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Salon Tech & Bio
Stimuler les conversions

Dopé par une demande toujours dynamique, avec des prix relativement soutenus, le secteur bio continue à chercher des candidats

Près de 9.000 visiteurs, 150 exposants sur une quinzaine d’hectares et plus de 40 partenaires : la 2e édition du salon professionnel dédié à la bio, Tech et Bio, organisée à Loriol dans la Drôme les 8 et 9 septembre par les Chambres d’agriculture, a visé juste. Destiné à présenter les techniques bio et alternatives à tous les agriculteurs intéressés par une conversion, il a réuni de nombreux opérateurs nationaux impliqués dans le développement de la filière, notamment ceux spécialisés en céréales et en alimentation animale.
Stimulé par une consommation bio toujours dynamique malgré la crise, avec des prix plutôt soutenus, le secteur bio continue à rechercher des candidats autant en élevage de pondeuses, de volailles, de porcs, qu’en grandes cultures. Pour Pascal Gury, président de l’Agence Bio et céréalier, les achats intra-communautaires en céréales et oléoprotéagineux ne peuvent être que conjoncturels et doivent être considérés comme régulateur de marché : « réduire le recours à l’offre extérieure nécessite de former des conseillers pointus pour soutenir les conversions », précise-t-il.

De nombreux candidats
« Nombreux sont les producteurs et les éleveurs qui s’interrogent sur une éventuelle conversion, explique Jean-Charles Cizeron, fabricant d’aliments bio à La Gimont dans La Loire (14 000 t), mais ils craignent les changements alimentaires, les éventuelles pertes de performances, la suppression des antibiotiques, d’où la nécessité de les accompagner, de leur apporter une expertise alimentaire et de les aider à respecter l’autonomie imposée par le cahier des charges. » Au final, un quart des candidats décideraient de faire aboutir leurs projets. Venus du Sud-Ouest, les représentants de Qualisol (10.000 t de collecte, soit 4 % du volume total de la structure) enregistrent eux aussi des demandes de conversions en masse, en raison notamment des incertitudes de revenus en conventionnel. Depuis début 2009, la coopérative a enregistré plus d’une cinquantaine de conversions de céréaliers dans le Gers, soit près de 3.000 ha supplémentaires et une surface bio qui double. « Nous assurons bien sûr un appui technique, mais nous nous devons de proposer des débouchés pour ne pas mettre ces producteurs en difficulté », affirme Hervé Magné, lui-même céréalier bio sur 200 ha, responsable de l’activité bio au conseil d’administration et président de la section bio de la fédération régionale de Coop de France. Ainsi la coopérative est en train de lancer un projet de transformation du blé meunier, en lien avec un moulin local, pour fournir de la farine en petits conditionnements, destinée aux machines à pains. « Nous voulons redonner de la valeur ajoutée aux agriculteurs », insiste Hervé Magné.

Un engagement pluriannuel
« La contractualisation pluriannuelle est un outil incontournable pour la stabilité des marchés », continue Pascal Gury, également président du groupe bio d’Intercéréales. Tech et Bio a été l’occasion de médiatiser cette démarche, en officialisant la signature d’un contrat d’engagement entre la Cavac, la coopérative vendéenne et BNA (Bio Nutrition Animale), la partie nutrition animale de la filière bio avicole de Gastronome, filiale de la coopérative Terrena. Ces deux entreprises, situées en Vendée, ont déjà exécuté un contrat de trois ans et en finalisent deux nouveaux, l’un de trois ans, l’autre de cinq, preuve de l’intérêt que trouvent les deux parties dans ce type d’engagement mutuel. « La Cavac est notre fournisseur historique, et nous travaillons avec elle en confiance, explique Marc Barré, responsable de la filière Gastronome de BNA. Nous souhaitions avoir une vision à long terme, fiabiliser les flux, stabiliser les volumes et les prix, pour construire un approvisionnement pérenne. Chacune des deux parties doit s’y retrouver. »

Sécuriser l’avenir
Les contrats élaborés par BNA s’engagent sur des volumes, dont la moitié avec prix fixe, l’autre moitié étant négocié annuellement en fonction du prix du marché. « Le but est de limiter les risques pour les deux parties, c’est un compromis qui sécurise les débouchés des producteurs ainsi que nos approvisionnements », résume Marc Barré. Le prix fixe est négocié en prenant en compte de nombreux paramètres, les coûts de production et les besoins de rémunération. Les contrats avec la Cavac portent sur 5.000 t en moyenne par an, soit 40 % des besoins annuels de BNA. « Et la production est locale, puisqu’elle vient de la plaine de St Hermine », précise son porte-parole. Au total, 70 % des approvisionnements de BNA sont contractualisés avec des organismes stockeurs français. « Pourtant tous les opérateurs ne sont pas intéressés, certains ayant encore du mal à sortir du schéma traditionnel du marché », regrette Marc Barré qui anime le groupe bio d’Intercéréales. Celui-ci propose désormais un guide d’aide à la rédaction de contrats pluriannuels et une charte interprofessionnelle.
« Avec 130.000 tonnes de céréales collectées en France et 96.000 hectares, la production française de céréales bio ne couvre pas toujours les besoins croissants », rappelle Pascal Gury. « Il est urgent que ce type de contrats se généralise pour répondre à cette filière en plein essor. »

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