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Tendances : les marchés replongent…

Blé tendre : le marché a du plomb dans l’aile

Après avoir commencé à se recroqueviller la semaine passée, le marché enregistre un très gros passage à vide actuellement. La découverte du premier cas de grippe aviaire en France en est bien sûr la principale raison, mais pas seulement… Certes, la baisse de consommation de volailles serait selon les premiers chiffres, estimée aux alentours de -30 %, ce qui va certainement se répercuter sur les achats de matière première de la part des fabricants d’aliments du bétail et donc sur les cours. La faute à une presse généraliste qui fait ses grands titres sur un simple canard mort du H5N1 et qui jette le doute sur une filière avicole française pourtant sécurisée au maximum.

Mais notre situation sur le front de l’exportation n’est pas non plus très favorable. Une nouvelle affaire égyptienne vient de nous passer sous le nez au profit du blé australien, dont la récolte est estimée à plus de 25 Mt ! A part quelques affaires sur l’Espagne et le Portugal, on ne peut pas compter se refaire une santé avec l’activité intra-communautaire qui reste limitée. D’autant que la crise de la grippe aviaire touche maintenant toute l’Europe. En Italie, les ventes de volailles se sont effondrées de 70 % et en Grèce de 50 %.

Sur l’intérieur donc, à part la meunerie qui se préoccupe de se couvrir sur la fin de campagne, le marché nage en pleine morosité.

Les offres françaises à l’intervention ont progressé, pour atteindre au 20 février 255.557 t de céréales (contre 233.237 t au 13 février), dont 202.317 t de blé tendre (183.167 t) et 53.240 t d’orge (50.070 t). On compte en blé tendre, 169.467 t en région Onic d’Orléans (160.567 t), 32.850 t à Dijon (22.600 t), et en orge 31.950 t à Châlons-en-Champagne (29.450 t), 11.150 t à Orléans (11.150 t), 5.400 t à Dijon (5.400 t) et 4.740 t à Nancy (4.070 t).

Au niveau européen, les offres à l’intervention ont aussi enregistré une progression. Au 12 février, elles représentaient, toutes céréales confondues, 7,52 Mt (contre 7,46 au 5 février), dont 2,80 Mt de blé (2,78 Mt), 3,31 Mt de maïs (3,32) et 1,41 Mt d’orge (1,36 Mt). La Hongrie reste toujours loin devant avec 3,79 Mt, suivie par l’Allemagne (1,36 Mt), la Pologne (781.000 t), la Slovaquie (487.000 t) et la République tchèque (438.000 t).

Blé dur : très calme

L’activité se limite à quelques couvertures sur l’Algérie et l’Italie. Outre le Canada et l’Australie, l’origine française est concurrencée par les marchandises mexicaine, syrienne et turque. Aussi les cours se replient-ils.

Orge mouture : sur le reculoir

Les cours du marché de l’orge fourragère décrochent dans le sillage des autres céréales. L’activité est des plus calmes et les perspectives ne sont pas très optimistes.

Brasserie : inerte

Activité commerciale encore assez peu développée en nouvelle récolte, même si quelques rapprochements commencent à s’établir entre les opérateurs. L’ancienne campagne reste toujours aussi léthargique, malgré quelques affaires sporadiques.

Maïs : fort recul

Le marché du maïs réagit encore plus sensiblement à la crise que traverse la filière avicole non seulement française mais européenne. Les cours se sont effondrés en un laps de temps assez rapide et les échanges ont quasiment été stoppés net. Une tendance enregistrée d’ailleurs autant sur le nord Loire que sur le sud Loire. Ainsi, le rendu Bordeaux perd 2,50 E/t, tout comme le fob Creil qui recule de 3 E/t pour se retrouver à 108 E/t. Les opérateurs attendent de voir la suite des évènements pour prendre position.

Protéagineux : baisse sans affaires

Une nouvelle baisse a permis de poursuivre quelques échanges de compléments en fin de semaine dernière dans la Marne/Eure/Aube/ Yonne. Toutefois, dès lundi, l’intérêt est retombé pour laisser de nouveau la place à l’inertie la plus totale avec une demande éteinte. La faiblesse des prix des céréales et du soja n’entraîne pas les acheteurs à se tourner vers le pois. Du côté des féveroles, la situation n’a pas bougé depuis la semaine passée. Aucune affaire n’est rapportée sur un marché où la demande reste absente.

Oléagineux : fermeté en colza

Le marché reste inanimé cette semaine encore.

En colza, la hausse des prix est due aux craintes concernant les niveaux de production en Europe de l’Est, auxquelles vient s’ajouter l’annonce du recul de 20 % de la récolte canadienne. Ces éléments ont alimenté le mouvement de fermeté porté par le marché de la protéine à Chicago. Très peu d’affaires sont constatées.

En tournesol, la situation n’est pas meilleure, les vendeurs tiennent à liquider leur stocks mais la demande reste faible.

Tourteaux : craintes

L’évolution de la grippe avaire a nettement refroidi les acheteurs déjà inquiets. La hausse à Chicago n’a pas arranger les choses. Les consommateurs sont maintenant entrés dans une phase d’attentisme. Tous les tourteaux se trouvent délaissés et n’ont généré que peu de transactions.

Déshydratés : com-pléments en luzernes

Des affaires de compléments sont réalisées en luzernes dont le stock s’amoindrit et devrait être consommé d’ici la fin de campagne, selon les opérateurs.

En pulpes de betteraves, par contre, les exécutions de contrats passés se poursuivent sans donner lieu à des compléments. L’activité est donc faible et les prix n’évoluent pas.

Issues de meunerie : fermeté

La faiblesse de l’activité de la meunerie française entraîne un manque d’offres important. Les demandes en compléments raffermissent le marché.

PSC : peu d’affaires

Peu d’échanges sont constatés. Avec des prix de citrus en progression, les acheteurs ne se bousculent pas. Des reventes de corn gluten sont signalées.

Légumes secs : calme

Les opérateurs constatent un retour au calme. Les Indiens continuent toutefois de traiter activement leurs pois. Concernant les haricots colorés, la fermeté est due au manque d’offre.

Graineterie : attente

Le spectre de la grippe aviaire n’a pas encore touché le marché de l’oisellerie, mais cela ne saurait tarder, selon les opérateurs qui redoutent un ralentissement des échanges.

Graines fourragères : attente de la reprise

Des affaires en ray-grass d’Italie et une bonne demande ont fait progresser les cotations de ce produit. Peu d’échanges sont rapportés sur les autres articles. Toutefois, les opérateurs attendent une reprise .

Pailles et fourrages : inerte

Le temps froid n’a pas eu d’incidence sur les prix des pailles et fourrages, ni même sur les volumes échangés, visiblement assez faibles.

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