Cotidienne du 10 novembre 2020

Tendance Céréales/Oléagineux du 9 novembre : quasi stabilité des céréales dans l'attente du rapport de l'USDA, mais net rebond du colza en raison d'un potentiel vaccin contre la Covid-19

Les prix du blé tendre sur le marché physique français ont stagné entre le vendredi 5 et le lundi 9 novembre, tiraillés entre la hausse du contrat Blé sur Euronext et la baisse de son homologue sur le CBOT. Ce dernier a subi la prise de profit des fonds d’investissements. Les cours du maïs sur les places hexagonales n’ont également pas évolué, alors que les contrats Maïs sur les marchés à terme européen et états-unien ont eu tendance à progresser, dans le sillage du soja à Chicago. Les cotations de l’orge fourragère sur le territoire national se sont légèrement appréciées, dans le même temps. L’origine australienne, par contre, devient de plus en plus compétitive sur la scène internationale, suite aux tensions politiques entre l’Australie et la Chine. La récolte australienne d’orge avoisinerait les 30 Mt, en forte progression d’un an sur l’autre.

Les opérateurs sont dans l’attente de la publication, ce mardi 10 novembre, du rapport mensuel de l’USDA sur l’offre et la demande mondiales. Les opérateurs s’attendent, aux Etats-Unis, à une stabilité des stocks de fin de campagne en blé mais une baisse de la production et des réserves en maïs (hausse des ventes à la Chine).

Notons la baisse du dollar face à l’euro, suite à l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis, qui rend les marchandises états-uniennes plus compétitives sur le marché mondial. Les exportations hebdomadaires états-uniennes en semaine 45 s’élèvent à 304 239 t en blé et 690 079 t en maïs, dans les attentes des opérateurs. Dans l’Union européenne, les exportations 2020/2021 de blé tendre, d’orge fourragère et de maïs sur pays tiers sont, au 8 novembre, en net retrait d’une campagne sur l’autre, à respectivement 7,8 Mt (contre 10,3 Mt en 2019/2020), 2,9 Mt (3,1 Mt) et 0,5 Mt (1,4 Mt). Les importations de maïs ont également régressé de 7,3 Mt à 5,9 Mt, sur les mêmes périodes. Par ailleurs, l’Ethiopie a acheté 600 000 t de blé meunier en origine optionnelle et la Corée du Sud 288 000 t de maïs.

Côté météo, le déficit hydrique persiste en Europe comme en zone mer Noire. Les gelées font leur apparition, ce qui pourrait pénaliser la levée des semis. En Russie, les emblavements des cultures d’hiver atteignent un record à 19,1 Mha, soit 99,4 % de l’objectif annoncé. Dans les champs états-uniens, les récoltes sont effectuées à hauteur de 93 % en blé d’hiver (contre 91 % en moyenne quinquennale) et de 91 % en maïs (80 %).

Les cours du colza ont fortement rebondi entre les séances du 6 et du 9 novembre sur Euronext et le marché physique français, compte tenu de la progression de ceux du pétrole à New York et Londres, portés par la publication de résultats encourageants d'un vaccin contre la Covid-19 en phase 3 de tests par Pfizer et Biotech. L'Agence européenne des médicaments (EMA) est en train d'examiner les données du vaccin développé par Pfizer et BioNTech, qui le jugent "efficace à 90%" contre la Covid-19. L'UE envisage toujours qu'un vaccin puisse être disponible début 2021, rapporte l’AFP (Agence France Presse). Les marchés financiers ont également progressé (CAC 40, DAX, etc.).

Cette nouvelle a entraîné les prix du soja à Chicago à la hausse. De plus, une vente de 123 000 t de graines états-uniennes à destination inconnue, pour livraison 2020/2021, a été annoncée par l’USDA. Le même organisme table sur des chargements à l’export états-unien à presque 2,5 Mt en semaine 45, un chiffre supérieur aux attentes du marché. Des analystes privés rapportent à Reuters que le rapport mensuel de l’USDA prévu pour aujourd’hui 10 novembre pourrait revoir à la baisse les stocks de fin de campagne aux Etats-Unis, et à la hausse les exportations du pays par rapport à sa précédente publication, tout comme une baisse des rendements. Le département états-unien à l'Agriculture estime la récolte faite à 92 % en soja au 8 novembre, contre 94 % attendu par le marché. Une nouvelle grève des dockers argentins a été signalée le 9 novembre. La sécheresse au Brésil continue d’inquiéter le marché, sachant que la Bourse de Buenos Aires a révisé à la baisse la production argentine de soja lors de la semaine 45, tombant à 46,5 Mt lors de la présente campagne commerciale, contre 49 Mt l’an dernier. Notons que l’analyste brésilien Safras & Mercado table sur des semis brésiliens achevés à 54 %, en hausse de 2 % par rapport à la moyenne quinquennale.

Signalons également la progression des cours de l’huile de palme à Kuala Lumpur, suite à la publication du rapport mensuel du Malaysian Palm Oil Board (MPOB). Ce dernier estime un repli des stocks malaisiens de 8,6 % entre septembre et octobre, à 1,57 Mt, consécutive à une baisse de la production de 7,8 % sur la même période, à 1,72 Mt. Les exportations ont grimpé de 3,8 %, à 1,67 Mt.

Au niveau européen, Stratégie Grains table sur des importations de l’UE (incluant encore le Royaume-Uni) de colza de 5,9 Mt pour 2020/2021 en novembre, contre 6,3 Mt le mois précédent, compte tenu d’une baisse de la demande de biodiesel, générant une baisse des besoins des triturateurs européens en graines de colza. La production de l’UE bouge peu d’un mois dur l’autre, passant de 17,14 Mt à 17,24 Mt. L’analyste précise que les prix du colza dans l’UE devraient rester fermes, compte tenu de la faiblesse de l’offre disponible.

En tournesol, les prix sur le marché physique français sont stables. Stratégie Grains table sur une production UE à 8,88 Mt ce mois-ci, contre 8,97 Mt le mois précédent.

Marchés physiques français du 9 novembre 2020 (base juillet pour les céréales)

Cotations des issues de meunerie du 3 novembre 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 5 novembre 2020

Evolution dollar / euro du 9 novembre 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 9 novembre 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 9 novembre 2020

Cotations des marchés internationaux du 9 novembre 2020