pays importateurs européens de pommes de terre primeurs, de janvier à juillet 2004, sont l’Espagne (17%), le Royaume-Uni (16%), l’Italie (12%), l’Allemagne (15%) et la France (12%).

Les Pays-Bas et la Belgique occupent une place à part dans les importations européennes puisque ce sont des pays de négoce et que par ailleurs, l’essentiel de leurs achats pour le marché intérieur est à destination du secteur de la transformation. La Grèce se positionne comme un point d’entrée des pommes de terre primeurs des pays tiers (Egypte en premier lieu, mais aussi Israël) pour la réexportation vers les pays de l’Est. Plus de 76.000 t ont été déclarées à l’importation pendant la période janvier à juillet 2004 (50.000 t en 2003), dont plus de 83% en provenance d’Egypte. En ce qui concerne les nouveaux Etats membres, les principaux pays importateurs sont la Pologne (près de 20.000 t en 2003 et 2004), la République tchèque (autour de 9.000 t) et, dans une moindre mesure la Slovaquie (3.500 t en 2003 et 7.000 t en 2004) et la Slovénie (respectivement 3.400 t et 5.600 t ces deux dernières années). L’Italie, la Grèce et l’Espagne sont leurs principaux fournisseurs (trafic direct et ré-export).

Une campagne de primeurs 2005 tardive

Les informations sur l’état d’avancement des cultures de pommes de terre primeurs dans la plupart des pays européens se résument toutes à un retard des plantations dû à la période hivernale de février/mars, auquel s’ajoute un retard dans le développement des cultures du fait du coup de froid de la mi-avril. La campagne primeurs 2005 s’annonce donc plus délicate que celle de 2004.

Ces informations, qui ont dans un premier temps fait pousser un soupir de soulagement aux opérateurs qui peinaient à écouler une récolte abondante de pommes de terre de conservation, sont devenues au fil des semaines un peu plus inquiétantes, car elles laissent présager une concentration de l’offre vers la fin de la campagne, c’est-à-dire à partir de la fin mai.

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