Cotidienne du 9 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 6 mars 2020

Fin de semaine baissière sur fond de craintes face au recul de la demande mondiale

Les cours des céréales françaises (blé tendre, orge et maïs) sur leur marché physique ont plié sous le poids des craintes de baisse de consommation mondiale liée à la propagation du Covid-19. Les marchés financiers ont marqué le pas dans ce contexte d'épidémie maintenant mondiale. Le marché à terme de Chicago a également reculé, avec des contrats Blé et Maïs en baisse, entraînant avec lui Euronext. Ce lundi 9 mars au matin, les marchés asiatiques s'affichaient toujours en repli, tirant vers le bas les autres bourses mondiales. De son côté, le pétrole observe une chute des cours (-30 %).

Si les exportations de farine et de blé (700 000 t) d'origine française vers la Chine restent soutenues cette année, la chute de la consommation de bière, compte tenu de l'annulation de nombreux regroupements et de festivités, est déjà actée. "La consommation de bière en Chine a baissé de 70 % depuis décembre 2019, du fait des restrictions sur les rassemblements publics. Les malteurs chinois arrêtent leur production, cela va avoir un impact lourd sur la demande en malt et donc en orge", a affirmé à l'AFP Li Zhao Yu, responsable du bureau de Pékin de France Export Céréales.

Autre crainte liée aux conséquences de l'épidémie, une pénurie possible de produits phytosanitaires à venir d'ici quatre mois, selon les déclarations de Pierre-Yves Busschaert, responsable des Affaires économiques de l'UIPP, cité par l'AFP.

Par ailleurs, sur le plan climatique, de nouvelles pluies sont attendues sur l'Hexagone cette semaine. Selon FranceAgriMer, 33 % des surfaces d'orge de printemps (7 % dans la les Hauts-de-France par rapport au 82 % l'an dernier la même semaine) sont plantées contre 88 % l'an dernier à la même époque ! Les conditions de culture "bonnes à très bonnes" sont stables en blé tendre et en repli pour l’orge d’hiver sur la semaine, respectivement estimées à 64 % et 65 % (64 % et 66 % la semaine dernière, 86 % et 80 % en 2019).

Aux Etats-Unis et en Russie, les conditions de culture du blé sont, en revanche, toujours favorables. Cependant, le Brésil attend des conditions défavorables pour sa production de maïs.

Sur le marché mondial, on notera l'achat de 235 000 t de maïs états-unien par le Japon.

Les cours du colza dégringolent, suite à la réunion de l'Opep

Les prix du colza ont régressé de manière très nette entre les sessions du 5 et du 6 mars sur Euronext et les places physiques hexagonales, suivant la chute de ceux du pétrole sur les places à terme de Londres et de New York. Les places financières internationales ont reculé, toujours en raison des craintes liées à l’épidémie de Covid-19. Dans ce contexte, les autres matières premières agricoles ont reculé de concert : soja sur Chicago, huile de palme sur Kuala Lumpur, canola sur Winnipeg.

Les cours de l'or noir ont chuté entre le vendredi 6 mars et le lundi matin 9 mars de près de 30 %, du jamais vu en une seule séance ! Ceci en raison de l'échec de la réunion de l'Opep les 5 et 6 mars à Vienne (Autriche). Alors que le marché espérait que les pays du cartel et ses alliés se mettraient d'accord sur une nouvelle baisse de leur production, c'est tout le contraire qui s'est produit. Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a annoncé, qu'à partir du 1^er avril, les vingt-trois pays producteurs de l'Opep ne seraient plus obligés de limiter leur production. L'Arabie saoudite et les autres pays proposaient aux Russes une coupe de 1,5 million de barils par jour au total, dont un tiers serait supporté par la Russie, ce que cette dernière a refusé. Cela a provoqué l'ire des Saoudiens, qui ont annoncé qu'ils augmenteraient leur production à plus de 10 millions de barils par jour en avril, afin de conquérir de nouvelles parts de marché. Une prochaine réunion devrait avoir lieu en juin.

En soja, les autorités chinoises ont accordé des exemptions de droits de douane sur l'importation de graines états-uniennes à des triturateurs locaux pour un an, rapporte Reuters. Insuffisant pour faire rebondir les cours sur Chicago, suite à la dégringolade du pétrole. Ensuite, les Chinois se tournent actuellement davantage vers les origines en provenance d’Amérique latine. La graine de canola sur Winnipeg a suivi le mouvement baissier de l’or noir, tout comme l'huile de palme sur Kuala Lumpur. Et ce, malgré la hausse de la demande des pays musulmans en huile avant le Ramadan.

Le rapport du MPOB (Malaysian Palm Oil Board) et de l’USDA seront à suivre avec attention demain 10 mars.

Signalons également la hausse de l'euro face au dollar, le marché espérant une nouvelle intervention de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed) pour soutenir l'économie états-unienne. Ceci pénalise la compétitivité des origines UE sur la scène mondiale, autre source de baisse des prix.

En France, les pluies intenses empêchent les travaux dans un certain nombre de parcelles (épandage d'engrais), rapporte Terres Inovia.

En tournesol, les cotations sont en repli, à l'image du colza et des huiles.

Marchés physiques français du 6 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 3 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 5 mars 2020

Evolution dollar / euro du 6 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 6 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 6 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 6 mars 2020