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Tendances : marché céréalier embourbé

Blé tendre : difficile

Les cours du blé tendre ont joué au yo-yo cette semaine. Ils se sont repliés d’un euro en fin de semaine dernière (à 101,50 E/t rendu Rouen le 13 janvier), dans un marché toujours aussi dépourvu d’intérêt acheteur, que ce soit sur l’intérieur, l’intracommunautaire et l’exportation. L’achat par l’Egypte samedi dernier de 120.000 t d’origine française, sur un contrat de 300.000 t (120.000 t de blé australien et 60.000 t de blé russe), a redonné au marché quelques couleurs, mais sans provoquer de réelle dynamique. Il a fallu en effet attendre quelques couvertures de précaution en portuaire —dans la perspective de possibles achats algériens, marocains ou encore tunisiens— pour donner un coup de pouce aux cours, qui ont regagné 50 centimes d’euro pour plafonner à 102 E/t, ce mercredi.

Dans ce contexte d’étroitesse des débouchés à l’exportation et de marasme sur les marchés intérieur et intracommunautaire, les offres françaises à l’intervention ont plus que doublé en une semaine et atteignent au 16 janvier 152.254 t de céréales (contre 63.564 t au 9 janvier), dont 130.640 t de blé tendre (56.870 t) et 21.614 t d’orge (6.694 t). On compte 119.340 t de blé tendre en région Onic d’Orléans (50.570 t), 11.300 t de blé tendre à Dijon (6.300 t), 20 244 t d’orge à Châlons-en-Champagne (6.694 t) et 1.370 t d’orge à Nancy (néant).

Au niveau européen, les offres à l’intervention progressent dans de moindres proportions. Au 8 janvier, elles représentaient, toutes céréales confondues, 6,76 Mt (contre 6,42 au 1 er janvier), dont 2,44 Mt de blé, 3,16 Mt de maïs et 1,16 Mt d’orge. La Hongrie reste toujours aux premiers postes avec 3,69 Mt, suivie par l’Allemagne (1,23 Mt), la Pologne (731.000 t), la Slovaquie (400.000 t) et la République tchèque (330.000 t).

Blé dur : en repli

L’Italie continue ses achats de couverture mais en origine espagnole, plus compétitive en rapport qualité/prix vis-à-vis des blés durs français.

Orge mouture : chute

Les cours de l’orge de mouture ne cessent de s’effriter en sympathie avec le blé tendre, enregistrant sur le rendu Rouen une perte de plus de 2 euros la tonne en une semaine (à 102,00 E/t). Cette tendance baissière se répercute sur le marché intérieur, dont l’activité est au point mort. Le petit courant d’affaire, ponctuel, enregistré sur l’Espagne au départ de La Pallice, n’a pas eu l’effet d’entraînement espéré. La tendance reste désespérément baissière, sans aucune perspective à l’exportation, au vu de l’abondante récolte australienne.

Brasserie : NR tenue

Dans un contexte de marché céréalier baissier sur l’ancienne récolte, les cours des orges de brasserie se maintiennent, à la faveur d’achats de couverture des malteurs sur la nouvelle récolte dont les cours sont sur la défensive. C’est donc en sympathie avec ses homologues des prochaines moissons que les «vieilles» orges de brasserie ne sombrent pas, et non en raison d’une activité débordante ! De fait, le marché de la malterie est léthargique sur la deuxième moitié de la campagne, à tel point que de nouvelles unités de fabrication européennes ont vu leurs portes se fermer.

Maïs : attentisme

Le courant d’affaires enregistré la semaine dernière sur l’Espagne s’est vite tari, entraînant un repli des cours en origine Sud-Ouest. Le Nord-Est n’est pas mieux loti, avec toujours de graves problèmes de basses eaux qui bloquent toute velléités. Les cours peinent à résister dans cette morosité ambiante.

Protéagineux : sans intérêt

La faiblesse des cours des céréales et du soja n’a pas permis de relancer l’intérêt pour le pois, déjà peu demandé par les Fab. Les affaires sont donc rares cette semaine et les cotations évoluent à la baisse ou restent stables dans un marché léthargique. Quelques échanges sont rappportés dans les régions Marne/Aisne et dans l’Eure. Concernant les féveroles, l’absence de demande se poursuit inlassablement. La qualité animale, comme humaine, est complètement délaissée. Les cours sont stables.

Oléagineux : sans dynamisme

Les opérateurs rapportent un marché particulièrement difficile cette semaine. Peu dynamique, l’ambiance est alourdie par un stock de report important en colza. Selon l’Oniol, il s’élèverait à 520.000 t pour la France et atteindrait une valeur comprise entre 1,3 et 1,4 Mt pour l’UE.

Tourteaux : acheteurs peu pressés

Quelques affaires de tourteaux de soja se traitent en rapproché. Toutefois, le marché est plombé par des fondamentaux baissiers qui n’encouragent pas les acheteurs à prendre position, d’autant que le spectre de la grippe aviaire continue d’inquiéter la filière. Les tourteaux de colza, et de tournesol notamment n’ont pas attiré beaucoup d’acheteurs, de leurs côtés.

Déshydratés : inerte

Toujours aussi inactif, le marché des produits déshydratés se distingue par une excellente exécution des contrats. Pour le reste, les opérateurs rapportent une demande éteinte, et de fait, un volume d’échanges particulièrement faible voire nul.

Issues de meunerie : marché étroit

Les cotations de sons fins progresssent légèrement cette semaine. La demande n’est pas des plus folles, mais la pauvreté de l’offre suffit à soutenir les cours. Peu d’affaires sont rapportées sur Paris comme en province.

PSC : tout doux

La reprise s’effectue doucement, très doucement. Peu d’affaires sont constatées. Les prix évoluent très légèrement, sans véritable raison.

Légumes secs : atone

L’activité est encore faible cette semaine. Les Indiens se montrent plus discrets dans l’attente de leur récolte de pois chiches. On note une fermeté des haricots colorés.

Graineterie : tendu en sarrasin

Le marché est relativement calme cette semaine. On note une tension sur le sarrasin due à l’absence d’offres, notamment chinoise et russe. Mis à part un léger recul du dari roux, le reste des cotations est inchangé.

Graines fourragères : animé en ray grass

Pour l’instant, seules des affaires en ray grass d’Italie animent ce marché. Toutefois, les opérateurs attendent une reprise générale de l’activité.

Pailles et fourrages : sans mouvements

Le calme se poursuit sur le marché des pailles et fourrages quelque peu délaissé. Les cours sont reconduits sur l’ensemble du territoire. En foin de Crau, l’activité est toute aussi réduite.

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