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Mycotoxines
T2 et HT2 dans le collimateur

Dès 2011, la Commission européenne pourrait réglementer leur présence dans les céréales

«NOUS devons statuer fin 2010, début 2011 sur les toxines T2 et HT2 », a signalé Frans Verstraet, de la direction générale de la santé et des consommateurs à la Commission européenne, le 25 mars. Il s’exprimait lors du 3e séminaire sur les mycotoxines de céréales organisé par Arvalis à Paris.

Des mycotoxines difficiles à doser
Détectées dans les céréales, plus précisément dans les avoines et les orges, ces mycotoxines sont dans le collimateur de Bruxelles depuis plusieurs années. Pour l’instant, les experts attendent l’avis de l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) sur le sujet. Début 2011, les discussions techniques devraient être finalisées. Elles déboucheraient dans la foulée sur un texte officiel qui, vraisemblablement, ne devrait pas être opérationnel pour la récolte de l’année. « Les mycotoxines T2 et HT2 sont toujours liées à des problèmes sur l’avoine, a souligné Frans Verstraet, mais nous voyons que leur présence ne se limite pas à ces céréales. » Pour l’instant, « le blé est hors de vue » du champ réglementaire, a toutefois précisé le responsable, qui n’a pas souhaité aller plus loin. Problème : ces mycotoxines sont encore très mal connues. Ce n’est qu’en 1999 qu’a été décrit Fusarium Langsethiae, un champignon qui les produit. « Nous l’observons sur orge depuis 2003 », a indiqué Régis Fournier, de l’Institut français des boissons, partie prenante du projet Barsafe destiné à mieux connaître ces mycotoxines, « il est présent chaque année sans être majoritaire ». Sauf que les toxines T2/HT2 seraient également produites en forte quantité par un autre type de Fusarium, sporotrichoïdes. C’est en tout cas ce qu’ont montré des tests en laboratoire effectués sur la récolte 2008. Difficile toutefois de tirer des conclusions définitives, puisque ces substances se révèlent compliquées à quantifier. « Actuellement, il n’existe pas de méthode analytique normalisée pour le dosage », a remarqué Mélanie Bartosik, d’Arvalis. Une comparaison « interlaboratoires » menée par le Bipea (Bureau interprofessionnel d’études analytiques) en mars 2009 sur des échantillons de drêches de blé contaminés naturellement a même fait apparaître un résultat surprenant : « Aucune valeur de référence n’a pu être établie car il y avait trop de variabilité sur les résultats fournis par les laboratoires », a rapporté Mélanie Bartosik.

Les facteurs agronomiques à l’origine de 15 % seulement de la contamination
Pour mieux comprendre les risques de contamination, Arvalis mène depuis 2006 une démarche reposant sur des enquêtes parcellaires. Celles-ci ont, entre autres, montré une incompatibilité entre le Don (Désoxynivalénol), et les toxines T2 et HT2, qui s’excluraient mutuellement. Les enquêtes ont également révélé que les facteurs agronomiques n’expliquaient que 15 % des niveaux de contamination. « 85 % des facteurs, probablement liés au climat, restent donc non expliqués », a souligné Béatrice Orlando, d’Arvalis. L’institut a tout de même mis au point une grille d’évaluation du risque, qui propose de prêter attention au précédent cultural et à la date de semis. Mais, comme l’a précisé Régis Fournier, « le calibrage des orges lors de la récolte et en amont du maltage ainsi que les étapes de trempe permettent de réduire fortement la teneur en toxines T2 et HT2 ».

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