Tendance : explosion des cours en maïs
Blé tendre : plafonnement
Après avoir enregistré une nouvelle poussée de fièvre en ancienne et nouvelle récolte, le marché semble marquer une pause en ce milieu de semaine. L’offre se fait plus rare en AR, alors que les opérateurs se reportent maintenant de plus en plus sur la NR, alors qu’une certaine inquiétude gagne les professionnels sur les conditions hydriques des cultures dans certaines régions. D’ailleurs, pour le ministère de l’Agriculture, les précipitations enregistrées entre le 1er et le 20 mai sont déficitaires sur la moitié sud du pays. Elles dépassent en revanche les normales au-dessus d’un axe nord Bretagne Franche-Comté, à l’exception très ponctuelle des Yvelines et des abords des frontières belge et allemande.
Les pluies n’ont pas atteint un tiers des normales sur la Gironde et le Lyonnais. En revanche, la Champagne, la Sarthe et l’Eure-et-Loir ont été très arrosées. Les précipitations cumulées depuis le 1er mars sont déficitaires sur la moitié ouest de la France, sauf sur les Pyrénées, le Limousin et une partie de la région Centre. Le déficit est très marqué en Midi-Pyrénées, sur le Languedoc-Roussillon et le Poitou-Charentes. A l’Est, le niveau des précipitations dépasse les normales de la Marne à l’Auvergne, sur la Lorraine, l’Alsace et les vallées de la Saône et du Rhône.
Les réserves utiles des sols sont inférieures aux moyennes sur la plupart des régions de la moitié sud, en particulier sur le Poitou-Charentes et la basse vallée de la Garonne. Elles dépassent toutefois les normales aux abords des Pyrénées, sur les côtes varoises et l’Auvergne. Sur la moitié nord, les réserves utiles sont dans l’ensemble supérieures aux normales sauf des Ardennes aux Yvelines, sur l’Ille-et-Vilaine et les Pays de la Loire. La faiblesse des réserves utiles des sols dans certaines régions rend les cultures dépendantes d’un rythme régulier de précipitations efficaces.
Les offres à l’intervention européennes au 5 juin, comptabilisaient 16,12 Mt de céréales dont 10,38 Mt de blé tendre, 3,32 Mt de maïs et 2,41 Mt d’orge.
Blé dur : tenu
La fermeté ne se dément pas sur un marché sous tension, avec une récolte européenne (Espagne et Italie) en sensible diminution. En France, on fait état des premières coupes dans le Centre-Ouest, avec des opinions encore divergentes sur la qualité. L’activité commerciale est encore peu développée, mais on s’attend à une demande de la part des pays du Maghreb.
Orge mouture : hausse en NR
Le marché a atteint également un certain palier en AR, alors que les cours de la NR poursuivent leur progression. Selon les premières estimations du Scees, le rendement de l’orge d’hiver perdrait 5 q/ha sur le niveau record de 2004, situant la récolte 7% en dessous de celle de l’an dernier.
Brasserie : fermeté en NR
Fermeté des cours en NR en sympathie avec la hausse des cours des orges fourragères. L’activité reste néanmoins réduite.
Maïs : incontrôlable
La situation est très tendue sur un marché où les opérateurs font preuve de nervosité. La demande se heurte à une offre limitée que ce soit en AR ou en NR. La situation espagnole, conjuguée à une récolte européenne 2005 estimée en générale faible, entraînent les cours à des sommets.
Selon le Scees, dans le contexte de déficit hydrologique actuel, les surfaces de maïs grain diminueraient sensiblement (- 7 %), au profit du tournesol (+ 7 %) moins gourmand en eau.