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Marchés / Régulation
Situation pas suffisament tendue selon Bruxelles

La Commission attend la récolte de maïs pour débloquer ou non les stocks d’intervention

Malgré les pressions de plusieurs acteurs de la filière de l’élevage (cf. Interview de Patrick Vanden Avenne, président de la Fefac) et de l’Espagne pour la remise sur le marché des 5 Mt des silos publics, la Commission européenne a écarté pour le moment toute action dans le secteur céréalier pour faire face à l’envolée des prix, en particulier du blé. La situation dans l’UE ne peut pas être considérée comme tendue et la hausse des prix est due à la forte demande sur le marché mondial, explique-t-on dans les services agricoles de la Commission.

Bruxelles se montre sereine
    Lors du comité de gestion du 26 août, Bruxelles n’a pas montré de signe d’inquiétude pour le marché céréalier dans l’immédiat. Selon elle, on disposera d’une image plus claire de la situation après la récolte de maïs, peut-être en octobre. L’Espagne aurait été le seul Etat membre à réclamer la remise rapide sur le marché des stocks d’intervention. Selon les dernières estimations des experts européens, la récolte céréalière dans l’UE-27 s’établirait entre 275 et 277 Mt et, sur cette base, en prenant en compte les importations et les stocks publics et privés, les disponibilités totales se situeraient à 340 Mt. Etant donné que les utilisations totales sont estimées à moins de 280 Mt, on ne peut pas parler de situation tendue sur le marché, indique un expert européen. La Commission souligne également que les exportations sont très élevées pour cette période de l’année. Une augmentation due principalement à l’interdiction des exportations russes, à la suspension de facto des exportations ukrainiennes, aux récoltes plus faibles qu’habituellement en Algérie et en Tunisie ainsi qu’à des ventes précoces à l’Egypte et à la Jordanie.

Une situation différente de celle de 2007
    Les experts bruxellois se veulent sereins face à l’envolée des prix du blé et, ils confirment que la situation est totalement différente de celle de 2007, car à l’époque, les stocks des principaux pays exportateurs avaient significativement diminué et totalisaient 31 Mt. Aujourd’hui, ces stocks représentent 175 Mt de céréales. L’UE étant « exportateur net », de l’ordre de 12 à 20 Mt, la réduction de la production russe n’aura donc aucun impact pour l’UE, car elle ne dépend pas des céréales russes, fait-on valoir à Bruxelles. L’UE importe entre 0,3 et 0,8 Mt de céréales de Russie et entre 1,5 et 2 Mt de blé de haute qualité des Etats-Unis. Les cours se sont malgré tout bel et bien envolés en Europe et la volatilité va bon train. L’augmentation des prix est liée à la révision continue à la baisse de la production russe et à une production faible attendue au Canada, souligne-t-on de même source à Bruxelles. Elle est également causée par la spéculation, certains vendeurs misant sur une hausse des prix, ajoute-on. Au 1er septembre, l’index général de volatilité s’intéressant aux options, établi par Agritel, atteint 37,6 %. Celui du blé se situe à 40,9 % et celui du maïs à 40,3 %. Le 6 août, « la volatilité des cours sur cinq jours a même atteint 82 % » ! Selon les prévisions des experts agricoles de l’UE, les exportations de blé des Etats-Unis devraient être de l’ordre de 30 Mt cette année, celles de l’Australie sont estimées à 15 Mt et celles de l’Argentine à 8 Mt.

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