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Tendances : la lente descente aux enfers

Blé tendre : nouvelle dégradation

«C’est la crise !» Voici entre autres, ce qui aurait été entendu lors du Comité permanent de l’Onic (Office national interprofessionnel des céréales), dirigé par Daniel Perrin et qui s’est tenu ce mercredi 13 avril.

Il faut dire que la situation devient préoccupante pour notre compétitivité sur les pays tiers.

Pour l’Onic, «faute d’adjudications suffisantes à l’exportation, le stock de blé français en fin de campagne pourrait atteindre 5 Mt ». Le dynamisme des ventes de blé sur l’Union européenne, désormais évaluées à 8 Mt (+0,25 Mt par rapport au mois dernier) ne suffit pas à compenser la baisse des exportations sur pays tiers, ramenées à 6,8 Mt (- 0,5 Mt par rapport au mois dernier).

Le Comité permanent de l’Onic demande donc que Bruxelles adjuge maintenant 500.000 t de blé par semaine jusqu’à la fin mai, sous peine de voir les silos européens crouler sous les stocks. «Avec seulement 475.000 t de blé adjugées au départ du marché libre depuis un mois, le retard pris par l’UE en matière d’exportation s’amplifie… et avec lui, le risque de mises à l’intervention massives d’ici la fin mai.»

Sur le marché physique, la morosité se transforme presque, maintenant, en désintérêt pour l’ancienne campagne. Les opérateurs s’accrochent à quelques petites affaires régulières qui arrivent à subsister sur le marché intérieur et sur nos clients du nord de l’UE. Après une forte dégradation la semaine passée, les cours enregistrent, de nouveau, un net retrait plus particulièrement en portuaire.

Quant à la nouvelle récolte, les professionnels ne semblent guère pressés de s’y intéresser de manière significative. Mais là aussi, les prix du portuaire, notamment, subissent les conséquences de cette morosité ambiante et du manque de visibilité du marché.

Les offres françaises à l’intervention représentaient au 11 avril 1,68 Mt (1,52 Mt au 4 avril), dont 1,49 Mt de blé tendre (1,32 Mt), 129.272 t d’orge (126.572 t), et 66.840 t de maïs (66.840 t).

Quant aux offres européennes, leur cumul au 3 avril atteignait 11,41 Mt (11,65 Mt au 27 mars), dont 6,65 Mt de blé tendre, 2,77 Mt de maïs et 1,98 Mt d’orge. La Hongrie reste toujours en tête avec 3,73 Mt (dont 2,22 Mt de maïs et 1,41 Mt de blé tendre), suivi par l’Allemagne avec 3,5 Mt (2,04 Mt de blé tendre et 1,45 Mt d’orge), la France avec 1,52 Mt (dont 1,33 Mt de blé tendre), la République tchèque avec 1,11 Mt (dont 974.000 t de blé tendre), la Slovaquie 468.000 t et la Pologne avec 404.500 t.

Blé dur : plus calme

Une certaine demande se manifeste en sud Loire, mais sur des niveaux de cours encore plus faibles que ceux actuellement enregistrés sur le marché. L’activité est donc beaucoup plus calme, alors qu’elle est quasiment éteinte en nord Loire.

Orge mouture : déprime

Là également, le marché se heurte à un export plus difficile et, en général, à une animation sur l’intérieur plutôt laxiste. Les cours en subissent les conséquences et perdent du terrain.

Brasserie : amorphe

La situation se dégrade encore avec des cours qui plient. A noter quelques affaires en revente qui viennent meubler le vide ambiant.

Maïs : effritement

Cette fois-ci, le marché lâche totalement et ne parvient plus à maintenir ses niveaux de cours précédents en portuaire. L’effritement enregistré sur l’intérieur se transforme, en effet, en nette rétrogradation sur la façade Atlantique.

Protéagineux : prix en baisse

Le marché du blé ayant affiché une baisse importante, les prix des pois ont suivi le mouvement de recul. Quelques affaires ont pu se concrétiser suite à cette tendance, notamment en Eure-et-Loir. L’activité sur le reste du territoire a été très calme. En féveroles, les opérateurs sont toujours à la recherche d’acheteurs en AR comme en NR.

Oléagineux : inerte

Entre deux campagnes, le marché est très calme. D’autant que les vendeurs ne se pressent pas pour offrir des produits, notamment en colza. Des quantités non négligeables, issues de l’AR, risquent de se retrouver dans la NR. Selon certains opérateurs, le stock de report européen en colza s’élèverait à 1,2 Mt. Les prix reculent, comme en tournesol, en général. Les affaires sont très peu nombreuses.

Tourteaux : peu actif

En soja, les prix évoluent peu, avec une hausse en début de semaine dernière et une baisse à la fin, suite à la parution du rapport de l’USDA. Ce dernier a été considéré baissier par le négoce alors que le stock de report américain, les stocks mondiaux et la récolte brésilienne ont été évalués à la baisse. Les opérateurs notent une petite activité sur du disponible et sur la période mai/juin. En tournesol, les prix reculent sans entraîner d’activité. Quant au colza, les cotations observent peu de changement et la demande reste faible.

Déshydratés : néant

Le marché est véritablement éteint cette semaine. Les opérateurs ne relèvent aucune activité en pulpes de betterave comme en luzernes déshydratées, que ce soit en première main ou en reventes. L’ensemble des prix est reconduit.

Issues de meunerie : baisse des sons

Le marché est toujours très calme. Peu d’affaires sont rapportées. Les cours des sons sont de nouveau en baisse, les autres produits sont stables à baissiers mais dans une moindre mesure.

PSC : calme

Très peu de mouvements ont été enregistrés tout au long de la semaine. Les prix diminuent légèrement en corn gluten feed, sans pour autant entraîner d’échanges.

Légumes secs : activité moyenne

Semaine calme en termes d’échanges. Dans ce contexte, les prix évoluent très peu cette semaine.

Graineterie : peu de variations

L’activité est normale pour la saison. Les variations de prix sont dues à des réajustements.

Graines fourragères : bonne activité

Le volume d’affaires est satisfaisant sur l’ensemble des produits. La nouvelle récolte attire aussi les acheteurs.

Pailles et fourrages : cours reconduits

Les semaines se suivent et se ressemblent sur ce marché : très peu d’échanges constatés compte-tenu d’une demande absente. Les prix n’évoluent absolument pas. En foin de Crau, les cours restent également inchangés, et le marché sans ambiance.

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