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Suisse : le succès d’“Amandine, les délices de l’Arc lémanique”

Touchés par la crise, les producteurs suisses ont impulsé une démarche unique de contrôle et de valorisation de leur tubercule.

C’est l'histoire d’un virage intelligemment négocié. Celui qu’ont pris en 1999 les producteurs de pommes de terre nouvelles de l’Arc lémanique, cette région de suisse qui forme un croissant au-dessus du lac Léman Au nord du lac Léman, la région des producteurs de l’Appnal jouit d’à peu près le même climat que la région lyonnaise : chaud l’été et froid l’hiver. «Le paysage est vallonné mais présente aussi de grandes plaines de cultures à 400 m d’altitude, décrit Roger Gerber, le président de l’Appnal. Située dans la plaine alluvionnaire du Rhône, la région permet des cultures diversifiées : légumes, maïs, céréales… La pomme de terre fait partie des productions traditionnelles.». Touchés par la crise, ils se sont pris en main pour changer leur modèle de production et de commercialisation de la pomme de terre nouvelle. Avec “Amandine, les délices de l’Arc lémanique”, ils ont impulsé une démarche unique de contrôle et de valorisation de leur produit.

Une production et une commercialisation exclusive

Confrontés en 1996 à une crise de surproduction et de mévente de leurs légumes, les producteurs, réunis au sein d’une association, l’Appnal Appnal : Association des producteurs de pommes de terre nouvelles de l’Arc lémanique. Contact : Jean-Marc Chollet au 022 990 95 10., se sont mis en quête d’une variété susceptible de séduire les consommateurs, tout en leur garantissant un niveau de revenu suffisant. Ils entendent parler de la bretonne Amandine, la goûtent et tombent sous le charme : «Nous voulions trouver une pomme de terre de bonne qualité gustative et qui, surtout, ne déçoive pas d’une année sur l’autre, explique Robert Girardet, producteur et responsable marketing de l’Appnal. Nous avons choisi Amandine et ensuite nous avons dû enfoncer bien des portes pour développer sa production et sa commercialisation exclusives en Suisse.»

D’abord celle de l’obtenteur Germicopa, premier créateur de variétés de pomme de terre en France, pour négocier cette exclusivité, puis celle de la Protection variétale, administration dont l’aval était nécessaire pour démarrer la culture, et aussi celle d’un géant suisse de la distribution, Migros, avec lequel le dialogue n’était pas gagné d’avance…

Assurer un contrôle de l’ensemble de la filière

Mais les producteurs de l’Appnal sont tenaces et croient dur comme fer à leur projet basé sur un contrôle total de la filière, de la production à la vente. «Ils nous ont convaincus parce que leur démarche était innovante», se souvient Alain Chantal de la société Germicopa. Nous ne serions pas partis avec eux si leur concept n’avait pas été aussi élaboré.»

Les producteurs helvétiques ont en effet tout verrouillé. Ils ont créé leur marque “Amandine, les délices de l’Arc lémanique” et l’ont protégée. Ils ont aussi défini un cahier des charges très strict pour tous les intervenants : les producteurs (uniquement des confirmés), les conditionneurs (triés sur le volet), et les distributeurs, avec lesquels ils ont contractualisé leur relation. Car le système repose sur une parfaite synergie entre tous : «Pour que tout le monde tire son épingle du jeu, nous devons travailler ensemble avec le souci de l’intérêt général. Pas question que qui que ce soit ne tente de tirer la couverture à lui», précise le président de l’association, Roger Gerber. Pour les cultivateurs, il s’agit de maîtriser la production pour l’adapter à la capacité du marché (l’Appnal gérant les quantités), et d’investir beaucoup dans la communication pour assurer l’avenir de la marque.

Investir dans le marketing pour assurer les ventes

Ils ont fait de l’Amandine suisse un produit haut de gamme pour lequel ils dépensent 25 % du prix en marketing : «Du jamais vu dans la pomme de terre», souligne Alain Chantal. «Investir dans le marketing, c’est assurer un bon niveau de vente, insiste Robert Girardet. Les producteurs savent que cet effort leur garantira d’écouler leur production.»

C’est ainsi qu’Amandine est la seule variété de pomme de terre qui a, en Suisse, un logo et un emballage personnalisé. Une stratégie atypique qui porte ses fruits. Les premiers tests commerciaux ont démarré en 1999. Depuis, le résultat est à la hauteur des espérances : pas moins de 36 producteurs cultivent la variété Amandine sur 117 hectares et les prévisions de vente pour cette année 2005 s’élèvent à 2.500 tonnes.

«La variété est maintenant reconnue dans toute sa noblesse par les grandes toques de la Suisse francophone», se félicite Robert Girardet.

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