Cotidienne du 16 mars 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 13 mars 2020

Cours des céréales françaises reconduits malgré le contexte de crise sanitaire liée au Covid-19

Alors que la situation a considérablement évolué sur le territoire hexagonal, avec un confinement renforcé et une activité économique de fait ralentie, les cours des céréales européennes affichaient une certaine stabilité vendredi 13 mars. A l'image des contrats Blé et Maïs cotés sur le marché à terme de Chicago, les contrats sur Euronext n'affichaient pas de variation significative à la clôture vendredi 13 mars.

 En France, l'évolution de l'épidémie de Covid-19 a poussé le gouvernement à prendre de nouvelles mesures, renforçant le confinement de la population de manière drastique. Une situation qui pourrait d'ailleurs être renforcée dans les heures/jours à venir. Dimanche 15 mars, en amont d'une conférence de presse des ministres de l'Economie et de l'Agriculture, les personnels des ministères mobilisés ont précisé que « les livraisons se poursuivaient, selon le principe de la livraison sans contact avec le client final ».

Pour les restaurateurs et autres métiers qui ont des contrats en direct avec des agriculteurs, les ministères ont également ajouté que les « contrats entre entreprises privées sont traités entre entreprises privées. Le médiateur des entreprises est à disposition des entreprises qui en auraient besoin ». « Concernant les marchés de plein air ou marchés forains, seuls les commerces alimentaires resteront ouverts. Les autres doivent fermer », ont expliqué les ministères.

Le marché à terme Euronext ouvrira ce matin dans un contexte des plus particuliers, avec une activité économique extrêmement limitée en ce début de semaine. Le télétravail devrait se généraliser à l'ensemble du pays pour les secteurs qui peuvent le mettre en place, tertiaire notamment. Si certains secteurs risques de tourner au ralenti, les activités agricoles et agroalimentaires sont censées se poursuivre pour assurer les livraisons des grandes surfaces et de certains commerces.

Vendredi 13 mars, une note de la Commission européenne distribuée aux journalistes faisait état de l'impact de l'épidémie de Covid-19 sur l'économie européenne. Selon ce document, « l'impact direct de la crise, tous canaux confondus, réduira la croissance du PIB réel en 2020 de 2,5 points de pourcentage par rapport à une situation où il n'y aurait pas de pandémie ». Et d'ajouter qu’« étant donné que la croissance du PIB réel devrait être de 1,4 % pour l'UE en 2020, elle pourrait tomber en dessous de -1 % du PIB en 2020, avec un rebond substantiel mais pas complet en 2021 », est-il précisé.

Les échanges se poursuivaient, vendredi 13 mars, sur le marché français, malgré ces éléments conjoncturels. L'activité liée à l'exportation de céréales à pailles est actuellement la plus importante dans l'Hexagone.

Dans les champs hexagonaux, selon le bulletin Céré'Obs de FranceAgriMer, au 9 mars, seuls 34% des semis d'orge de printemps étaient réalisés (96 % l'an passé à date). Concernant les cultures de blé tendre et d'orge d'hiver, 63 % des parcelles évoluent dans "des conditions bonnes à très bonnes" (respectivement 64 % et 65 % la semaine passée, et 85 % et 81 % en 2019 à même époque) 

Sur le marché mondial, l'Algérie a acheté 680 000 t de blé meunier d'origine optionnelle à charger entre avril et mai 2020 (entre 226 et 227 $/t Caf). Selon certaines sources du marché, l'origine française pourrait être retenue. Notons que la Réserve fédérale états-unienne (Fed) a baissé ses taux de 100 points de base. Un élément qui pourrait peser sur l'évolution du dollar. En Europe, le refus de la BCE de revoir ses taux a soutenu mécaniquement les cours du blé français, vendredi 13 mars.

Repli en colza, dans le sillage du soja sur Chicago.

Les prix du colza sur Euronext et le marché physique français ont de nouveau cédé du terrain entre les séances du 12 et du 13 mars, suivant le repli observé de ceux du soja sur Chicago.

En soja, la baisse des prix est, en partie, liée aux inquiétudes quant à la demande mondiale en protéines, pénalisée par l'épidémie de Covid-19. Mais, ce sont surtout les bonnes conditions météorologiques en Amérique latine qui ont pesé sur le marché à terme de Chicago. Si la Bourse de Buenos Aires a revu à la baisse ses projections de production nationale de soja, passant de 54,5 Mt à 52 Mt d'un mois sur l'autre (conséquence de la sécheresse), de récentes pluies dans le pays sont venues rassurer le marché, sachant que d'autres sont attendues durant cette semaine. Au Brésil, la récolte avance rapidement, effectuée à 62,8 % actuellement, selon l'analyste brésilien ARC Mercosul. Toutefois, la trituration états-unienne s'avère dynamique. Elle s'élève, selon la Nopa (association des triturateurs états-uniens) à 164,956 millions de boisseaux (Mbu) en février, certes en repli par rapport au mois de janvier (176,940 Mbu), mais en hausse par rapport à février 2019, qui affichait 154,498 Mbu. Par ailleurs, le chiffre de février 2020 s'avère supérieur aux attentes du marché, qui tablait sur un chiffre compris entre 163,1 Mbu et 166,680 Mbu, d'après une enquête de Reuters.

En canola, les prix ont légèrement rebondi sur le marché à terme de Winnipeg, compte tenu de la baisse du dollar canadien face au dollar états-unien. La Banque centrale canadienne a décidé d'une nouvelle baisse de son taux directeur de 0,5 %, à 0,75 %, afin de soutenir son économie, affaiblie (comme le monde entier) par l'épidémie de Covid-19.

En tournesol, les cotations sont reconduites. 

Marchés physiques français du 13 mars 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 10 mars 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 12 mars 2020

Evolution dollar / euro du 13 mars 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 13 mars 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 13 mars 2020

Cotations des marchés internationaux du 13 mars 2020