Tendances : nouvelle traversée du désert
Blé tendre : l’export toujours en rade
La Commission reste égale à elle-même. Aucune restitution n’a été accordée sur le marché libre lors du Comité de gestion du jeudi 23 mars. Les opérateurs craignent que Bruxelles ne poursuive cette politique du «zéro adjudication» jusqu’à la fin de la campagne. Aussi, le marché à l’exportation n’est-il simplement animé que par les expéditions de blé ex-intervention, dont 25.000 t d’origine France viennent d’être remises sur le marché, en plus des 15.658 t provenant des stocks allemands. Sur le marché intérieur, le petit train d’affaires, provoqué par des fabricants d’aliments du bétail du nord de la Communauté, a permis aux cours dans le quart nord-est de la France de rester tenus pour le moment.
Ailleurs, en portuaire comme en départ, les prix ont nettement tendance à s’effriter. Et ce, malgré un achat de 120.000 t de blé français par l’Egypte (chargement fin avril, à 135,95 $/t fob). Dans ce contexte peu porteur, les volumes offerts à l’intervention progressent, mais dans des proportions encore relativement peu soutenues, que ce soit au niveau français comme européen. Ainsi les offres françaises à l’intervention atteignent-elles au 27 mars, 374.347 t de céréales (contre 350.982 t au 20 mars), dont 269.947 t de blé tendre (264.272 t) et 104.400 t d’orge (86.710 t). Au niveau européen, les offres à l’intervention ont encore progressé. Au 19 mars, elles représentaient, toutes céréales confondues, 8,53 Mt (contre 8,34 au 12 mars), dont 2,93 Mt de blé (2,96 Mt), 3,93 Mt de maïs (3,78) et 1,67 Mt d’orge (1,60 Mt).
L’Onic, dont le conseil central se réunira le 5 avril prochain —en même temps que la Bourse exceptionnelle de Paris et de l’AG du Syndicat général de la Bourse de commerce de Paris—, a fait paraître ses derniers chiffres sur l’état de la collecte au 1 er mars. Elle s’établit à 47,32 Mt (contre 50,59 Mt au 1 er mars 2005) dont 26,43 Mt de blé tendre (27,62 Mt), 10,43 Mt de maïs (11,89 Mt), 7,61 Mt d’orges (8,14 Mt) et 1,76 Mt de blé dur (1,83 Mt).
Blé dur : plombé
Le marché est lourd. L’Italie est couverte par la Turquie, et le Canada fait les yeux doux à l’Algérie. Résultat : notre marchandise végète dans les silos. Les opérateurs portent alors leur attention sur la NR. Pour l’heure, tous les voyants sont au vert : météo bénéfique aux cultures et superficies en Europe de l’Ouest satisfaisantes. Du coup, les acheteurs confiants sont attentistes mais les vendeurs se méfient : un coup de chaud au mois de juin et tout peut être remis en cause. Comme on dit, chat échaudé craint l’eau froide (cf. la canicule de 2003 !).
Orge mouture : léthargique
Le marché de l’orge de mouture s’alourdit encore sur la fin de campagne, sans espoir d’un retour siginifiactif de l’activité à l’exportation. Le marché intérieur est tout autant délaissé, induisant une nouvelle dépréciation des cours en ancienne récolte. Quant à la NR, elle est loin d’ameuter les foules. Ces cotations s’en ressentent et perdent quelques euros.
Brasserie : en repli
Après avoir quelque peu renchéri la semaine dernière, les cours des orges de brasserie en ancienne récolte ont tendance à se replier, faute d’intérêt acheteur. Ce recul tarifaire semble davantage marqué en NR.
Maïs : petite activité
La demande persistante de la part des opérateurs d’outre-Rhin permet aux cours au nord Loire de tenir le choc. Ailleurs, ils décrochent faute d’activité sur l’intérieur comme à l’export. Et ce, malgré une amélioration de la consommation française de volailles.
Protéagineux : de petites affaires
En pois fourragers, des affaires se traitent localement sur du mars-mai. Les consommateurs belges affichent notamment quelques besoins de complément. Les cours ont peu évolué. Le marché reste éteint en féveroles.
Oléagineux : recul en colza
Le marché de la graine de colza affiche des prix en recul sur l’ancienne campagne. Le retrait de certains acheteurs et le stock de marchandises important expliquent cette tendance. En nouvelle récolte, l’amélioration des conditions climatiques devrait favoriser une baisse des cours. Concernant la graine de tournesol, les opérateurs ne rapportent quasiment pas d’activité.
Tourteaux : hausse
Le marché est assez calme cette semaine. Le marché de la protéine a peu évolué sur Chicago, mais les achats des fonds de pension et de la Chine ont fait progresser les prix des tourteaux de soja. On notera aussi la hausse de la prime sur l’origine brésilienne. Côté français, quelques achats de couverture ont été réalisés mais la baisse des volumes d’aliments pour volailles causée par la grippe aviaire, continue de peser sur le marché. Les prix des tourteaux de colza ont suivi la progression passée de la graine et ont tout de même généré des petites affaires sur toutes les périodes. En tourteaux de tournesol, le marché est désert.
Déshydratés : courant d’affaires limité
Le marché est calme. Les derniers lots de luzerne déshydratée ont du mal à s’écouler alors que la prochaine campagne approche à grands pas. Le marché est également peu sollicité en pulpes de betteraves déshydratées. Les cours de ces deux matières premières se tassent en première main.
Issues de meunerie : décrochage
Le marché des issues marque le pas notemment en sons et remoulages dont les prix perdent trois euros à Paris et plus en province. Les Fab ont supprimé les issues de leur formules, d’où le recul de l’intérêt pour ces produits.
PSC : des affaires en corn gluten à l’export
Quelques affaires en corn gluten ont été réalisées vers le Royaume-Uni, mais peu à destination du marché français. En citrus, l’activité est absente.
Légumes secs : calme
Retour au calme sur un marché plutôt ferme en pois chiches notamment. Les lentilles canadiennes, pour leur part, restent à des niveaux de prix bas.
Graineterie : atone
Le marché subit le contrecoup de la grippe aviaire, avec un arrêt notable des transactions en graines d’oisellerie. Les cours sont reconduits faute d’activité.
Graines fourragères : tendu en trèfle violet
L’ensemble des produits génère de petites affaires. Le marché sera short en disponible en trèfle violet, dont les cours sont en hausse. Sur la NR, les vendeurs hésitent à proposer leur marchandise. Ils attendent de voir s’ils pourront, ou non, irriguer.
Pailles et fourrages : marché inerte
Avec l’arrivée du printemps et des températures plus chaudes, le marché, déjà très calme, ne retrouve pas d’activité cette semaine. Les prix restent inchangés.