Tendances : marchés en roue libre…
Blé tendre : inquiétudes
Comme prévu, le marché céréalier dans son ensemble s’est installé de plain-pied dans la période des fêtes de fin d’année. Comme prévu également, la majorité des organismes stockeurs a fermé ses portes ou les fermera cette semaine, certains laissant juste une présence certains jours pour ouvrir quelques sites à la demande. Même du côté des courtiers, on a décidé de suivre le mouvement, preuve de l’apathie et du manque d’intérêt actuel du marché. Tout le monde a, semble-t-il, envie de prendre un peu de repos et de recul pour préparer la suite de la campagne. Et celle-ci pose bien des questions. Quid de nos exportations ? La concurrence de la mer Noire, jusqu’alors, pourrait s’estomper, mais la récolte australienne va de nouveau mettre la pression. D’autant plus que le niveau actuel du dollar face à l’euro ne nous facilite pas les choses… Quid de l’intervention ? Les offres progressent modestement en France, mais enflent sérieusement dans le reste de l’UE.
Comme l’a révélé l’Onic lors de son dernier Comité permanent de l’année, les importations européennes ont sérieusement augmenté. C’est notamment le cas pour l’Espagne qui s’est gavée de marchandises venant d’Ukraine, bénéficiant des bas prix de la mer Noire et de la bonne qualité des céréales ukrainiennes. L’Italie n’a pas été en reste, même si nos voisins transalpins ont diversifié leurs approvisionnements. L’attitude de Bruxelles sera certainement déterminante. On l’a vu la semaine passée, avec la remise en vente de céréales ex-intervention (1,5 Mt de blé notamment) qui a presque totalement eclipsé les adjudications avec restitutions… A n’en pas douter, la deuxième partie de la campagne commerciale s’annonce particulièrement acrobatique, il faudra être vigilant jusqu’au bout et profiter de la moindre opportunité, que ce soit sur les pays tiers ou l’intracommunautaire. Le marché intérieur, quant à lui, ne réservera certainement aucune surprise et poursuivra son petit bonhomme de chemin. Enfin, du côté des cours malheureusement, si les fondamentaux ne bougent pas, inutile de croire au Père Noël !
En ce qui concerne l’intervention, les offres françaises atteignent au 19 décembre 48.070 t de céréales (contre 29.920 t au 12 décembre), dont 42.970 t de blé tendre (24.820 t) et 5.100 t d’orge. On compte 41.770 t en région Onic d’Orléans (24.820 t), 1.200 t à Dijon, et 5.100 tonnes d’orge à Châlons-en-Champagne. Au niveau européen, les offres à l’intervention poursuivent aussi leur développement à un rythme soutenu. Au 11 décembre, elles représentaient, toutes céréales confondues, 5,39 Mt (contre 4,69 au 4 décembre), dont 2,14 Mt de blé, 2,25 Mt de maïs et 1,01 Mt d’orge. La Hongrie reste toujours aux premiers postes avec 2,69 Mt, suivie par l’Allemagne (1,09 Mt), la Pologne (690.000 t), la Slovaquie (337.000 t) et la République tchèque (286.000 t).
Blé dur : calme
Acheteurs absents et vendeurs en vacances… L’équation est simple à résoudre : tout est calme.
Orge mouture : inerte
Cours quasiment tous reconduits face à un marché au point mort.
Orge de brasserie : pathétique
La situation s’aggrave sur fond de crise de la malterie européenne. Certains malteurs envisagent des fermetures de sites. Le marché est actuellement stoppé, les cours reconduits et les perspectives sombres.
Maïs : au point mort
Activité commerciale stoppée, d’autant que les problèmes de basses eaux réapparaissent.
Protéagineux : sans mouvement
Les prix n’évoluent pas en l’absence d’activité. Les affaires sont rares et, même si une demande se fait sentir, les acheteurs campent sur leurs positions comme les vendeurs, bloquant les rares affaires potentielles. En féveroles, les échanges sont inexistants à l’image de la demande en qualités humaine et animale.
Oléagineux : marchés très calmes
Les prix des graines de colza se tassent avec la hausse des emblavements européens annoncés. Les affaires sont peu nombreuses dans ce contexte d’offre abondante à laquelle s’ajoute les fêtes de fin d’année. En tournesol, le marché est toujours aussi peu animé, l’intérêt pour cette matière première ne cessant de décroître.
Tourteaux : hausse à Chicago
Les rumeurs d’achats chinois et les couvertures des fonds de pension américains ont fait progresser le marché de la protéine à Chicago tout au long de la semaine. En conséquence, les prix des tourteaux sont en hausse, entraînant les acheteurs à ne procéder qu’à des achats de couverture. En colza et en tournesol, des affaires en rapproché ont été rapportées sur des niveaux de prix en augmentation.
Déshydratés : réappro et exécution
Quelques affaires de réapprovisionnement sont venues animer le marché des déshydratés. Les volumes échangés sont toutefois limités. Les exécutions se poursuivent en luzernes comme en pulpes de betterave déshydratées.
Issues de meunerie : toujours ferme
L’année s’achève sur une réelle tendance à la fermeté sur le marché des issues de meunerie. Les disponibilités sont au plus bas et font face à une demande très présente. Elle se manifeste pour des besoins de complément.
PSC : actif en corn gluten feed
Des affaires en corn gluten feed sont rapportées sur des niveaux de prix en légère progression. Les cours des citrus évoluent aussi à la hausse mais sans générer d’échanges.
Légumes secs : pause annuelle
L’activité est particulièrement limitée en cette veille de fêtes de fin d’année. Les cours évoluent peu.
Graineterie : déserté
A l’approche des festivités, le marché de la graineterie est très calme. Le volume d’affaires est des plus réduits cette semaine. Les cotations sont inchangées.
Graines fourragères : baisse en ray grass
Le marché reste calme à l’approche de Noël. Peu d’affaires se traitent en disponible. Seules les cotations de ray grass anglais évoluent cette semaine, avec un recul dû à la volonté des vendeurs d’écouler leur marchandise, en vain pour l’instant.
Pailles et fourrages : trêve de fin d’année
L’activité est réduite à son minimum sur le marché des pailles et fourrages. L’heure est plutôt à la préparation des fêtes de Noël et du Jour de l’An. En foin de Crau, rien à signaler. Les prix sont sans évolution.