Cotidienne du 17 novembre 2020

Tendance Céréales/Oléagineux du 16 novembre : le renchérissement du soja dope l'ensemble des marchés

Les prix du blé tendre, de l’orge fourragère et du maïs sur le marché physique français ont progressé entre les 16 et 17 novembre, dans le sillage du marché à terme européen. A Chicago, si le contrat Maïs a également gagné du terrain, celui du blé en a perdu, dans le même temps. C’est le soja sur le CBOT qui a mené la danse, le marché étant tendu dans l’attente de l’arrivée sur le marché de la marchandise brésilienne. Le maïs états-unien a également été soutenu par la baisse du rendement prévisionnel aux Etats-Unis et en Ukraine, ainsi que la hausse des achats chinois. Notons que l’euro s’est renforcé face au dollar, rendant la marchandise européenne moins compétitive sur le marché mondial. 

Côté fondamentaux, FranceAgriMer a révisé, le 17 novembre, les bilans céréaliers hexagonaux. Concernant les exportations, les ventes françaises de blé tendre sur pays tiers ont encore été revues en hausse ce mois-ci à 6,85 Mt, contre 6,70 Mt estimées en octobre et 13,46 Mt en 2019/2020. Sur l’UE, on enregistre une baisse des exportations (essentiellement sur Pays-Bas et Allemagne), qui passent de 6,423 Mt à 6,343 Mt d’un mois sur l’autre (contre 7,427 Mt en 2019/2020), au regard du réalisé depuis le début de la campagne de commercialisation. En orges, l’export Pays tiers est maintenu à 2,9 Mt (contre 3,931 Mt en 2019/2020), avec toujours une forte demande de la Chine, et une très légère baisse de l’export sur l’UE, avec 2,713 Mt (contre 2,773 Mt estimées en octobre et 3,921 Mt en 2019/2020). A noter la moindre performance de la France sur l’Espagne, au regard de la récolte d’orge record du pays, cette campagne. Quant au maïs, la France enregistre une situation assez exceptionnelle, avec une bonne compétitivité de l’offre française sur le marché UE et un des premiers fournisseurs de la France, l’Ukraine, qui se retrouve avec un moindre disponible exportable. Les exportations françaises sur l’UE ont de fait été revues à la hausse ce mois-ci, passant de 4,130 Mt à 4,283 Mt, contre 3,951 Mt en 2019/2020.  

Côté météo, les premières neiges ont fait leur apparition en Ukraine et en Russie, signal de l’entrée en dormance des plantes. Les conditions météo continuent d'être sèches en Amérique latine, surtout en Argentine et dans le sud du Brésil. 

Dans les champs états-uniens, les semis de blé d’hiver ont progressé de trois points pour atteindre 96 % des surfaces prévues au 15 novembre (contre 94 % en 2019 et en moyenne quinquennale), selon l’USDA. Les conditions de culture « bonnes à excellentes » sont passées de 45 % à 46 % (contre 52 % en 2019 et 54 % en moyenne quinquennale). La récolte de maïs états-unienne, quant à elle, a gagné 4 points en une semaine, pour s’établir à 95 % des surfaces semées (contre 73 % en 2019 et 87 % en moyenne quinquennale).

Sur la scène internationale, la Corée du Sud a acheté 66 000 t de maïs, d’origine Etats-Unis ou Amérique du Sud, à un prix moyen de 242,70 $/t C&F, pour une livraison en juin 2021. Le Mexique a fait l’acquisition de 195 000 t de maïs états-unien (livraison en 2020/2021), selon l’USDA, et la Jordanie 60 000 t d’orge pour l’alimentation animale, à un prix moyen de 238,99 $/t C&F, pour une livraison sur la première quinzaine de février. Quant au Japon, il recherche près de 102 000 t de blé alimentaire, auprès des Etats-Unis et du Canada, dans le cadre d’un appel d’offres régulier. 

Les cours du colza ont gagné du terrain sur Euronext et le marché physique français entre les séances du 16 au 17 novembre, compte tenu de la hausse du soja à Chicago. 

En soja, les prix à Chicago sont encore tirés vers le haut par la bonne demande chinoise et la bonne dynamique des exportations états-uniennes. Mais ce sont surtout les pluies insuffisantes au Brésil qui ont fait grimper les cours. Des achats techniques sur le marché à terme ont été rapportés.

Notons également la progression des prix du canola à Winnipeg, la demande des triturateurs et des opérateurs portuaires canadiens restant dynamique. 

En tournesol, les cotations sont en hausse, toujours pour les mêmes raisons : hausse des prix ukrainiens, dynamique de la demande européenne. Ukragroconsult rapporte que des discussions sont actuellement en cours sur des méchanismes de réduction des exportations du pays. Selon APK Inform, les ventes ukrainiennes d’huile de tournesol ont augmenté de 5% entre septembre-octobre 2019 et 2020, à 830 000 t. L’analyste table sur des exportations pour l’ensemble de la campagne commerciale 2020/2021 à 5,76 Mt, contre 6,63 Mt l’an dernier, compte tenu d’une quantité de graines triturées en repli. 

Marchés physiques français du 17 novembre 2020 (base juillet pour les céréales)

Orges de brasserie du 12 novembre 2020

Cotations des issues de meunerie du 10 novembre 2020

Cotations commerciales des produits laitiers du 12 novembre 2020

Evolution dollar / euro du 17 novembre 2020

Clôture du marché à terme de Chicago du 17 novembre 2020

Clôture du marché à terme Euronext du 17 novembre 2020

Cotations des marchés internationaux du 17 novembre 2020