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Tereos enregistre une croissance solide pour son exercice 2022/2023

Chiffre d’affaires, Ebitda, résultat opérationnel sont en nette hausse alors que le niveau de la dette structurelle baisse de façon sensible.

© Jorge Boucas, le nouveau directeur général de Tereos

Pour son année 2022/2023 (arrêté des comptes au 31 mars 2023), Tereos a réalisé un chiffre d’affaires de 6,557 Mrd€ (+ 29 % par rapport à l’exercice 2021/2022), une croissance qui a été alimentée par « la hausse des prix sur l’ensemble des segments » selon le communiqué publié suite à la publication de ces résultats.

Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) ressort à 1,108 Mrd€ (+ 62 %) et le résultat opérationnel (Ebit) à 664 M€ contre 302 M€ un an plus tôt. Le groupe souligne aussi une « amélioration du niveau de la dette structurelle (hors BFR) qui s’élève à 1,3 milliard d’euros à fin mars 2023, en baisse significative de 398 millions d’euros par rapport à mars 2022 ». Enfin, le résultat net s’élève quant à lui à 161 M€ (impacté notamment par 252 M€ de dépréciations d’actifs).

Ces performances financières sont à replacer dans un « contexte géopolitique incertain : contraintes réglementaires (législatives, sanitaires, environnementales) et économiques (inflation, hausse des taux d’intérêt) ».

Gérard Clay, président du Conseil de surveillance de Tereos depuis la mi-2022, a rappelé la mission du groupe : « révéler tout le potentiel des ressources végétales pour créer de la valeur avec l’objectif de satisfaire nos clients ». Il a aussi souligné le rôle de Jorge Boucas, nommé directeur général en février 2023 et arrivant de chez Sodiaal, qui a pour mission de mener à bien le projet stratégique de Tereos (transformation du groupe, décarbonation, transition environnementale, zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050…).

« L’optimisation du portefeuille d’actifs » et le projet annoncé de transformation industrielle en France permettent de dégager les capacités d’investissements nécessaires pour moderniser les sites sucriers et amidonniers, selon les dirigeants de la société. Et pour l’exercice 2022/23, Tereos est en mesure de proposer une rémunération agricole « attractive », à des « niveaux jamais atteints » pour la betterave, passant de 29,90 €/t à 41,61€/t.

Les sucreries françaises vont bénéficier d’un programme d’investissement complémentaire de 150 M€ sur les six prochaines années (hors investissements de décarbonation) alors que 500 M€ sur huit ans seront investis, hors aides publiques, pour une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2032 (comparé à 2022/2023). Et à l’horizon 2030, Tereos s’engage à ce que 90 % de ses matières premières agricoles soient évaluées ou certifiées durables, et à réduire de 20 % sa consommation d’eau (par rapport à 2017).

Au cours de l’exercice, Tereos a annoncé, notamment le 8 mars 2023, son intention d’arrêter les activités de la sucrerie d’Escaudoeuvres et de la distillerie de Morains (deux actifs de la division Sucre et Renouvelables Europe) et de céder l’amidonnerie d’Haussimont (division Amidon, Produits Sucrants et Renouvelables).

Sucre et amidon

En France, les rendements de la campagne 2022 en betterave se sont établis en deçà de la moyenne des cinq dernières années. Les volumes collectés apparaissent en baisse de 11 % par rapport à la campagne 2021, à 14,7 Mt. Le chiffre d’affaires de la division Sucre et Renouvelables Europe s’est élevé à 2 503 M€ (+ 32 % à taux de change courant par rapport aux 1 896 M€ l’an passé).  L’Ebitda ajusté s’établit à 336 M€ (+ 32 %) et l’Ebit récurrent à 201 M€ (117 M€). « Les résultats de la division sont portés par l’effet combiné de la hausse des prix du sucre, de l’éthanol et de l’alcool et de la bonne exécution de la stratégie de couvertures, dans un contexte de forte pression et de volatilité sur les coûts d’énergie et matières premières. Concernant les prix de vente, les contractualisations du sucre B2B pour 22/23, réalisées à un niveau de 900 euros la tonne, n’ont commencé à avoir un plein impact qu'à partir du T4 22/23. En parallèle, sur ce trimestre, une baisse des volumes a été constatée ainsi qu’un effet plus fort du coût d’énergie, cohérent avec la hausse des prix de vente » précise le communiqué du groupe.

