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Commerce mondial
Soja : la Chine pourrait-elle s’inspirer de la Russie ?

La dernière lettre Abcis détaille la stratégie chinoise d'approvisionnement en soja : diversification des origines extérieures et hausse de la production intérieure.

© 1737576 (Pixabay)

Le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis a incité Pékin à réduire ses importations de soja, passant de 94,13 Mt en 2017/2018 à 85 Mt en 2018/2019 (chiffre prévisionnel), selon les autorités locales. Si un compromis pouvait être trouvé au cours de l’année 2019 entre les deux pays, l’économiste Jean-Marc Chaumet de l’Idele (Institut de l’élevage) fait remarquer, dans sa lettre Abcis du 21 mars, que le géant asiatique prend conscience de sa trop forte dépendance envers le soja états-unien, et s’adapte. À long terme, il se pourrait que les producteurs états-uniens de soja soient pénalisés par cette stratégie de Donald Trump, un peu à l’image des Européens avec les Russes dans un passé récent. La Russie a imposé à l’UE un embargo sur ses exportations de viande porcine, afin de répondre aux sanctions économiques européennes suite au conflit en Crimée. Résultat : la Russie a diversifié ses fournisseurs, et développé ses élevages.

Cofco veut doubler ses achats depuis la zone mer Noire !

La lettre Abcis révèle que la Chine a importé 815 000 t de soja russe en 2018 (+60 % par rapport à 2017). « Les Russes ont beaucoup de terres et peu de main-d’œuvre, tout le contraire de la Chine. Et celle-ci n’importe que 1 % de matières premières agricoles de Russie ! », pointe Jean-Marc Chaumet. Autre preuve affichant la volonté des Chinois de diversifier leurs fournisseurs : le dirigeant de Cofco, Jingtao Chi, a déclaré lors d’un sommet sur les commodités à Lausanne le 26 mars, vouloir doubler ses achats de grains au départ des pays de la zone mer Noire dans les deux ou trois ans. Le dirigeant souhaite également augmenter ses investissements dans des infrastructures extérieures (silos, ports…). Un trader évoque d’ailleurs un possible intérêt de Cofco pour le silo portuaire de Taman en Russie.

Sur le marché intérieur chinois, « l’objectif est de réduire les importations annuelles de soja de 11 à 14 Mt », en diminuant l’incorporation de protéines dans les rations d’engraissement des porcs, indique la lettre Abcis. Elles passeraient de 13-14 % actuellement à 10-12,5 %. Jean-Marc Chaumet insiste sur la grande marge de progression des industriels chinois, qui incorporent actuellement 20 % de tourteau de soja dans les rations des porcs (12 % aux États-Unis et en Europe).

Hausse de 3 % de la production chinoise de soja

En 2018, la Chine a récolté 16 Mt de soja selon les autorités locales, en hausse de 3 % par rapport à 2017, grâce notamment aux subventions chinoises à la production, selon la lettre Abcis. Elle précise que « d’après le Centre chinois d’information sur les graines et les huiles, les producteurs de la province du Heilongjiang ont touché 9,90 €/ha en 2018 […] permettant de doubler leur revenu ».

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