Tensions, transition, évolution pour les coopératives agricoles
Depuis 2015, année d’un pic, le chiffre d’affaires des coopératives agricoles françaises se rétracte, passant de 86,9 Md€ en 2015 à 84,2 Md€ en 2018.

Le cabinet d’études en stratégie McKinsey & Company* indique qu’une grande partie du recul du chiffre d’affaires 2018 des coopératives hexagonales peut être attribuée à des activités qui sont sorties du périmètre professionnel coopératif. Mais l’heure est au questionnement et à la recherche de solutions d’évolution.
Une nouvelle donne
Avec l’émergence de nouveaux pays producteurs, types d’acteurs dans le secteur agroalimentaire, exigences sociétales et comportements de consommation, les coopératives françaises doivent évoluer sous peine d’être fortement concurrencées. Elles en ont les moyens grâce à leur position historique dans le secteur agricole et par ce qu’elles pèsent dans le système (70 % des approvisionnements agricoles).
Pour McKinsey & Company, la nouvelle donne remet profondément en cause « l’exclusivité du partenariat entre les coopératives et leurs adhérents ». Elles devront « redoubler d’efforts en matière de compétitivité et de productivité en vue de maximiser la valeur ».
Face à un cadre réglementaire reconfiguré, aux nouveaux acteurs issus du digital, aux modèles économiques alternatifs, aux besoins technologiques nouveaux des exploitants et à des modèles de consommation plus complexes et plus structurants, McKinsey & Company a identifié quatre options d’évolution des coopératives agricoles : la place de marché ultra-compétitive, le fournisseur de solutions intégrées, l’intégrateur de prestations séparées et l’expert conseil en agroécologie.
Enfin, pour maximiser la valeur apportée aux agriculteurs et aux consommateurs, quatre conditions sont à réunir pour les coopératives : renforcer leur rôle dans la valorisation aval de la production, capitaliser sur les liens noués avec les adhérents, élargir les partenariats/fédérer davantage et, enfin, améliorer l’excellence commerciale notamment via la logistique.
* Auteur d’une étude intitulée “Quel avenir pour le modèle coopératif agricole français ?”, publiée en juillet 2019.