A l’international, la campagne sucrière s’est achevée avec un volume de canne à sucre traité de 17,3 Mt au Brésil, en hausse par rapport aux 15,6 Mt de la campagne 2021, mais encore inférieur à la moyenne des cinq dernières années. Le chiffre d’affaires de la division s’est élevé à 1 282 M€ (+ 28 % à taux de change courant et de 15 % à taux de change constant). L’Ebitda ajusté s’établi à 341 M€ (225 M€) et l’Ebit récurrent à 130 M€ (contre 73 M€). « La forte amélioration des résultats de la division est expliquée principalement par l’augmentation des prix de vente du sucre et de l’éthanol, conséquence du contexte des marchés mais aussi de la bonne exécution de la stratégie de couverture ».

La division Amidon, Produits Sucrants et Renouvelables enregistre un chiffre d’affaires de 2 499 M€ (+ 28 % à taux de change courant) contre 1 953 M€ en 2021/2022. L’Ebitda ajusté se monte à 405 M€ (contre 153 M€) et l’Ebit récurrent à 311 M€ (contre 62 M€). « La progression des résultats de la division continue de refléter la hausse des prix de vente par rapport à l’année précédente. La bonne exécution de la stratégie commerciale et l’optimisation des productions (amidons, produits sucrants, alcool, éthanol) ont permis à la division de sécuriser les marges en dépit de la hausse des coûts de production et de la légère baisse des volumes ».

Evolution des marchés

Pour Tereos, le marché mondial du sucre s’est traduit par l’augmentation du prix de la matière traitée sur les marchés de cotation (de 19,4 cts$/livre au 1er avril 2022 à 22,2 crs$/livre au 31 mars 2023), avec désormais les yeux des opérateurs rivés sur l’arrivée en deuxième partie de 2023 du phénomène climatique El Nino. Sur l’exercice 2022/2023, le marché du sucre en Europe a subi une réduction de surfaces (d’environ 4 % comparé à 2021/2022). Par ailleurs, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a créé un environnement tendu et incertain engendrant une augmentation des prix des commodités et des coûts de production. Le marché européen a cependant été soutenu en termes de consommation ce qui a conduit à une aggravation du déficit de production en Europe et à une augmentation très forte des prix.

Côté éthanol, les prix de la matière première ont baissé pour ce qui concerne la production brésilienne (- 8 %) tout comme pour la production cotée à Rotterdam (- 14 %).

Enfin, le marché des céréales a commencé l'année fiscale 2022/2023 avec une volatilité accrue et des prix à des niveaux historiquement élevés portés par la guerre en Ukraine. Pour ce qui concerne le blé, Tereos constate un prix élevé au 1er avril 2022 par rapport à la même date de l’année précédente, suite au déclenchement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, avant une certaine détente après la signature des accords de transit via les ports ukrainiens. Tereos travaille aujourd’hui avec l’hypothèse d’une bonne production en Australie et en Russie et avec un niveau de stock élevé en Europe. Concernant le maïs, son prix a suivi une tendance baissière « liée à un bas niveau de production par les principaux exportateurs, en particulier l'Europe où les rendements ont été impactés par un climat sec ».

Pour mémoire, le groupe coopératif Tereos rassemble 11 200 associés coopérateurs et travaille sur la transformation de la betterave, de la canne à sucre, des céréales et de la pomme de terre. Il compte 43 sites industriels, une implantation dans 15 pays et 15 800 collaborateurs.

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