Tendances : des marchés encore au ralenti
Blé tendre : situation compliquée
La situation est bizarre et compliquée sur un marché morose, mais avec des opérateurs qui restent sur le qui-vive. En effet, si l’activité commerciale balbutie depuis la semaine passée, les exportateurs sont attentifs aux dernières évolutions du marché mondial. Le récent achat irakien nous a certes écarté, mais l’Egypte et l’Iran devraient revenir au marché. Les opérateurs ont aussi les yeux tournés vers la mer Noire, où les fortes gelées de cet hiver auraient pu provoquer des dégâts sur les cultures.
De son côté, le Coceral a fait paraître ses chiffres concernant les prévisions de récolte 2006. Ainsi la production céréalière de l’UE à 25 atteindrait 253,20 Mt (contre 261,54 Mt en 2005), dont 115,54 Mt de blé tendre (119,40 Mt), 52,6 Mt d’orge (56,59 Mt), 47,56 Mt de maïs (47,84 Mt), 10,02 Mt de triticale (9,58 Mt), 7,68 Mt de blé dur (7,66 Mt). Les surfaces totales de céréales dans l’UE à 25 atteindraient 50,76 Mha (contre 50,66 Mha en 2005) dont 19,20 Mha en blé tendre (19,52 Mha), 13,09 Mha en orge (13,25 Mha) et 5,92 Mha en maïs (5,85 Mha).
On notera que les offres françaises à l’intervention ont légèrement progressé, pour atteindre au 13 mars, 328.562 t de céréales (contre 303.652 t au 6 mars), dont 248.152 t de blé tendre (236.452 t) et 80.410 t d’orge (67.200 t). On compte en blé tendre, 194.052 t en région Onic d’Orléans (184.852 t), 44.650 t à Dijon (42.150 t), 9.450 t à Châlons-en-Champagne (9.450 t), et en orge 42.880 t à Châlons-en-Champagne (37.610 t), 19.910 t à Dijon (13.700 t), 11.150 t à Orléans (11.150 t) et 6.470 t à Nancy (4.740 t). Au niveau européen, les offres à l’intervention ont aussi enregistré une très légère augmentation. Au 5 mars, elles représentaient, toutes céréales confondues, 7,71 Mt (contre 7,68 au 26 février), dont 2,88 Mt de blé (2,89 Mt), 3,28 Mt de maïs (3,29) et 1,55 Mt d’orge (1,50 Mt). La Hongrie reste toujours loin devant avec 3,71 Mt, suivie par l’Allemagne (1,41 Mt), la Pologne (787.280 t), la Slovaquie (517.192 t) et la République tchèque (480.511 t).
Blé dur : calme
C’est toujours le grand calme. Le marché algérien est totalement saturé par des blés américains et canadiens. Les acheteurs italiens sont retirés.
Orge mouture : marché isolé
La situation reste préoccupante sur un marché qui souffre d’un terrible désintérêt de la part des opérateurs. L’exportation est convalescente et nos ventes n’ont même pas profité des problèmes de chargements rencontrés dans les ports de mer Noire. Les cours ont beaucoup de mal à tenir leurs niveaux de la semaine passée, tant en portuaire que sur l’intérieur.
Brasserie : inégal
Les difficultés que rencontre le commerce du malt pèsent sur un marché qui ne fonctionne que par des achats au coup par coup. Ainsi on a noté une petite amélioration des cours en printemps AR mais, malgré tout, la tendance n’est pas très optimiste.
Maïs : toujours l’inquiétude
Les opérateurs assistent, en spectateurs attentifs, au dénouement de l’épizootie de grippe aviaire en Europe et ailleurs. Les abattages d’élevages confinés ont débuté par mesure de précaution provoquant un choc émotionnel important chez les éleveurs. Le marché du maïs s’en ressent, avec une activité commerciale bloquée en nord Loire, notamment. Seuls quelques achats de l’amidonnerie ont redonné un peu de tonus aux cours, notamment sur Creil. Les couvertures en portuaire se poursuivent, mais les vendeurs se font désirer…
Protéagineux : cours au plus bas
Les cours ont atteint leur plus bas niveau de la campagne. La demande reste cependant peu vigoureuse et le niveau d’affaires limité. A noter néanmoins une petite demande bretonne au départ du Calvados et de l’Eure. En féveroles «qualité animale», les vendeurs aimeraient passer aux affaires, mais ils ne trouvent pas de contrepartie. Rien à signaler en «qualité humaine», dont la campagne se termine.
Oléagineux : fermeté
En dépit de fondamentaux baissiers, le colza affiche une certaine fermeté, dans le sillage du débouché non alimentaire. L’activité commerciale reste faible. Le marché du tournesol s’anime quelque peu. Ses cours se ragaillardissent.
Tourteaux : la baisse se poursuit
Les cours des tourteaux de soja cèdent du terrain dans le sillage de Chicago. Les affaires restent limitées du fait notamment des inquiétudes liées à la grippe aviaire. Les cours des tourteaux de colza affichent une légère fermeté reflétant celle de la graine. Comme en tourteau de tournesol, dont les prix évoluent peu, les échanges sont peu fréquents.
Déshydratés : marchés très étroits
La fin de l’hiver commence à se faire sentir et la demande est au plus bas avec des consommateurs qui semblent avoir pris leurs précautions et se sont couverts. L’activité est très limitée en pulpes, avec juste quelques petites affaires, comme en luzerne déshydratée où les opérateurs ne s’attendent plus qu’à d’éventuels petits ajustements avant de tirer un trait sur la campagne. La nouvelle devrait démarrer dans un peu plus d’un mois.
Issues de meunerie : un cran à la hausse
La fermeté est reconduite «faute de combattants», comme le résume un opérateur. En effet, les cours progressent sur un volume d’affaires très limité en raison d’un manque d’offre chronique.
PSC : peu animé
Avec un marché de la protéine qui continue de se replier et des prix de céréales particulièrement bas, l’intérêt est limité en PSC. Les incertitudes concernant l’impact de la grippe aviaire sur la consommation n’arrangent pas la situation.
Légumes secs : calme
Les Mexicains baissent leurs prix et prennent la place des Indiens en pois chiches. Les lentilles canadiennes restent à des niveaux bas, surtout pour les grades 2. Le marché est peu actif.
Graineterie : la grippe aviaire se fait oublier
Le marché est toujours calme et l’on ne parle plus de la grippe aviaire, du moins pour le moment. En effet, le radoucissement des températures en Europe s’accompagnera d’une nouvelle vague d’oiseaux migrateurs. Un nouveau cap à passer pour le marché.
Graines fourragères : engourdi par le froid
Les températures demeurent basses et les semis restent de fait limités. Les cours évoluent peu après une semaine assez calme. A noter, tout de même, une progression des prix de la moutarde blanche, qui a généré quelques affaires, et un réajustement à la hausse en luzerne.
Pailles et fourrages : prix reconduits
Les échanges restent très limités. Les cours sont sans changement.