Tendances: marchés toujours en vacances
Blé tendre : forte rétention en culture
En tirant un premier bilan, on peut qualifier ce début de campagne commerciale 2005/2006 de décevant, voire d’inquiétant.
Comme le soulignait un courtier, on n’a rarement vu un mois d’août aussi pénible et creux en terme de volume d’affaires. Les professionnels, en bute à une météo capricieuse durant les récoltes, se heurtent maintenant à une concurrence déjà rude sur les pays tiers de la part de la Russie et de l’Ukraine.
Les achats se font au coup par coup, sur des petits volumes, pour des qualités bien précises et les litiges se multiplient… De plus, l’importante récolte de blés fourragers au nord de l’UE plombe nos transactions avec nos partenaires de cette zone, ce qui se répercute sur l’ambiance générale de notre marché intérieur. Par ailleurs, les OS ont aussi à faire face à une très forte rétention en culture. Quant aux cours, ils évoluent de façon très irrégulière selon les régions, mais la tendance est plutôt à l’effritement tant en portuaire que sur l’intérieur.Les opérateurs attendent par ailleurs avec fébrilité le résultat du Comité de gestion de ce jeudi, pour juger de la volonté de Bruxelles de redynamiser le marché.
Sur le front des cultures, la fin de la récolte dans le nord du pays s’éternise, toujours perturbée par des petites pluies qui empêchent tout développement de la moisson. Si on ne parle pas encore de germination sur pied, il n’en demeure pas moins que la qualité des blés encore au champ sera certainement altérée.
Dans le Nord, si la pluie alimente les inquiétudes des opérateurs pour la fin des moissons, en revanche la situation est plus grave dans les départements qui vont de la façade Atlantique à la Provence-Côte-d'Azur. Tel est le constat dressé le 23 août sur RFI par la ministre de l’Ecologie, Nelly Olin. Selon elle, «il y a 71 départements qui sont en grande difficulté», ajoutant que «nous assistons à des phénomènes que nous n'avons pas vus depuis dix ans ou cinquante ans».
Blé dur : immobilisme
L’absence d’affaires se fait sentir lourdement sur un marché qui stagne par manque d’une demande assez volumineuse. les cours ont tendance à perdre un peu de terrain, en attendant le retour des semouliers italiens, peut-être la semaine prochaine.
Orge mouture : sans vie
Le marché a beaucoup de mal a trouver son rythme de croisière, avec une activité commerciale terne et des prix qui ont également tendance à d’effriter.
Brasserie : éteint
Rien à signaler sur un marché éteint. Les malteurs sont aux abonnés absents, rassurés par des récoltes danoise et britannique de bonne qualité.
Maïs : effritement
Là aussi, on assiste à la poursuite d’une apathie sur le front des affaires, avec des cours qui poursuivent leur dégradation, tant en ancienne récolte qu’en nouvelle campagne.
Selon un rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), la qualité des cultures américaines de maïs s'est légèrement dégradée tandis que celle du soja s'est améliorée pendant la semaine qui s’est achevée le 21 août. Le pourcentage du maïs pouvant être qualifié de “bon à excellent” s'est établi à 50 % en recul d'un point par rapport à la semaine précédente (51 %), et celui du soja à 52 % en hausse d'un point (51 %). Les cultures ont bénéficié de pluies favorables dans les zones productrices. Par ailleurs, l'USDA a signalé, qu'à la même date, le blé de printemps était récolté à 59 % contre 38 % au 21 août 2004 et 56 % en moyenne quinquennale.
Protéagineux : bloqué en pois
Les affaires sont rares, voire inexistantes, en pois pour lesquels la demande est retombée. Les prix sont jugés trop hauts par les Fab, toutefois le fob Creil progresse cette semaine. En féveroles, la demande se fait attendre ; cependant, quelques échanges en portuaire ont fait baisser la cotation. Les opérateurs s’inquiètent dans la région Marne/Aisne/Ardennes de l’avancement de la récolte qui pourrait, si elle tarde trop, se dégrader sérieusement en terme de qualité.
Oléagineux : regain en colza
Les graines de colza présentent des cotations en progression avec un intérêt acheteur qui se raffermit. Toutefois, les transactions sont encore rares. En tournesol, l’activité est tout aussi calme. Les cotations évoluent moins. Par ailleurs, selon la Fop, l’UE attendrait cette année sa plus faible récolte en tournesol depuis vingt ans.
Tourteaux : calme
Très peu d’affaires se traitent sur le marché haussier des tourteaux, avec la progression de la prime fob suite à la fermeté des cours du pétrole. Le marché de Chicago a aussi fait monter les cotations. La grippe aviaire n’a pas encore d’influence sur les cours. L’activité se limite pour l’instant à quelques transactions de compléments sur le rapproché alors que des besoins importants n’auraient toujours pas été couverts. Les tourteaux de colza et de tournesol ne suscitent pas d’intérêt acheteur et leurs cotations évoluent peu par rapport à la semaine dernière.
Déshydratés : stock important en pulpes
L’activité reste calme et ne concerne que quelques affaires de compléments en luzernes déshydratées et en pulpes de betteraves. Concernant ces dernières, les opérateurs s’inquiètent de l’important stock de report de l’AR qui va rejoindre la NR.
Issues de meunerie : marché peu animé
Face à une carence de l’offre, le son progresse toujours et l’activité est limitée sur l’ensemble du territoire.
PSC : toujours délaissé
Les produits de substitution n’ont pas la cote auprès des opérateurs qui leurs préfèrent les céréales. Le marché est donc sans vigueur.
Légumes secs : le pois chiche fléchit
Le marché est calme. Seule l’actualité du Mexique anime ce secteur : la récolte des pois chiches a entraîné le prix de ce produit à la baisse.
Graineterie : le dari roux se raffermit
Dans un marché calme, le dari est parti à la hausse, suite à des excitations spéculatives liées à des inquiétudes de sécheresse sur le sorgho.
Graines fourragères : un calme inattendu
Tandis que les cours du lotier se raffermissent, très peu d’échanges ont été observés sur les marchés. Les moissons tardives y seraient pour quelque chose.
Pailles et fourrages : peu d’activité
Le marché est toujours sans mouvement, les cours sont reconduits. En foin de Crau la tendance est similaire.