Cotidienne du 19 mai 2020

Tendance des marchés céréaliers et oléagineux du lundi 18 mai 2020

Retrait des céréales à pailles sur un marché calme en nouvelle récolte

Les cours des céréales à pailles affichaient une tendance plutôt baissière au terme de la journée de lundi 18 mai, notamment sur la nouvelle récolte. Soulignons cependant que les bourses reprenaient du poil de la bête hier, notamment le Cac 40 progressant de plus de 5%.

Les prix du blé et de l'orge pâtissent globalement d'une demande mondiale limitée pour le moment pour la campagne 2020/2021. Le cours du contrat Blé sur le marché à terme de Chicago marquait lui aussi le pas à la clôture de la séance de lundi sur fond d'amélioration des conditions de culture aux Etats-Unis avec le retour de pluies bienvenues. Pour autant, l'USDA a tout de même abaissé sa note concernant l'état des cultures hier soir avec 52% seulement de blés considérés comme bons à excellents contre 53% la semaine dernière et 66% l'année dernière. En Europe, le déficit hydrique reste toutefois un motif d'inquiétudes pour les producteurs.

Côté fondamentaux, le service statistiques de la Commission européenne (MARS) a estimé les rendements de la prochaine récolte céréalière, respectivement à 5,72t/ha en blé tendre (8,87 t/ha le mois dernier, -4,7% vs 2019) et à 5,63t/ha en orges d'hiver contre 5,92 t/ha le mois dernier. 

Sur la zone mer Noire, Rusagrotrans a abaissé sa prévision de production de céréales russes de 3,1 Mt à 124 Mt (126,5 Mt selon Sovecon) dont 77 Mt de blé (81,2 Mt pour Sovecon), 19,2 Mt en orge et 13,8 Mt de maïs.

En maïs, les cours étaient plus stables sur le marché physique français et progressaient sur le marché à terme de Chicago sur fond de rebond de l'économie avec le déconfinement qui se poursuit dans certaines zones géographiques.

Sur le marché mondial, la Chine a annoncé lundi sa volonté de prélever 80,5% de droits de douane punitifs sur l'orge d'Australie, cette annonce faisant suite à la suspension d'une part des importations de bœuf australien, ravivant ainsi les tensions avec Canberra, selon l'Agence France Presse. Une taxe "anti-dumping" de 73,6% et un droit "anti-subvention" de 6,9% sur les importations d'orge australienne entreront ainsi en vigueur mardi pour une durée de cinq ans, a précisé le ministère dans un communiqué. Des mesures qui pourraient bénéficier aux exportateurs français pour qui la Chine deviendrait un débouché fort intéressant. Des rumeurs d'achats de volumes chinois de grains français circulaient d'ailleurs à ce sujet en fin de semaine dernière. 

Les prix du colza et du soja en hausse dans le sillage du pétrole

Les cours du pétrole US (baril WTI) ont continué de progresser ce lundi (en hausse de + 8,1 % avec un cours de clôture au-dessus de 30 $) en raison du continuum d’annonces positives en matière de reprise économique dans le monde en général, post Coronavirus.
De plus, la France et l’Allemagne ont conjointement annoncé un effort de 500 milliards d’euros pour aider l’UE à redémarrer. Parmi ces aides, on note la possibilité pour la Commission européenne d’emprunter au nom de l’UE, ce qui revient à mutualiser la dette des pays emprunteurs. Ces deux éléments ont créé une dynamique sur les marchés de matières premières oléagineuses, notamment pour le colza en Europe, tant sur Euronext que sur le marché physique.

De son côté, le service de prévisions européen Mars a publié des estimations de rendements en colza à 2,95 t/ha contre 3,14 t/ha le mois dernier, soit un repli de 4,4 % par rapport à la moyenne des rendements sur 5 ans.

Ceci dit, les opérateurs sur les marchés agricoles gardent un oeil sur les prévisions météorologiques. Les pluies des derniers jours dans beaucoup de zones de production dans le monde ont sensiblement amélioré les conditions de culture mais rien n’est acquis bien évidemment.

Sur le marché mondial, les inspections pour exportations US sont ressorties à 352 189 t, dans les attentes, en soja ce lundi.

Notons que S&P Global Platt’s vient de publier une note sur de possibles difficultés pour la Chine à trouver suffisamment de soja à importer au quatrième trimestre 2020, en raison des tensions commerciales entre le pays et les Etats-Unis (30 % des imports chinois en matière de soja) mais aussi en raison de la baisse des stocks brésiliens (60 %) due à la dévaluation de la monnaie du pays (le real). La Chine devrait importer 96 Mt de soja pour la campagne 2020/2021, notamment pour alimenter un cheptel porcin en pleine reconstitution.

Pas de changement concernant les cotations en tournesol.
 

Marchés physiques français du 18 mai 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 12 mai 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 14 mai 2020

Evolution dollar / euro du 18 mai 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 18 mai 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 18 mai 2020

Cotations des marchés internationaux du 15 mai 2020